L'histoire du TCD Orage (2003-...)

2003 : Evacuation des français de Monrovia

Sous le nom d’opération Providence, les forces françaises évacue, le 9 juin, les ressortissants français et étrangers de Monrovia (Liberia), alors que de violents combats se poursuivaient dans la capitale libérienne. Les ressortissants évacués par 130 militaires de l'armée de Terre ont rejoint le TCD Orage, en mission Corymbe dans le golfe de Guinée, pour être débarqués à Abidjan. En fin de journée, le nombre de ressortissants évacués s’élevait à 535 dont 61 enfants, 70 femmes et 70 personnels de l’ONU. L'Orage patrouille en permanence dans les eaux du Golfe de Guinée. Des soldats de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire se sont également rendus à Monrovia pour quelques heures. Par hélicoptère, les évacués rejoignent le TCD qui les mènent à Abidjan.


Le TCD Orage à Dakar (5 février 2004).
Cette opération menée de main de maître a valu à l'équipage de Orage de se voir décerner par l'Association des Villes Marraines (sur proposition du Député-Maire de Limoges) le prestigieux "Prix Jean-François Pintat". Ce prix (d'un montant de 1 500 euros) a été remis au capitaine de frégate De Vigouroux d'Arvieu lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Sénat le jeudi 6 novembre 2003 en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires.

La modestie de nos marins dût-elle en souffrir, il faut souligner ici leur générosité : profitant d'un bref séjour dans leur ville marraine, le 10 novembre 2003, les hommes du TCD Orage ont fait don de l'intégralité de ce prix à une petite association de Limoges ("Un enfant, un cartable") qui oeuvre en faveur de la scolarisation des enfants au Burkina Faso.

2004 : Haïti, Afrique ; saisie de 500 kg de cocaïne

Le 31 janvier 2004, l'Orage quitte Toulon pour un déploiement dans le Golfe de Guinée dans le cadre de la mission Corymbe 74.

Il accompagne à Dakar début février une relève des soldats engagés dans l'opération Licorne. Il est de retour à Toulon le 5 mars, relevé à son tour par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff.


Débarquement de matériel à l'aide des chalands de transport de matériel (CTM) n°20 et 23 à partir du TCD Orage lors de l'opération Carbet au cap Haïtien (30 mars 2004).

En mars, suite aux émeutes qui ont été déclenchées pour demander le départ du président Aristide en Haïti, la France déclenche l'opération Carbet dont le but est principalement d'assurer la sécurité des ressortissants français et européens dans l'île.

Dès le début de l'opération, le Batral Champlain assure le transport de troupes entre Port au Prince et Cap haïtien. La frégate Ventôse est également sur zone. Viennent en renfort la Jeanne d'Arc et le Georges Leygues qui se positionnent au large de la zone nord, et l'Orage qui appareille de Toulon le 17 mars. La FMIH (Force multinationale intérimaire en Haïti) est officiellement constituée à partir de la mi-mars sous les ordres du général américain Coleman. Son mandat est d’une durée de trois mois à compter du 29 février (résolution 1 529 de l’ONU) afin d’engager la force de stabilisation des Nations-Unies. Carbet désigne la contribution française à la FMIH.


2004 : Le CF Bertrand de Gaullier des Bordes.
Le 7 mai 2004, le capitaine de frégateBertrand de Gaullier des Bordes prend le commandement du bâtiment.

Fin mai le bâtiment appareille pour une courte navigation en Méditerranée destinée à permettre au nouveau commandant de « se faire la main ». Cette sortie verra une escale de quelques jours à La Spézia et un peu d'amphibie élémentaire en rade d'Hyères. De Retour à Toulon, le TCD se prépare à participer à la revue navale du 15 août. Mais le 21 juin, l'équipage apprend que l'Orage doit appareiller au plus vite pour assurer la prochaine relève Licorne. Le 24 juin, après embarquement de 160 soldats provenant du 7ème bataillon de chasseurs alpins basé à Bourg Saint Maurice, accompagnés de leurs véhicules, le TCD appareille direction Gibraltar.


A bord du remorqueur, 500 kg de cocaïne seront découverts.

Quelques heures au mouillage devant Dakar vont permettent de préparer les travaux de maintenance prévus à l'occasion de l'escale du retour, et effectuer quelques réparations. Dix-huit heures, redémarrage du bâtiment en direction de Monrovia au Libéria. Le programme initial prévoit des reconnaissances de plage par les équipes de la flottille amphibie, en préparation de l'embarquement de personnels et de matériels togolais et béninois de la mission des Nations Unies pour le Libéria (MINUL).

Nouveau coup de théâtre! Alors que l'Orage transite à l'ouest de la Sierra Leone, le 3 juillet 2004, il doit provisoirement abandonner sa mission d'express du Golfe de Guinée pour se consacrer à une opération de police des mers et de lutte contre le narcotrafic ! L'opération baptisée « Robert », est lancée. Le TCD se met en chasse pour intercepter un remorqueur nommé Pitea, battant pavillon togolais et suspecté de trafic illicite de stupéfiants.

Le dispositif comprend également l'Atlantique 2 de Dakar qui localise et identifie le remorqueur, le bâtiment hydrographique Laplace qui pistera ensuite la cible et un hélicoptère cougar du Commandement des Opérations Spéciales récupéré au large d'Abidjan. Après 3 jours de traque (il n'y avait que 2 noeuds de différence de vitesse), le remorqueur est intercepté de nuit au sud du Ghana le 6 juillet 2004.


Arraisonnement du Pitea (6 juillet 2004).
La prise du bâtiment ne pose pas de difficultés majeures : La surprise est totale, le dispositif adopté au moment de l'interception est suffisamment dissuasif pour éviter toute escalade et n'engage pas à résister. En l'espace de quelques secondes, le remorqueur subi une saturation sonore liée à la présence de l'hélicoptère au-dessus de lui, une saturation visuelle liée aux phares du TCD et de l'hélicoptère et une interrogation à la radio par l'équipe passerelle du TCD. Le remorqueur stoppe immédiatement. Les embarcations pneumatiques mises à l'eau un peu plus tôt mettent les équipes de prise, de visite puis de fouille en place.

Environ dix heures de fouille seront nécessaires pour découvrir la marchandise, cachée dans une bouteille d'air de lancement de moteur et gonflée à 30 bars. Le commandant adjoint navire à l'origine de la découverte se verra ainsi attribuer le surnom de « chien » (renifleur de drogue). L'équipe de prise déroute le Pitea vers le Togo sous l'accompagnement du bâtiment hydrographique Laplace. Le remorqueur est conduit à Lomé, et son équipage (sept hommes et d'une femme en provenance du Venezuela) sont remis aux autorités togolaises. Cette interception est une première pour un TCD. Environ 500 kg de cocaïne est trouvés soit plus de la moitié de la cocaïne prise par la marine en 2004. Le succès de cette opération sera récompensé par un témoignage de satisfaction du chef d'état major des armées pour l'Orage qui apparaîtra également dans le film « Forces spéciales françaises » de l'émission « 52 à la une ».

Le TCD reprend sa route vers Abidjan, pour libérer enfin ses camarades du 7ème BCA. Les opérations ont modifié le programme. De fait, l'arrêt à Abidjan est de courte durée, et, s'impose une cadence soutenue des opérations de mise à terre des troupes et du matériel, L'Orage ne demeure finalement que quelques heures à quai à Abidjan.

Débarquement de matériel du 7ème BCA à l'aide de chalands de transport de matériel (CTM) au large d'Abidjan (juillet 2004).

Embarquement de matériel ONU au mouillage à Cotonou (juillet 2004).

Le train repart ; prochain arrêt : Monrovia. Le programme est à nouveau sur les rails et va crescendo avec l'embarquement durant plus de douze heures de soldats et de véhicules togolais et béninois : 4X4, camions, BRDM et autres matériels de soutien sont une fois de plus chargés à bord.

Mère nature se montrant peu coopérative, les manoeuvres courantes de porte à porte sont remplacées par des plageages de CTM à l'intérieur de l'Orage resté à l'extérieur du port en raison d'un accès trop délicat, ce qui augmente encore la durée des opérations. Les manoeuvres d'embarquement s'effectuant en mer, les gaines ne peuvent tous êtres chargés et doivent donc êtres dépotées. Quatre conteneurs pourront finalement êtres chargés dans les CTM grâce à l'action du commandant adjoint opération (COMOPS) allant négocier, avec des produits du terroir français, le grutage auprès d'un bâtiment ukrainien à quai à Monrovia. Le COMOPS rentrera à bord très joyeux et les yeux quelques peu « brillants », mission accomplie.

Le matériel embarqué est ensuite débarqué au mouillage à Cotonou puis à quai à Lomé. L'équipage va enfin pouvoir mettre pied à terre après plus de 20 jours de navigation et de nombreuses heures de manouvres amphibies, de chargement et de déchargement. Les cérémonies du 14 juillet sont passées à Lomé. Le lendemain dès l'aube, Le TCD reprend la mer et repasse le 16 juillet à Abidjan pour débarquer encore les Béninois de l'ONUCI et embarquer un gros chargement Licorne. Il faudra presque deux jours à l'équipage pour en venir à bout. Des véhicules, des remorques, des conteneurs, des caisses de matériel en vrac, des munitions de la gendarmerie.


Au mouillage en baie de Saint-Tropez (3 octobre 2004).
Arrivé le 22 juillet à Dakar, le TCD, en quatre jours se refait une santé avec l'aide de l'entreprise Dakarnave. L'équipage quant à lui, retrouve avec plaisir Dakar qu'il connaît bien.

Le 26 juillet au matin le TCD s'élance enfin en direction de Toulon ramenant à la maison des marins soulagés et heureux de retrouver bientôt leur famille. Arrivé à Toulon le 4 août, le bâtiment est mis en gardiennage et l'équipage peut enfin prendre des permissions bien méritées. La participation à la revue navale est annulée.

S'ouvre alors une période un peu plus calme. La rentrée verra diverses périodes de navigation « à la petite semaine » sur les côtes de méditerranées. De nombreuses activités de représentation marqueront cette période :

- Un événement notable sera la participation du bâtiment aux festivités des « voiles de Saint Tropez » du 3 au 5 octobre avec l'embarquement pour une journée de 17 peintres de la Marine à qui la plate-forme hélicoptère servira d'atelier pour quelques heures. Le préfet maritime, le préfet du Var et le maire de Saint Tropez passeront également quelques heures à bord.
- Le TCD se dirigera une nouvelle fois vers l'Italie pour une escale à Livourne.
- Une démonstration au profit du CEMM argentin permettra de ballaster sur tout le radier, tâche qui n'avait pas été réalisée depuis plusieurs années, le TCD travaillant essentiellement en mixte.
- Enfin le TCD participera aux cérémonies du 11 novembre à Limoges, lui permettant ainsi de renouer avec sa ville marraine.


Le CF de Gaullier des Bordes et le VAE Van Huffel, préfet maritime de la Méditerranée, lors des festivités à Saint Tropez (3 octobre 2004).

Les festivités des « voiles de Saint Tropez » verront l'embarquement pour une journée de 17 peintres de la Marine (3 octobre 2004).

Evacuation sanitaire du navigateur Indien, Ninoy à Freetown (Avril 2005 - Photo Bertrand Le Breton).
2005 : Afrique toujours...

Cette période sera également l'occasion de parfaire l'entraînement. L'Orage suivra un stage de remise en condition opérationnelle conduira quelques exercices amphibies (Jehol, Anvil, .) avec le 1er RIMa en rade d'Hyères, le SPAHIS et la BAM également en rade d'Hyères, le 2ième REI du côté de Sète et enfin le REC en Corse; cette dernière sortie sera marquée par une météo particulièrement difficile avec neige et, sur le transit vers la Corse, quelques coups de roulis estimés à près de 40°; les légionnaires feront aussi bonne figure que les marins. L'inspection générale passée début février 2005, l'équipage commencera la préparation active d'une nouvelle mission Corymbe prévue pour durer environ cinq mois.

L'appareillage s'effectue le 15 mars 2005. Le TCD est à Dakar le 22 mars pour prendre la suite de l'Ouragan. La suite passée, le TCD participe à un exercice amphibie avec les FFCV et le 23ème BIMa sur les plages de Yene et Guerreo à quelques heures de Dakar. Puis c'est le départ vers le Sud le 29 mars. Le dimanche 3 avril, l'Orage effectue un passex avec la frégate britannique HMS Portland accompagnée de son ravitailleur.

En avril, l'Orage peu avant son escale au Sierra Leone sauve un navigateur Indien, Ninoy, dont le pied était cassé à bord du navire Kwenza qui venait du Sénégal. L’Orage avait été prévenu par radio par l’équipage du Kwenza alors qu’il entrait dans les eaux du Sierra Leone en venant de la Guinée, que Ninoy avait été blessé lorsqu’une pile de containers lui était tombé sur la jambe. Le médecin du bord, le Dr. Lagard traite le blessé avec des antibiotiques et des analgésiques.


Soutien à Adjohoun au Bénin (Avril 2005 - Photo PM Husson).
Cette escale officielle de l'Orage à Freetown est encore une première depuis plus de 15 ans. Le dernier bâtiment français à y avoir été était le TCD Foudre en 2003 mais pour une escale technique en vue de charger des camions américains destinés à l'ONUCI. Les réceptions chez les plus hautes autorités de l'Etat s'enchaînent, ajoutées au traditionnel coquetèle et aux manifestations sportives inter-marines. Devant les inextricables difficultés pour traverser la ville, l'équipage profitera des CTM pour visiter la péninsule. Le 11 avril, le TCD appareille avec 3 marins Sierra Leonais. La barrière de la langue s'effacera rapidement devant la volonté d'intégration et la camaraderie entre anglophones et francophones.

Le TCD rejoint ensuite ses camarades de Licorne pour quelques jours d'échanges et d'entraînement à la mer, les escales de bâtiments à Abidjan n'étant pas autorisées à cette époque. Les pilotes des hélicoptères du COS et du BATALAT profitent de l'occasion pour se remettre à jour de leurs qualifications à l'appontage et le TCD est utilisé comme cible pour des entraînements aux assauts héliportés des commandos des forces spéciales. Des échanges sont organisés entre Licorne et le bâtiment. Le commandant est reçu à Abidjan par le commandant la force Licorne et le TCD accueille le général adjoint opérations (GAO) et plusieurs officiers de l'état-major Licorne le 16 avril.

Après ces quelques jours, la route est reprise pour une arrivée le 18 avril au Bénin à Cotonou, escale très appréciée de l'équipage avec ses activités classiques de représentation, de détente et d'action civilo-militaires, notamment à Adjohoun dans la continuité des ouvrages faits par les TCD Ouragan et Siroco. Le TCD complète son équipage en embarquant quelques marins béninois.

Le 22 avril le TCD appareille pour un nouveau changement de programme : Ce n'est plus Lagos ou Port-Gentil mais un pré-positionnement devant le Togo en période d'élections présidentielles. L'Orage va ainsi être aux premières loges pour assister aux débordements « contrôlés » des élections. A l'annonce des résultats le spectacle est impressionnant, ce sont une multitude de colonnes de fumée qui s'élèvent de Lomé et le long de la côte. Les nombreux contacts tissés lors des précédentes missions permettent cependant de ne pas trop s'inquiéter pour nos ressortissants, la situation reste sous contrôle et fini pas se calmer. Le TCD patientera jusqu'au 4 mai avant de reprendre sa route vers Port-Gentil, et le franchissement de « la ligne ».


Ravitaillement avec le pétrolier Tradewind Cardinal (1er mai 2005).

Entre temps, le 1er mai, le TCD aura ravitaillé à la mer avec un pétrolier civil, le Tradewind Cardinal. Là encore c'est une première. Ce type de ravitaillement, qui n'avait jamais été effectué par un TCD type « O », est particulièrement intéressant car le prix du gazole est beaucoup moins cher qu'à quai. Ce ravitaillement est effectué en flèche en route, le pétrolier remorquant le TCD pendant le ravitaillement. Les conditions météo étant difficiles, jusqu'à mer 4, cette action verra un homme à la mer lors du transfert d'une équipe du TCD vers le pétrolier; l'homme sera récupéré immédiatement et sans mal.

Cette escale bienvenue permet à l'équipage de souffler et de se ressourcer. Les activités officielles et civilo-militaires sont réduites au minimum. Une délégation de l'Orage participe, en compagnie de nos camarades marsouins du centre nautique, à la cérémonie du 8 mai au mémorial de Port-Gentil. Nouveau complément d'équipage avec l'embarquement d'officiers sénégalais. Le 10 avril, l'Orage appareille en direction de Dakar. Les cérémonies du franchissement de « la ligne » se déroulent le lendemain de l'appareillage dans la convivialité et la bonne humeur, mais voit la destruction de la piscine après moult années de bons et loyaux services.

Le 15 mai voit un passage express à Freetown pour débarquer les stagiaires sierra-leonais, et le 17 c'est l'accostage à Dakar. Cette escale voit de nombreuses manifestations de représentations dont un coquetèle à bord du TCD et quelques échanges avec nos camarades du BIMa.

Le 19 mai le TCD embarque le Général de corps d'armée WIRTH, inspecteur des forces en opérations et de la défense du territoire (IFODT), qui vient avec son état-major inspecter la mission Corymbe. Quelques briefings puis les activités communes avec les FFCV s'enchaînent. L'inspecteur repartira très satisfait semble-t-il, et très surpris de la symbiose existant entre marins et marsouins ou autres biffins.


Etat-major de l'Orage (2005 - Photo DR).
Le 21 mai le TCD repart de nouveau vers le sud, avec un passage devant la Côte d'Ivoire comprenant son lot d'entraînement et d'échanges fructueux avec Licorne, et le 27 mai, c'est un accostage à Cotonou. Quelques manifestations officielles et activités civilo-militaires là encore à Adjohoun, une visite du Vice Amiral d'escadre Giraud, DCMD, et le 1er juin c'est un appareillage vers la Guinée équatoriale. Le vendredi 3 juin, le TCD effectue le premier accostage d'un TCD à Malabo, escale réservée traditionnellement aux avisos en raison de sa faible praticabilité. Les activités officielles s'enchaînent à bord du TCD, chez les équato-guinéens et à l'ambassade de France. Le communauté expatriée est particulièrement accueillante et organise bon nombre d'activités pour l'équipage. Les marins sortent en tenue pour cette escale très officielle.

Le 6 juin c'est l'appareillage vers le Cameroun. Le TCD en profite pour ravitailler, à la mer, avec un pétrolier civil, le Nagayevo.

Le 8 juin le TCD accoste à Douala. Le dernier accostage d'un TCD dans ce port remonte à 2000. C'était l'Orage. Deux jours d'escale seulement, c'est très court, et là encore c'est un peu la course aux activités officielles. Les marins camerounais assurent un accueil irréprochable à leurs camarades gaulois.

Le 10 juin, c'est un appareillage vers Dakar. Le 15 juin, petite alerte pour l'interception éventuelle d'un bâtiment suspecté de trafic de drogue. Finalement l'action n'a pas lieu faute de client et le TCD accoste à Dakar le 17 juin. La situation étant susceptible de dégénérer en Guinée-Bissau en période électorale, une alerte est prise avec les FFCV. Enfin, le TCD prépare également l'exercice « Amitié », effectué avec les FFCV et les Sénégalais. Le 23 juin, après quelques mécanisations avec les engins sénégalais, le TCD prend le contrôle tactique d'une flotte de débarquement constituée des moyens français et sénégalais et retourne sur le site de Guereo pour les opérations de débarquement conduites à l'aube du 24 juin. Une fois ces opérations terminées le TCD rentre à Dakar. Il a entre temps effectué la recherche et la récupération par plongeurs de l'ancre de l'Edic sénégalais, perdue lors des opérations.

Le 27 juin, appareillage une fois encore vers le Sud et des eaux bien connues. Le TCD aura vraiment « astiqué » le golfe de guinée. Le 1er juillet le TCD est devant Abidjan et le 4 juillet c'est un accostage à Lomé au Togo pour une escale très attendue. En effet, deux mois plus tôt, le TCD était devant le Togo au moment des élections. L'accueil des Togolais est toujours aussi agréable et chaleureux, notamment celui de nos camarades de la Marine avec lesquels nous avons de vraies relations d'amitié. Le 8 juillet, le CF Laurent Isnard, futur commandant, embarque. Le TCD appareille le 10 juillet, il effectue quelques exercices en mer destinés à la prise en main du futur commandant et accoste à Cotonou le 12 juillet.


A la mer devant Toulon (1er février 2006).

Le capitaine de frégate Laurent Isnard prend le commandement du TCD Orage le 13 juillet à Cotonou, reconnu par le CF de Gaullier des Bordes.

... (activité inconnue)

2006 : La vente à l'Argentine, un espoir déçu

Le bruit court que les deux TCD Ouragan et Orage pourraient être cédé à l'Argentine. En effet, depuis le 6 février 2006, 65 marins argentins vivent à bord de l'Ouragan à Toulon pour prendre en main le bâtiment, encadrés par 80 marins français.
Mais au moment où la coque de l'ex Clemenceau est en proie à des tribulations sans fin pour cause d'amiante, la vente des TCD type à l'Argentine se heurte aux difficultés d'obtention du « green passeport » pour ces navires hors d'âge, qui contiennent encore de l'amiante, même si ce dernier est rarement sous forme de flocage dégradable.

Les 16 et 17 mai, un exercice majeur de lutte contre les pollutions marines " Pollux 2006 " est organisé à environ 13 nautiques de Fos-sur-Mer. Il met en scène une collision entre un pétrolier affrété par la société Total et un porte-conteneur joué par le TCD Orage. La préfecture maritime doit faire face à un déversement d'hydrocarbures à la mer, la perte d'un conteneur de produits dangereux et une évacuation de blessés.

Le 2 août, l'Orage a accosté à Dakar. A quai, le bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules Verne l’attend, pour lui passer le relais après 4 mois sur zone afin qu’il puisse à son tour assurer la permanence de la présence française dans le Golfe de Guinée. L' Orage appareille de Dakar le lundi 7 août pour la mission Corymbe 86.

Cette mission devait initialement durer deux mois, mais compte-tenu des évênements au Liban (guerre Israël-Hezbollah) qui ont mobilisé un grand nombre de bâtiments de la marine, la présence du TCD s'est prolongée de deux mois en Afrique. Dans cette zone, il est engagé rapidement au sein de la force Licorne au large d'Abidjan en appui des troupes françaises stationnées en République de Côte d'Ivoire.

L'Orage arrive le 6 octobre à Cotonou. Le navire reste jusqu'au 11 dans la capitale économique du Bénin. L'équipage en profite pour aider plusieurs associations humanitaires basées dans le pays. Entre autres, une opération en faveur d'un orphelinat situé dans une localité au sud-est de Cotonou.

Traditionnel arrêt technique au bassin de la société de réparation navale "Dakarnave" de Dakar, Sénégal (novembre 2006).

Le TCD Orage à Brest pour une ultime escale dans la cité du Ponant (25 mai 2007).
Au cours de ce déploiement, des opportunités permettent également des interactions avec les forces françaises au Gabon et au Cap Vert. Le TCD est de retour le 1er décembre à Toulon, accueilli par le vice-amiral Philippe Sautter, commandant la force d'action navale.

2007 : Retrait du service actif

A partir du mois de janvier 2007, la France fournira la capacité amphibie de la composante maritime de la NATO Response Force (NRF). Pour cette NRF n° 8, la Marine française entre pour la première fois dans le tour d’alerte « NRF » aux côtés des Britanniques, des Espagnols, et des Italiens. La France participera à la NRF n° 8 en mettant à disposition un état-major de commandement amphibie (Commander Amphibious Task Force : CATF), 8 bâtiments, le BPC Mistral, les TCD Siroco et Orage, les frégates Cassard et Guépratte, le BCR Meuse et les chasseurs de mines Pégase et Verseau. L’Armée de Terre fournira une force « d’entrée en premier » de 650 hommes ainsi que les véhicules et les hélicoptères qui pourront être projetés depuis nos bâtiments amphibies.

Fin janvier, le ministre de la Défense argentin, Mme Nilda Garré, annonce officiellement que son pays ne pourrait donner suite à son projet d’acquisition des TCD Ouragan et Orage. Ces transports de chalands de débarquement devaient être cédés à la marine argentine, comme cela avait été le cas, en 1999, du pétrolier-ravitailleur Durance qui, renommé Patagonia, navigue désormais sous pavillon argentin.

Du 14 au 25 mai 2007, de La Rochelle à Quiberon, le BPC Mistral, le TCD Orage, l’aviso LV Le Hénaff et le patrouilleur La Gracieuse sont engagés dans l’exercice amphibie Skreo au profit de la 9e brigade légère blindée marine. 500 marins, 600 soldats, la plupart marsouins, et 300 blindés sont impliqués dans ce vaste exercice dit « en terrain libre », c’est à dire hors des champs de manœuvres.


Le 29 juin 2007, les anciens commandants de l'Orage se sont réunis, à l'occasion de la dernière sortie à la mer du bâtiment.

A l'issue de l'exercice Skreo, l'Orage mouille le 25 mai en presqu’île de Crozon en face de l’École navale. Puis il effectue des démonstrations amphibies en permettant à plus de 300 élèves des promotions de l’École navale et de l’École de manœuvre de venir à bord. Les élèves découvre le bâtiment « en situation » grâce à de nombreux ateliers relatant des situations opérationnelles réelles et, cerise sur le gâteau, des manœuvres hélicoptères grâce au concours d’un Cougar de l’armée de l’air et d’un Lynx de la 34F pour terminer la démonstration. A l’issue, le TCD a appareillé vers Brest où il est à quai jusqu’au 29 mai.

Le 29 juin 2007, le transport de chalands de débarquement Orage effectue sa dernière sortie en mer. Après 40 ans de bons et loyaux services, il est retiré du service actif. Pour célébrer cet événement, une dernière journée de navigation en mer est organisée depuis Toulon, où le bâtiment quitte son poste de mouillage à quai, pour aller en grande rade. Une journée durant laquelle des démonstrations amphibies et aériennes sont effectués. Mais c'est la présence des anciens commandants de l'Orage, réunis autour de l'actuel commandant Laurent Isnard, et du vice-amiral d'escadre Philippe Sautter, commandant la force d'action navale, qui donnera tout son relief à cette journée.

Le bâtiment a été transféré à la base navale de Toulon le 20 mai 2009.

L'Orage a été condamné le 16 juillet 2009 (n°Q 849). Sa coque est destinée à la déconstruction.

Texte Jean-Michel Roche (2004-2005 CF de Gaullier des Bordes) pour Net-Marine © 2007. Copie et usage : cf. droits d'utilisation .


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