L'histoire de la frégate Georges Leygues (1974-1997)
1974-1979
Une frégate d'un nouveau type
Le Georges Leygues, première corvette d'une nouvelle série de sept bâtiments à vocation anti sous-marine est mis sur cale le 16 septembre 1974 à Brest. Lancé le 17 décembre 1976, il est armée pour essais par un premier équipage restreint le 23 juillet 1977. Le bâtiment est alors habitable, mais la mise en place de l'appareil propulsif n'est pas terminée. Son premier commandant,
le capitaine de vaisseau La corvette appareille le 3 février 1979 pour sa Traversée de Longue Durée, qui le mène notamment à Abidjan (du 13 au 20 février 1979), Rio de Janeiro (1er au 7 mars 1979), Saint Barthélémy et Fort de France. Une dernière période d'essais est réalisée courant mai 1979, mais il reste alors le système le plus moderne à valider : le système d'autodéfense de missiles Crotale, installé pour la première fois à bord d'un bâtiment de la Marine Nationale. 1979-1981
Premières missions
Le 21 mai 1979,
le capitaine de frégate La première
mission opérationnelle du Georges
Leygues,
du 14 février au 9 juillet 1980 conduit le bâtiment à :
A partir du 18 août 1980, le Georges Leygues connaît sa première période d'entretien majeur. Il a alors parcouru déjà plus de 60 000 nautiques soit l'équivalent de trois tours du monde à l'Equateur. Le 18 novembre
1980, le capitaine de frégate Durant ces essais sont notamment réalisées les premières qualifications des pilotes d'hélicoptères WG-13 Lynx de la flottille 31F, ces aéronefs venant d'être acquis par la Marine Nationale. Le Georges Leygues est prévu pour accueillir à son bord deux hélicoptères de ce type, ainsi que le détachement de personnel nécessaire à ses maintenances. Le bâtiment apporte son concours dans le cadre d'un cours pour les commandants de sous-marins (30 mars au 16 avril 1981), puis participe en Méditerranée aux exercices Dual Dagger avec les forces américaines et Coriolan en mai 1981, avant de retrouver les équipes du Centre d'Entraînement de la Flotte durant tout le mois de juin 1981. Il fait escale durant cette période à Palma de Majorque (10 au 14 avril 1981), Alexandrie (20 au 25 mai 1981) et Ajaccio (16 mai 1981). A l'aube du 15 mai 1981, le Georges Leygues et l'escorteur d'escadre Guépratte, commandé par le CV Le Pichon, alors tous deux en écran ASM devant l'escadre, détectent un sous-marin et le pistent sans discontinuer pendant 19 heures. C'est l'opération Lancette. Le pistage est délibérément interrompu après que le sous-marin ait fait surface, de nuit, et soit formellement identifié comme étant du type Victor par le LV De Torcy, pilotant l'un des Lynx du Georges Leygues. Cette opération de tenue de contact d'un sous-marin soviétique, qui est monté parfois jusqu'à 28 noeuds et est même passé sous le sonar remorqué du Georges Leygues n'a pas eu beaucoup d'équivalents connus.
Le 17 août 1981, il est fait appel au Georges Leygues pour intervenir au large de Marseille, auprès de la vedette iranienne Tabarzin : La Tabarzin était l'une des trois vedettes iraniennes commandées par le Shah, construite à Cherbourg et bloquées jusqu'au 1er août 1981. Ayant appareillé le 9 août, la Tabarzin est prise et détournée par un commando hostile (amiral Halibollahi) au nouveau régime, et retrouvé 10 jours plus tard devant Marseille, entre Pomègues et la pointe Rouge, où elle souhaitait être ravitaillée. Le Georges Leygues a pour mission de l'empêcher d'entrer dans le port. Le commando et quelques membres de l'équipage demandent l'asile politique en France et débarquent. Le reste de l'équipage est embarqué à bord du Georges Leygues et la vedette, prise en remorque, est conduite à Toulon par l'escorteur rapide l'Alsacien. Rendue à l'Iran, la vedette appareille vers son pays le 28 août 1981. A l'issue de l'été 1981, le Georges Leygues participe à l'exercice interallié Ocean Safari en Atlantique (7 au 18 septembre 1981), avant de rejoindre les Caraïbes pour une mission de surveillance (26 septembre au 3 novembre 1981) et de représentation. En effet, après avoir fait connaissance pour la première fois avec les Antilles françaises, le bâtiment rejoint la frégate De Grasse à Yorktown à l'occasion des cérémonies commémoratives du bicentenaire de la fin du siège de la ville (30 août au 19 octobre 1781) qui vit la reddition du général Cornwallis devant le général Washington assisté du marquis de La Fayette et de le comte De Rochambeau, le Comte De Grasse ayant de son coté empêché l'arrivée des renforts anglais au cours de la bataille de Chesapeake. Etait présent également ce jour-là la frégate de type Spruance USS Comte de Grasse. Les présidents Reagan et Mitterrand commémorent ainsi à Yorktown la dernière bataille de la guerre d'indépendance des Etats-Unis pendant laquelle 3000 français sont morts.
La fin d'année 1981 est marquée par la participation à l'exercice interallié Iles d'Or, du 14 au 25 novembre 1981. 1982-1987
Les côtes libanaises : OLIFANT et LARNACA L'année
1982 débute par une série d'exercices tels MARE APERTO (3 février
1982), DESCABEL (22 février - 4 mars 1982) et des essais et concours
avec la patrouille maritime. Le 14 mai 1982,
le CF
Durant ce mois
de juin 1982, le bâtiment réalise un nouveau stage d'entraînement
avec le CEF, puis, le 14 juillet 1982, reçoit un hôte de marque
en la personne du président de la République, M. François
MITTERRAND, qui, pour la première fois dans l'histoire de la République,
passe la Flotte en revue le jour de la fête nationale. Il observe
la revue depuis la passerelle supérieure du Georges
Leygues,
au mouillage en rade des Vignettes à Toulon. Le Georges Leygues retrouve ensuite une activité opérationnelle appareillant pour les côtes libanaises le 14 août 1982. Les missions OLIFANT
vont alors être l'activité principale du bâtiment durant
les quatre années à venir. Du 14 août 1982 au 1er octobre
1982, le Georges
Leygues
effectue les missions OLIFANT 2, 3, 4, 5, et 6, avant de reprendre du
24 mai au 7 août 1983 pour OLIFANT 14 et 15. Larnaca, à
Chypre, devient quasiment le 2ème port base du bâtiment, où
les escales ne se comptent plus. Port Saïd est également
visitée du 2 au 7 juillet 1983.
Entre-temps, il
prête son concours à l'entraînement des sous-marins Galatée
et Béveziers (octobre
et novembre 1982, escale à Oran du 11 au 19 novembre 1982) et
connaît une période à quai pour entretien du 6 décembre
1982 au 11 avril 1983.
D'octobre 1983
à février 1984, le bâtiment est à quai, et le capitaine
de vaisseau Il repart du 5 juin au 25 août 1984 en mission OLIFANT 22, retrouvant Larnaca, mais faisant halte également à Corfou, du 8 au 12 juin 1984, et Beyrouth les 3 et 4 août 1984. A son retour à Toulon, le bâtiment connaît sa troisième période d'entretien majeur du 17 septembre 1984 au 15 mars 1985. Après un mois d'entraînement à la mer, le Georges Leygues appareille de nouveau pour les côtes libanaises (OLIFANT 28 du 3 mai au 2 août 1985), en passant de nouveau par Corfou du 6 au 9 mai 1985. Durant cette mission, le bâtiment évacue avec une équipe d'Enfants Sans Frontières 25 enfants blessés de Jounieh à Larnaca, les 28 et 29 juin 1985.
C'est à
Larnaca, en mission OLIFANT, que le capitaine de vaisseau Le Georges Leygues fait escale à Oran (8 au 13 octobre 1985) durant cette période, mais également à Sète le 11 décembre 1985 pour rencontrer une délégation de la ville marraine du bâtiment, Villeneuve sur Lot, lieu de naissance de Georges Leygues. L'hiver 1986 mène le bâtiment à Tunis du 5 au 8 février 1986. Le Georges
Leygues
appareille de nouveau le 2 avril 1986 pour la mission OLIFANT 33, débutée
par l'opération GARDENIA qui visait à réaliser le
retrait de personnels et de matériels du détachement d'observateurs
permanents à Beyrouth. le bâtiment rentre à Toulon le 14
juin 1986. Le bâtiment fait durant cette mission sa première halte
à Paphos, le 29 mai 1986.
L'automne 1986 est consacré à l'exerice OTAN DISPLAY DETERMINATION (Livourne 27 et 28 septembre 1986 et Le Pirée du 8 au 12 octobre 1986) puis à une mission en mer Noire et Méditerranée orientale du 8 novembre au 10 décembre 1986 (Varna du 14 au 19 novembre 1986). 1987-1990 En opérations dans le Golfe Persique Le capitaine de
vaisseau Le Georges
Leygues
participe notamment du 15 au 22 mai 1987 aux cérémonies de rattachement
de Corfou, qu'il connaît bien, à la Grèce. Il fait
également halte à Naples (23 au 28 mars 1987). La situation se dégradant dans le Golfe Persique, la France rompant ses relations diplomatiques avec l'Iran, le Georges Leygues appareille le 22 juillet 1987 pour l'opération ARIANE, qui consiste à surveiller et protéger le transit des bâtiments de commerce français dans le Golfe Persique.
Il sera suivi,
quelques jours plus tard, par le groupe aéronaval du porte-avions Clémenceau,
comprenant notamment les FLM Suffren
et Duquesne et le PRE Meuse,
en attendant la force de guerre des
mines. A son retour en France, le Georges Leygues connaît sa 4e période d'entretien majeur, du 12 novembre 1987 au 11 mai 1988. Le 28 juin 1988, dès la fin de son stage d'entraînement (qui a duré deux jours), le Georges Leygues appareille de nouveau vers l'Océan Indien, pour reprendre les opérations ARIANE, puis PROMETHEE du 12 juillet au 12 octobre 1988. Il reprend son propre flambeau en opération ARIANE, puisque les frégates Georges Leygues, Dupleix, Montcalm, Jean de Vienne puis Georges Leygues ont assuré durant plus d'un an la permanence de la protection des bâtiments de commerce français dans le Golfe Persique.
Les haltes durant
les opérations ARIANE et PROMETHEE :
Durant ce déploiement,
le capitaine de vaisseau
Du fait de l'aggravation
de la situation au Liban, le Georges
Leygues
repart le 25 avril 1989 pour une zone qu'il connaît bien. Il veille au
large des côtes du 25 avril au 3 juin 1989 puis du 9 octobre au 16 novembre
1989 (missions BASILIC et CAPSELLE), et retrouve Larnaca. A l'occasion du
bicentenaire de la Révolution française, le bâtiment fait
escale durant cinq jours au Pirée (12 au 17 juillet 1989). Le 12 janvier 1990,
le capitaine de vaisseau
1991-1995
Sur tous les fronts : Golfe Persique, Somalie, Adriatique... Une avarie conduit
la frégate à passer au bassin à Dubaï du 24 septembre
au 8 octobre 1991. Le Georges
Leygues
retrouve Toulon le 16 décembre 1991. Escales de la mission
en Océan Indien 1991 : Le capitaine de
vaisseau Dubaï
du 21 septembre au 12 octobre 1991
Le Georges
Leygues
appareille le 16 août 1992 pour une nouvelle mission ARTIMON en
Océan Indien. Durant ce déploiement, il participe, avec les forces
américaines et britanniques aux exercices GULFEX XIV et XV en octobre
et novembre 1992. Signe du réchauffement entre les états, le destroyer
russe ADMIRAL VINOGRADOV participe également à GULFEX XV. Escales
effectuées durant le déploiement en Océan Indien en 1992
: Le Georges
Leygues
quitte le dispositif ARTIMON le 25 novembre 1992 : en effet, la situation
dégénérant en Somalie, le Georges
Leygues
est appelé à participer à l'opération RESTORE
HOPE du 28 novembre au 18 décembre 1992. Il est le premier bâtiment
français sur zone et participe aux opérations de débarquement
sous contrôle tactique américain, puis soutient le dispositif français
de l'opération ORYX (nom français de RESTORE HOPE).
A peine rentré en France, le Georges Leygues est appelé sur un nouveau théâtre d'opérations, qu'il va apprendre à bien connaître : la mer Adriatique. En effet, la guerre civile en ex-Yougoslavie impose une présence permanente à la mer, pour assurer notamment la réalisation effective de l'embargo décidé à l'encontre du pays et le soutien du groupe aéronaval français déployé au large des côtes yougoslaves. Le bâtiment
appareille le 18 janvier 1993 pour l'opération BALBUZARD, qu'il
pousuit jusqu'au 13 février 1993, puis du 2 au 15 mars 1993 et enfin
du 29 mars au 10 mai 1993. Sur le même théâtre, le Georges
Leygues
travaille ensuite dans le cadre des missions SHARP FENCE du 10 au 18
mai puis du 5 au 18 juin 1993, avant de travailler dans le cadre de SHARP
GUARD, du 18 juin au 3 juillet 1993. Le bâtiment
vient notamment le 12 avril 1993 en aide à un pilote de Mirage 2000
éjecté de son appareil au-dessus des flots de l'Adriatique. Il
découvre pour la première fois Trieste (19 au 24 mars 1993),
et Brindisi (10 au 12 mai 1993, 7 au 9 juin 1993) et retrouve Corfou
(3 au 10 mai 1993). C'est
à Venise, le 18 juin 1993, que le capitaine de vaisseau La frégate
connaît sa sixième période d'entretien majeur du 6 septembre
1993 au 18 mars 1994. Durant son stage de remise en condition opérationnelle,
le Georges
Leygues
apporte son concours à l'évacuation des victimes de l'accident
ayant eu lieu à bord du sous-marin Emeraude
le 30 mars 1994.
Ayant obtenu sa qualification opérationnelle le 1er avril 1994, le Georges Leygues appareille pour l'Adriatique du 25 avril au 17 juin 1994 : le 1er mai 1994, le bâtiment participe à une opération musclée de contrôle de l'embargo à l'encontre du pétrolier maltais LIDO 2, six bâtiments yougoslaves étant venu prêter main forte au contrevenant. Le Georges Leygues passe plusieurs heures au poste de combat, pointé par les conduites de tir yougoslaves. Il repasse par Brindisi (27 au 29 avril 1994), Corfou (6 au 12 mai 1994) et Venise (21 au 28 mai 1994), allant même jusqu'à Mykonos (8 au 10 juin 1994) et au Pirée (10 au 13 juin 1994). Le Georges Leygues connaît ensuite une période d'entretien éclair, participe à la revue navale et aux manifestations commémoratives du débarquement de Provence, à Théoule sur Mer du 14 au 16 août 1994, et accueille à son bord des anciens marins du croiseur Georges Leygues, qui avait participé aux débarquements de Provence et de Normandie.
Le Georges
Leygues
quitte Toulon le 29 août 1994 pour une nouvelle mission en Océan
Indien. Il fait notamment escale le 17 octobre 1994 à Koweït-City
pour appuyer la position diplomatique français dans la seconde crise
irako-koweïtienne. Il croise également le BAP Jules
Verne, avec lequel il réalise une période d'entretien
à Dubaï du 19 octobre au 2 novembre 1994.
Dès le 17
janvier 1995, le bâtiment repart pour la mission SHARP GUARD, jusqu'au
6 février 1995, puis du 3 avril au 8 juin 1995. A cette occasion, le
bâtiment passe sous contrôle opérationnel de l'OTAN et
embarque à son bord l'amiral italien PELLEGRINO ainsi que son état-major.
Il s'agit d'une première car pour la première fois c'est l'OTAN
qui dirige l'action du bâtiment et non plus l'Etat français.
Le Georges
Leygues
se rend à Sète le 3 août 1995 pour retrouver une délégation
de la ville marraine du bâtiment, Villeneuve sur Lot. Le capitaine de
vaisseau Hubert PINON quitte le Georges
Leygues
le 4 août 1995, à Villefranche sur mer où le bâtiment
est jusqu'au 8 août 1995. 1995-1999 Un avenir incertain Le capitaine de
vaisseau Du 25 mars au 18 septembre 1996, le Georges Leygues reste à quai pour une période d'entretien majeur et retrouve sa qualification opérationnelle le 31 octobre 1996. Il part alors surveiller les approches maritimes de Marseille à l'occasion du sommet franco-espagnol du 3 au 5 novembre 1996. Il apporte ensuite son concours au GEAOM, Jeanne d'Arc et Germinal, du 7 au 22 novembre 1996. Personne ne se doute alors quel destin lie la frégate anti sous-marine et le PH Jeanne d'Arc. Le Georges Leygues fait escale au Pirée du 15 au 19 novembre 1996 et à Lattaquié du 23 au 27 novembre 1996.
Le
Georges
Leygues
appareille le 26 février 1997 pour sa dernière mission de présence
en Océan
Indien une série d'exercices avec les marines pakistanaise, qatarienne,
omanaise, saoudienne, britannique, koweïtienne et américaine. Il
effectue même une courte période d'entretien à Dubaï
du 15 mai au 9 juin 1997. (Texte LV Antoine Morcello - Remerciements amiral (2S) Jean-Charles LEFEBVRE, amiral (2S) Gérard GAZZANO, vice-amiral d'escadre (2S) Hubert PINON, contre-amiral (2S) Michel de BONET d'OLEON, contre-amiral (2S) Michel HEGER, contre-amiral (2S) François TEULE, capitaine de vaisseau Bruno DEMEOCQ, capitaine de vaisseau Xavier REBOUR, capitaine de frégate Vincent LIOT de NORTBECOURT, capitaine de frégate Pierre-François GRAFFIN) [Sommaire
frégate Georges Leygues].
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Jacques
HUGON avait rallié dès janvier 1977 pour suivre les travaux
d'achèvement. Divers soucis provoquent un retard de trois mois dans la
réalisation des travaux, les premiers essais propulsifs n'étant
réalisés qu'à partir de février 1978. Le bâtiment
réalise une première période d'essais à la mer de
février à juin 1978. 
