En 1958, peu avant son admission au service actif, il établit un record de durée en plongée, de Lorient aux Açores, avec un de ses sisterships le Requin. Les deux sous-marins resteront respectivement 32 et 42 jours sous la surface, pulvérisant les précédents records établis par deux sous-marins américains à propulsion nucléaire, après 30 jours de plongée.
Le Dauphin connaît son heure de gloire en 1965 avec le Narval, lors de l'opération « Sauna », une croisière polaire en mer de Norvège. Le Narval et le Dauphin sont ainsi les premiers sous-marins français à naviguer sous la banquise. Les deux sous-marins resteront une dizaine de jours à la latitude 72° Nord, à proximité puis sous la banquise, navigant de polynia en polynia (*). Camouflé en « expérience scientifique », cette croisière avait un but principal : valider la navigation en mers polaires au profit des futurs sous-marins nucléaires lançeurs d'engins type Le Redoutable. Ce sous-marin a eu une destinée particulière puisqu'il a été transformé en bâtiment d'expérimentation pour les besoins du programme Le Triomphant, dans le cadre du programme « Sisyphe » (Sous-marin Installé en Système Pour l'Hydroacoustique Expérimentale). Ainsi de 1986 à 1989 et de 1990 à 1992, le Dauphin a permis de tester l'environnement mécanique acoustique des antennes du sonar, les équipements de détection des futurs sous-marins, mais aussi les systèmes remorqués et les transmissions extérieures. Désarmé en 1992, le Dauphin est condamné à Toulon en octobre 1993 (n°Q 694). Sa coque est utilisée le 17 décembre 2003 comme but de tir au large de Toulon par la frégate Aconit puis pétardée et coulée le même jour par des plongeurs démineurs du GPD Méditerranée.
(*) Un polynia est une étendue d'eau libre, espace de mer libre de glace, et qui permet donc au sous-marin de faire surface. Textes Net-Marine © 2007. Remerciements Patrick Du Cheyron, Franck Dubey, Serge Pelois, Serge Le Coustour. Copie et usage : cf. droits d'utilisation.
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