La
campagne CDG 07 du porte-avions Charles de Gaulle
Tout juste revenu
de sa mission de 3 mois en mer d'Oman (Air Indien 2007) et avant son IPER (Interruption
Périodique pour Entretien et Réparation) de 18 mois, le porte-avions Charles
de Gaulle a de nouveau appareillé de Toulon le 4 juin pour mener une
série de manœuvres au large de Toulon. Qualifications de jeunes pilotes sortant
de leur formation aux Etats-Unis, essais industriels pour le Rafale,
sortie des familles... étaient au planning du bâtiment amiral de la marine
française. Après plusieurs « touch & go » à Toulon,
le porte-avions est rentré, pour sa longue immobilisation et son passage au
bassin, le 21 juin 2007.
Conduite sous l'autorité
de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA), qui avait pour l'occasion dépêchée
plusieurs dizaines d'ingénieurs et techniciens à bord du porte-avions Charles
de Gaulle, la campagne CDG 07 a eu pour principal objectif d'ouvrir,
en conditions opérationnelles, les nouveaux domaines d'utilisation du Rafale
Marine dans les standards F2 et F3. Des armements Exocet
AM39 Mod2 Block2 et AASM (Armement Air-Sol Modulaire) ont été testés sur le
Rafale Marine en collaboration
avec le Centre d'Essais des Landes, ainsi que différentes configurations de
l'avion de combat (versions reconnaissance - avec pod de reconnaissance de nouvelle
génération-, ravitaillement en vol, bombardement lourd avec modules de bombes
et réservoirs supplémentaires de 2000 litres).
Des
séries de catapultages et appontages ont été menées sur le porte-avions afin d'éprouver
l'avion dans ses nombreuses versions. A l'occasion de ces essais le porte-avions
a ainsi catapulté un Rafale
dont le poids atteignait 22,2 tonnes, soit l'avion le plus lourd jamais lancé
par le bâtiment. Décollant pour la première fois en pleine post-combustion, l'appareil
expérimentait une configuration de ravitaillement en vol, avec quatre bidons de
2000 litres sous les ailes, soit 10 tonnes de carburant. Lors de cette sortie,
la marine a reçu le Rafale
Marine M 14 - un F2 - en provenance directe des usines Dassault Aviation
de Mérignac, et qui a conclu son vol de réception par un premier appontage sur
le pont du Charles de Gaulle.
Cette sortie a
permis d'accueillir plusieurs jeunes pilotes tout juste macaronés, et aussi
à entraîner les pilotes tant sur Super
Étendard que sur Rafale
F1 et F2 et valider les aménagements du porte-avions destinés à accueillir les
nouveaux éléments des Rafale
F2 et F3 (matériels et munitions).
Cette
ultime sortie a également été l'occasion d'accueillir à la mer le nouveau ministre
de la défense Hervé Morin. Vêtu d'une combinaison d'aviateur frappée
du macaron du porte-avions et d'une « bande patronymique »
à son nom, le ministre a apponté sur le Charles
de Gaulle à bord d'un E-2C
Hawkeye de la Flottille 4F (Le
E-2C est le seul appareil susceptible
d'apponter avec des passagers) afin d'assister à des manoeuvres aviation et
rencontrer l'équipage.
Par ailleurs un
aéronef de type Harrier modifié, a utilisé durant trois jours
la plate-forme que constitue le Charles
De Gaulle. Proche en comportement aérologique des projets de porte-avions
français et anglais, ce bâtiment est en effet le plus adapté pour effectuer
un certain nombre d'essais destinés à valider de nouveaux équipements. Cette
activité se situe dans le cadre de l'étroite coopération entretenue entre les
équipes de programme française et britannique.
Le
pont d'envol et les aéronefs
La vie à bord
Par Guillaume
Rueda
pour Net-Marine 2007. Copie
et usage : cf. droits d'utilisation.
Remerciements LV Christelle Haar et équipage du CDG - photos G. Rueda
L'IPER
(Septembre 2007 - Novembre 2008)
L'IPER menée par DCNS verra notamment le rechargement des deux cœurs
nucléaire qui arrivent en fin de vie après huit ans d'utilisation, le
remplacement des hélices, la réfection des installations aéronautiques
afin de pouvoir accueillir le Rafale
aux standards F2 puis F3 , des matériels et équipements, l'entretien
courant... Plus de 10 000 travaux sont programmés. Le Service de Soutien
de la Flotte a notifié à DCNS en décembre dernier le contrat de maintien
en condition opérationnelle du porte-avions. D'une durée de cinq ans,
le marché s'élève à 287 millions d'euros. Il porte, outre l'IPER, sur
trois périodes d'entretien courant. La zone des bassins Vauban a vu
sa physionomie changée par ce chantier titanesque. Un village a été
crée autour du chantier pour accueillir l'équipage (1250 personnes)
et les ouvriers (plus de 1000) avec logements, restaurant, bureaux et
ateliers. A l'issue des essais prévus à la fin du chantier, le Charles
de Gaulle sera remis à la Marine nationale fin novembre 2008.
Pendant ces 18 mois, la France va se retrouver sans moyens de projection.
Ce qui ne manque pas de relancer le débat, en cette période post électorale,
sur l'imminence de la décision de lancer la construction du PA2, qui
se devrait d'être opérationnel avant la prochaine grande opération de
maintenance du Charles de Gaulle
prévue en...2014. (Sources Marine nationale & Mer et Marine)
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