Missile porte-torpille
Malafon
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(par Franck Dubey - )
Le MALAFON (contraction de MArine LAtécoère FONd) est développé pour répondre
aux capacités de détection des sous-marins, considérablement accrues avec
l'arrivée des sonars remorqués. Les torpilles, mortiers et autres lance-roquettes
ayant une portée très limitée, la solution passe par le missile porte-torpille.
En 1956, l'ECAN St Tropez et le célèbre avionneur Latécoère s'associent
et commencent les études pour répondre au programme. De nombreux lancements
ont lieu au centre d'essais de la Méditerranée (Ile du Levant)
et à bord de l'Ile d'Oléron.
Après les essais opérationnels menés sur l'escorteur d'escadre La
Galissonnière, le système entre en service en 1966. Il s'agit du
premier missile de conception nationale employé par la marine française.
Son utilisation s'arrête en 1997, l'hélicoptère Lynx
le supplantant désormais dans la traque des submersibles. Son successeur
désigné, le Milas, n'entrera pas en service dans la marine nationale,
la France s'étant retirée du programme en 1998. |
Il se présente
globalement sous la forme d'un planeur dont la partie avant est constituée
d'une torpille anti-sous-marine classique type L4.
Installé sur une rampe mobile en circulaire, le missile est tiré à une élévation
de 15° en direction de sa cible. Il est propulsé pendant les 4 premières
secondes de son vol par un double accélérateur à poudre, largué une fois
la vitesse de 230 mètres seconde (828 km/h) et l'altitude de 200 mètres
atteintes. L'ensemble finit sa course en planant, stabilisé en altitude
par un pilote automatique agissant sur les dérives.
A proximité du but, l'ouverture d'un parachute freine brusquement le planeur
et provoque sa séparation d'avec la torpille. Guidée par son propre sonar
actif, elle part rechercher son objectif en décrivant une trajectoire sous-marine
circulaire.
Durant son vol, le Malafon peut recevoir, par liaison radio, des
éléments de correction de route destinés à le maintenir dans la direction
voulue. Ces éléments sont établis par un calculateur, superposant la position
du sous-marin fournie par le sonar et celle du missile transmise par le
radar de veille surface ou de conduite de tir. Une fusée éclairante, fixée
sur l'extrémité de chaque aile, facilite le contrôle visuel de la trajectoire. |
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Caractéristiques
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Missile |
Torpille |
Poids : |
1330 kg avec accélérateur |
Poids : |
540 kg |
Vitesse :
|
230m/s (828 km/h) |
Vitesse :
|
30 nœuds |
Portée : |
13 km |
Portée : |
5 km |
Longueur
: |
5,85 m |
Longueur
: |
3,13 m |
Diamètre
: |
0,65 m |
Calibre : |
533 m |
Envergure
: |
3,19 m |
Immersion
max.: |
300 m |
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Les
installations, très encombrantes ne permettent son embarquement que sur
les navires d'un certain tonnage, comprennent :
- des équipements électroniques en partie situés au central opérations ;
- une rampe de lancement télécommandée et orientable en circulaire ;
- Un imposant hangar de stockage et de maintenance pouvant contenir 13 missiles
démontés. Ils ne seront assemblés qu'avant leur mise sur rampe. |
Le Malafon
est conçu pour la lutte anti-sous-marine moyenne et longue portée. Il
peut-être utilisé le cas échéant contre des cibles de surface. Exclusivement
construit pour la marine française, il aura équipé les douze navires suivants
: les deux frégates type Suffren,
les 3 frégates type Tourville,
les 5 escorteurs d'escadre T47 refondus ASM type D'estrées,
l'escorteur d'escadre La
Galissonnière et la frégate type F65 Aconit.
(Sources
: encyclopédie des armes (éditions atlas) N°119 - Photos : Aerospace Publishing
; Tir à partir de l'Aconit
; Hangar Malafon du Suffren
- ECA)
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