Mis à flot le 3 décembre 1955 à l'arsenal de Cherbourg, le Requin est le 4e sous-marin d'escadre type Narval. En essais jusqu'en 1958, il connaîtra malheureusement lui aussi des défauts de jeunesse, dont de multiples avaries sur ses moteurs diesel, peu fiables, jusqu'à sa refonte complète en 1965-67. En 1958, peu avant son admission au service actif, il établit toutefois un record de durée en plongée, de Lorient aux Açores, avec un de ses sisterships le Dauphin. Les deux sous-marins resteront respectivement 42 et 32 jours sous la surface, pulvérisant les précédents records établis par deux sous-marins américains à propulsion nucléaire, après 30 jours de plongée. Le sous-marin est admis au service actif le 1er août 1958. A l'exception de quelques escapades à Toulon, il sera affecté à Lorient-Kéroman la quasi totalité de sa carrière (août 1959 à août 1980). En mai 1968, il participe aux recherches du sous-marin USS Scorpion, disparu au sud-ouest de l'archipel des Açores. Le Requin ne ralliera son port d'attache de Lorient qu'au bout de 3 semaines, après que l'USS Scorpion ait été déclaré définitivement perdu. En avril 1963, le chalutier de Lesconil La Berceuse, connait une belle frayeur en crochant accidentellement dans ses filets le Requin. Heureusement le bateau ne chavirera pas. Cette mésaventure se renouvelera en 1979, avec l'Apollo, un chalutier du Guilvinec, avec à son bord 4 hommes. L'Apollo joue de malchance puisque 5 ans après, il connaîtra le même type d'accident avec le Morse, un des sister-ship du Requin. A partir de 1980 et jusqu’à son retrait du service actif, le Requin va servir de sous-marin d’expérimentation du système d’armes tactiques (SAT), dont le sonar multifonction des SNLE refondus M4, notamment de L'Inflexible, des expérimentations placées sous le sceau du secret de plus absolu. Désarmé à Toulon le 1er novembre 1985, le Requin est condamné en juillet 1988 (numéro Q656) . Sa coque est coulée comme cible de tir le 31 mai 1996.
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