Bathyscaphe Archimède

Le 8 novembre 1955, le Comité de Direction du Bathyscaphe envisageait pour la première fois la construction d'un nouveau bathyscaphe. Successeur du FNRS III, il devait bénéficier des enseignements obtenus au cours des cent plongées effectuées par son prédécesseur et réunir les caractéristiques générales suivantes :

  • Etre capable de descendre à 11 000 mètres, c'est-à dire d'explorer les plus grandes fosses connues ;
  • Disposer d'importantes réserves d'énergie électrique et être aussi manœuvrable que possible en plongée ;
  • Offrir le maximum de place au matériel scientifique tant à l'intérieur de la sphère qu'à l'extérieur et permettre, la recherche dans tous les domaines : Physique, Biologie, Géologie, etc...
  • Présenter des formes de coque nettement supérieures à celle du FNRS III pour supporter des remorquages à une vitesse d'au moins 8 nœuds par beau temps.

La Marine nationale entreprit l'étude, et la convention décidant la réalisation du nouvel engin fut signée le 16 Juin 1958. La construction de l'engin fut confiée à l'ingénieur Pierre Willm, qui avait déja participé à celle du FNRS III.

En 13 ans d'activité, l'Archimède a effectué 226 plongées dans toutes les mers du monde. En 1962, il atteint la profondeur de 9 545 mètres dans la fosse des Kouriles au Japon. La carrière de l'Archimède s'est terminée en apothéose lors de la mission franco-américaine « Famous » en 1974. Photos, films et échantillons collectés au cours des 18 plongées ont permis de démontrer le rôle du volcanisme sous-marin dans la construction permanente du fond des océans.

Mis en réserve en 1975 puis désarmé en 1978, il faut attendre 2001 pour qu'une nouvelle vie s'offre à l'Archimède, à la Cité de la Mer de Cherbourg. Le 21 juin 2001, en présence de Pierre Wilm, son architecte, de Philippe de Guillebon qui fut son pilote, et de Jean Jarry, ingénieur Ifremer, il est installé dans la Grande Halle de La Cité de la Mer.

L'Archimède symbolise à lui seul l'aventure que constitua la découverte des grands fonds. Engin complexe et sophistiqué, il permit à la France de figurer parmi les quelques pays qui partirent à la découverte des abysses. Une extraordinaire aventure qui connut son apogée au milieu des années 60 et resta assez méconnue du grand public, occultée par la conquête spatiale.

Pour en savoir plus :
Les caractéristiques principales
Principe de fonctionnement
Histoire du bathyscaphe Archimède
La convention Marine nationale / CNEXO
Le bâtiment d'accompagnement Marcel Le Bihan
Une collection de photos

Remorquage de l'Archimède avant une nouvelle plongée (collection M. Gebus)

Guillaume Rueda () pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation ; Sources : CF (R) Michel Gebus, plaquettes bathyscaphe Archimède, Flottes de combat, « Un siecle de navires scientifiques français » par le CA Bernard Estival. A lire également : « L’aventure des bathyscaphes » Marins, ingénieurs et savants au plus profond des mers,par Jean Jarry, édité en 2003 par les Editions du Gerfaut.


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