Histoire du patrouilleur hauturier L'Adroit (2008 - ...)


Le concept Gowind est présenté au salon Euronaval de Paris (10/2008).

2007-2009 : Un pari audacieux

En 2007, DCNS imagine un concept de navires de surface de 1 000 à 2 500 tonnes, appelé Gowind.

Une série de maquettes est présentée l’année suivante au salon Euronaval de Paris. Parmi les navires proposés, une corvette au design futuriste, constitue l’entrée de gamme Gowind. Le terme corvette cèdera peu à peu place à celui de patrouilleur hauturier ou OPV (Offshore Patrol Vessel).

Mais sur le créneau des OPV, comme sur l’ensemble des navires faiblement armés, la concurrence est rude. Des chantiers de taille modeste, français comme étrangers, autrefois plus spécialisés dans les navires civils, commencent à s’intéresser sérieusement à ce type de bâtiments.

Pour devancer la concurrence, DCNS fait un pari audacieux, en décidant d’investir sur fonds propres plusieurs dizaines de millions d'euros, de manière à lancer la construction d’un premier exemplaire de la gamme Gowind.

Le projet « Hermès » est lancé le 15 septembre 2009.


Hermès est construit dans un chantier dédié, installé dans l'atelier « AMC » (septembre 2010)

2010 : Une construction en un temps record

Il est présenté officiellement le 15 janvier 2010 en conseil d'administration. Tout est alors prêt pour lancer la construction. Le choix du site DCNS Lorient s’impose naturellement.

Hermès n’est pas acquis dans le cadre d’un programme d’armement classique, mais fera l’objet d’un partenariat entre la Marine nationale et DCNS. La Marine disposerait d'Hermès pour ses besoins propres une partie du temps, et en contrepartie, DCNS disposerait d'un prototype en démonstration pour convaincre d’autres clients potentiels.

Le 7 mai 2010, la découpe de la première tôle marque le lancement de la réalisation du patrouilleur hauturier Hermès, un chantier de 24 mois qui verrait le bâtiment naviguer mi 2011.

Hermès n'est pas réalisé, comme les FREMM, dans la forme de construction, mais dans un chantier dédié, installé dans l'atelier « AMC », un ancien atelier composite édifié initialement pour les bâtiments anti-mine océaniques (BAMO), et utilisé par la suite pour les structures en matériaux composites des frégates La Fayette. Le projet mobilise environ 90 personnes sur le chantier et une vingtaine d'autres dans les ateliers.

Les grands sous-ensembles du navire sont sous-traités au chantier Piriou Naval France de Concarneau pour la partie extrême avant, et auprès de STX France pour le second quart avant qui est réalisé sur place chez DCNS.

L'OPV (Offshore Patrol Vessel) Gowind, futur patrouilleur hauturier L'Adroit, en construction aux chantiers DCNS Lorient (mars 2011).


Le 26 octobre 2010, lors du salon Euronaval, une convention est signée, entre DCNS et l’Etat, pour la mise à la disposition du bâtiment.

Le 26 octobre 2010, lors du salon Euronaval, une convention entre DCNS et l’Etat, pour la mise à la disposition du bâtiment est signée par le ministre de la défense, M. Hervé Morin, le chef d’état-major de la marine, Pierre-François Forissier, et le président directeur général de DCNS, pour une durée de trois ans, à compter de sa prise en charge. Pendant cette période, le navire reste la propriété de DCNS.

Début décembre, la partie avant du navire, construite au chantier Piriou, est remorquée de Concarneau à Lorient. Le même mois, les Ateliers Normands, motoriste lorientais, livrent les deux moteurs de propulsion ABC, ainsi que les deux réducteurs Finnøy associés.

Dans le même temps, DCNS procède à l'achèvement de la partie arrière.

Coté Marine, un problème se pose avec le nom Hermès, car ce nom rappelle de bien mauvais souvenirs. Le 8 juillet 1940, les Swordfish du porte-avions HMS Hermes, torpillent le cuirassé Richelieu à Dakar, et le mettent hors de combat. Il n’est donc pas opportun de conserver le nom d’ « Hermès ».

De manière à couper court aux critiques qui pourraient poindrent, le 15 décembre 2010, le chef d'état-major de la marine, en visite à Lorient, annonce qu’Hermès servira au sein de la flotte française sous le nom de « L'Adroit », un nom lui aussi chargé d'histoire. Ce fut, entre-autre, celui porté par un torpilleur de 1500 tonnes détruit par les Allemands à Dunkerque, mais aussi celui d'un vaisseau de 36 canons (1692-1703) qui se couvrira de gloire dans les escadres de Tourville, Jean Bart et Saint-Pol d'Hécourt.


Le bâtiment sort de la nef de construction sur des remorques multidirectionnelles (14 mai 2011)

La décision d’attribution de nom, ne sera officialisée que le 25 mars de l’année suivante par le ministre de la défense, en prenant en compte le fait que le changement de nom n’interviendra que le jour de la prise en charge du bâtiment par la Marine.

2011 : De la mise à flot à la prise en charge

Fin janvier, la partie avant du navire est positionnée, face au reste de la coque. Puis, mi-février, à l'issue d’un travail d'alignement, la jonction est réalisée par soudage, permettant de refermer le flotteur, prélude à la mise en place des superstructures.

Le 14 mai, deux lignes de remorques multidirectionnelles, placées sous la coque, tractent le bateau sur un quai, à l’extérieur de sa nef de construction. Hermès est ensuite embarqué sur une barge dotée de lignes de tins, qui gagne le bassin numéro 3, où elle est mise au sec avec son « colis ». Le remplissage du bassin, permet la mise à flot, le 18 mai 2011 d’Hermès, pour la première fois.

Le 9 juin, Hermès reçoit sa mâture unique, formé d’un dôme en composite. Cette mâture, qui constitue l'une des innovations technologiques majeures du navire, est installé au-dessus de la passerelle, et intègre les principaux équipements électroniques dont les radars.

Hermès est ensuite embarqué sur une barge qui gagne ensuite le bassin numéro 3, où elle est mise au sec avec son « colis ». Le remplissage du bassin, permet la mise à flot, le 18 mai 2011 d’Hermès, pour la première fois.


Première sortie à la mer (juillet 2011)

Le 17 juin, à l’occasion d’une journée baptisée « Gowind day », Bernard Huet, directeur général adjoint de DCNS, et l’amiral Pierre-François Forissier, chef d'état-major de la Marine, jouent les maîtres de cérémonie, en accueillant industriels et délégations de marines étrangères.

En l’absence de la marraine initialement prévue, Christine Lagarde, ministre de l'économie et des finances (retenue à Paris « en raison de la situation financière grecque »), c’est Mme Isabelle Le Ny, technicienne qualité à DCNS Lorient, qui la remplace, et qui coupe le ruban, encore un peu surprise d'être la marraine de ce navire sur lequel elle a travaillé.

Un noyau de l'équipage « Marine nationale » arrive à Lorient le 27 juin. Mais, pendant cette phase industrielle, c’est la société V-Navy (filiale de V-Ship) qui fourni un équipage de conduite d’une douzaine de personnes, sous le commandement du CF(R) Jean-Charles Kerlau, un capitaine de la marine marchande.

Les 27 et 28 juillet 2011, le patrouilleur réalise une première sortie à la mer, dédiée aux essais réglementaires et à la mise au point de la propulsion.


Le CF Loïc Guyot et le CF (R) Jean-Charles Kerlau (© Marine nationale).

Le 5 septembre, l’équipage de la marine nationale au complet, est constitué à Lorient.

Il embarque jusqu’au 9 septembre, pour deux transits de quelques heures, aller et retour Lorient-Brest, qui sont l’occasion de quelques essais complémentaires dont premier démarrage du système de mission (système de combat) Polaris.

Du 26 au 30 septembre, une troisième sortie à la mer marque le début de formation de l’équipage de la Marine nationale par les équipes V-Navy et le début de transfert des installations à l’équipage du bâtiment.

Cette formation à la mer se poursuit le 7 octobre, une journée qui est également consacrée au réglage du système de tranquillisation de plateforme Flume.

Du 10 au 12 oct 2011, une mise en condition initiale à quai, précède la prise en charge complète du bâtiment par l’équipage de la Marine nationale.


Prise en charge de L'Adroit par la Marine (21 octobre 2011)

Le 21 octobre 2011, jour où la Marine nationale prend en charge le bâtiment, le patrouilleur est rebaptisé officiellement « L’Adroit ».

C’est également à cette date que le vice-amiral d’escadre Xavier Magne, commandant de la Force d’Action Navale fait reconnaître le capitaine de frégateLoïc Guyot, comme premier commandant du bâtiment.

Le 19 novembre, L’Adroit quitte Lorient, son port constructeur, pour rallier Toulon, son port base, le 24 novembre. Il est désormais intégré à la Force d’Action Navale.

En décembre, un stage de mise en condition opérationnelle (MECO) a lieu dans le cadre de la montée puissance, prélude à la VCM (Vérification des capacités militaire) phase 2 en vue d'une admission au service actif au premier trimestre 2012.

2012 : Admission au service actif

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