9 août 1992 : Arrivée à Papeete. "Il a plu sur le Rhin"

L'arrivée du navire de soutien logistique de la Marine, le Rhin, s'est déroulée hier matin sous la pluie. L'équipage qui avait quitté l'île de la Réunion le 19 juin dernier, s'apprêtait à frapper ses amarres sous les cocotiers et le soleil, comme le voudrait le mythe de cette nouvelle Cythère qu'est Tahiti. Or la déception se lisait sur tous les visages lorsque le navire arriva dans les passes sous une pluie battante. Pas de chance, alors que le soleil régnait en maître sur le pays depuis près de trois mois et qu'aucune grosse pluie n'était venue troubler la quiétude des paysages de l'île, ce week-end tout d'un coup, les vannes célestes s'étaient ouvertes en grand.

Malgré la pluie, le bâtiment entra dans le port vers 8 heures, et fut accueilli comme le veut-la coutume locale par un groupe de danse qui réchauffa quelque peu cette froide et humide matinée dominicale. Tandis que les dernières manoeuvres d'accostage s'effectuaient dans la zone portuaire militaire de Faire Ute, le commandant de la Marine de Papeete le CV Hué, saluait le commandant du Rhin. le capitaine de frégate De Linarès, très heureux malgré le temps de se trouver au paradis. Le navire de soutien qui a quitté la Réunion il y a près de deux mois, a traversé l'Océan Indien en faisait escale en Indonésie et en Australie, avant de faire route vers la Nouvelle-Calédonie, pour quelques semaines d'une escale qui lui permit de retrouver le Dumont d'Urville qui appareillait quelques jours plus tard pour revenir à son port de Papeete, son "sister ship" le Jacques Cartier, venant de terminer un grand carénage à la DCN, avait quitté la Polynésie vendredi soir, et le Dumont d'Urville est arrivé le samedi matin.

Le Rhin quant à lui, suivait de près, puisqu'il est arrivé hier matin en même temps que les trois navires de la flotte japonaise, qui eux, ont fait route vers Moorea. Ils arriveront ce matin à Papeete. Le Rhin restera en Polynésie le temps de passer entre les mains des spécialistes de la DCN qui lui feront faire une petite cure dejouvence. Bâtiment de soutien, du même style que la Garonne qui était venue à Papeete accompagner le sous-marin nucléaire Le Rubis, ce navire atelier est long de 101 m et large de 13m3O. Propulsé par deux moteurs de 3200 cv, il peut franchir sans ravitaillement 13000 milles nautiques.

Comme le veut la coutume, le narire fut accueilli par un orchestre et des vahiné qui, les pauvres, tremblaient de froid et dansèrent longuement histoire sans doute de se réchauffer. Une fois à bord, sur le pont d'envol, les danseurs et danseuses (dont certains cherchaient refuge pour se protéger du froid dans les plis du drapeau) invitèrent les marins du bord à la danse et le commandant sacrifiea lui aussi à la coutume du tamure avant d'inviter la troupe à boire le verre de l'amitié.

(D'après Article de journal local Papeete - août 1992)


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