Le canon de 20mm modèle F2

(par Franck Dubey - )
Historique
Dans les années 80, la marine française décide de doter ses unités en construction d'une arme de petit calibre plus moderne et performante que le traditionnel 20 mm Oerlikon. La DCN (Direction des Constructions Navales) s'associe au GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres) devenu Nexter pour créer le canon de 20 mm F2.
Il s'agit d'une "navalisation" de la pièce M693 en production pour l'armée de terre et d'autres armées étrangères. La transposition d'un canon terrestre en canon marin est une opération délicate car les conditions d'emploi sont très différentes : ambiance saline, humidité, embruns, paquets de mer…

Description
Le 20 F2 se présente sous la forme d'un canon monotube monté sur affût. Deux caisses à munitions, situées de chaque côté, assurent l'alimentation de la pièce au moyen de couloirs rigides puis souples. Leur contenance unitaire est de 150 cartouches. L'équipe de mise en œuvre comprend 3 personnes :
  • le tireur faisant corps avec l'arme par l'intermédiaire d'épaulières ;
  • le chef de pièce se trouvant en retrait et désignant les objectifs au tireur.
  • le pourvoyeur, également retrait, se tenant prêt à ravitailler l'arme.

La pièce est directement manœuvrée par le corps du tireur sanglé à l'arme. Il ajuste son tir en utilisant un viseur optique dans lequel apparaît une alidade. Ce dernier, remplaçant l'œilleton d'origine, est commun aux canons de 20 mm Oerlikon et de 40 mm Bofors.

Caractéristiques
Diamètre : 20 mm
Masse : 332 kg sans munitions
Elévation : -15° à + 65°
Portée maxi pratique : 1500 mètres
Vitesse de l'obus : 1050 m/s
Cadence de tir : 720 coups/minute
Un coffret électrique situé devant le tireur permet de choisir entre les 3 modes de tir suivants : coup par coup, limité (8 coups) ou libre. La mise à feu est effectuée électriquement par une détente située sur une poignée tenue par la main droite du tireur.
Un sélecteur manuel permet de changer le côté d'alimentation du canon pendant le tir. De ce fait, un panachage de munitions peut être effectué entre les caisses gauches et droites. Après le tir, l'étui vide est éjecté sous l'arme.
Emploi

Pièce simple de défense à vue, ce canon équipe 2 types de navires : les petites unités dépourvues de conduite de tir et les grands navires de combat où il est utilisé comme arme d'ultime défense. Le 20F2 est avant tout destiné à l'autodéfense antiaérienne mais peut également servir contre un but surface et notamment pour les tirs de police ou la destruction de mines en surface.
On retrouve cette pièce sur les unités suivantes : les frégates Forbin et Chevalier Paul, les 5 frégates La Fayette, les 6 frégates de surveillance Floréal, les 13 chasseurs de mines Eridan, les 3 derniers BATRAL (Dumont d'Urville, Jacques Cartier et La Grandière), les 2 CDIC Rapière et Hallebarde, les 10 P400 type Audacieuse et le BEM Monge. Il équipait également le TCD Foudre avant son remplacement par des canons de 30mm Breda-Mauser.
En 2003, un vaste programme est lancé pour remplacer les canons de 20 mm Oerlikon arrivant en fin de vie. Sur les unités secondaires on installe des mitrailleuses de 12,7mm Browning et sur les bâtiments de combat des canons de 20F2. Les frégates Duquesne, Cassard, Jean-Bart, Tourville, De Grasse, Primauguet, La Motte-Picquet, Latouche-Tréville et les 9 avisos type A69 sont successivement équipés lors des arrêts techniques.

(Photos, © JM Roche)


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