Le canon
de 20mm Oerlikon
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(par Franck Dubey - )
La conception de cette arme mythique remonte à 1914 ! L'armée allemande
est la première à l'utiliser sur ses avions pendant la grande guerre. Son
concepteur, Reinhold Becker, transfert en 1919 son invention à la Suisse
qui en confie la production à la firme Semag bientôt absorbée par la Werkzeug
Maschinenfabrik Oerlikon. Le Royaume-Uni, à l'instar des principaux belligérants
de la 2ème guerre mondiale, en acquiert la licence.
En 1935, il l'adapte pour en faire une pièce d'artillerie navale destinée
à l'autodéfense antiaérienne rapprochée de ses navires. C'est dans ce dernier
emploi que ce canon acquiert ses lettres de noblesse, notamment contre les
kamikazes dans la guerre du Pacifique. Le 20 mm Oerlikon fait son apparition
dans la marine française lors de son rééquipement par les alliés pour
continuer la lutte à leurs côtés contre les forces de l'axe. |
Cette arme se présente sous la forme d'un canon monotube entouré d'un important
ressort récupérateur et monté sur affût. Une plaque de blindage, située
de part et d'autre du canon, vient protéger les servants. L'équipe de mise
en œuvre comprend trois personnes :
- le tireur faisant corps avec l'arme par l'intermédiaire d'épaulières
;
- le chef de pièce se trouvant en retrait et désignant les objectifs
au tireur ;
- le pourvoyeur, également en retrait, se tenant prêt à ravitailler
l'arme.
La pièce est directement manœuvrée par le corps du tireur sanglé à l'arme.
Il ajuste son tir en utilisant un viseur optique dans lequel apparaît
une alidade. Ce dernier, remplaçant la grille de visée d'origine, est
commun aux canons de 20 mm F2 et de 40
mm Bofors.
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Caractéristiques |
Diamètre : |
20 mm |
Masse : |
480 kg sans munitions |
Elévation
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-15° à + 90° |
Portée maxi pratique
: |
2000 mètres |
Vitesse de l'obus
: |
820 m/s |
Cadence de tir :
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450 coups/minute |
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L'alimentation en munitions s'effectue par un
chargeur à tambour fixé sur le dessus du canon. La mise à feu est déclenchée
par une détente située devant la poignée droite.
Après le tir, l'étui vide est éjecté sous l'arme dans un sac à douille en
toile suspendu et renforcé par une cote de maille destinée à protéger le
tireur. |
Pièce simple de défense à vue, ce canon équipe 2 types de navires :
- les petites unités dépourvues de conduite de tir;
- les grands navires de combat où il est utilisé comme arme d'ultime défense.
Le 20mm Oerlikon est avant tout destiné à l'autodéfense antiaérienne mais
peut également servir contre un but surface et notamment pour les tirs de
police.
En 2003, un vaste programme est lancé pour remplacer ce canon
arrivant en fin de vie :
- sur les unités secondaires, on intalle des mitrailleuses de 12,7
Brownong;
- sur les bâtiments de combat, on implante des canons
de 20F2.
(Photos 1 : © ECA, 2 : © JM Roche, 2 : ©
MN)
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