La mitrailleuse
Browning 12.7mm M-2HB
|
(par Franck
Dubey - )
Les premières
tentatives de construction d'un mitrailleuse lourde destinée à l'infanterie
américaine échouent faute de munition adaptée. C'est l'étude des cartouches
allemandes de 13 mm, utilisées pour les fusils antichars Mauser T-Gewehr,
qui permet la fabrication d'un projectile efficace et donc la mise au point
de la célèbre mitrailleuse de 12.7 mm par la firme Browning.
Dès son
apparition au cours du second conflit mondial, elle est considérée comme
une arme terrifiante, efficace aussi bien contre les hommes que les blindés
légers. Déclinée sous de multiples versions, c'est la M2HB (HB : heavy
barrel ou canon lourd) qui est principalement produite et demeure en service
à nos jours.
Des adaptations mineures, concernant principalement le support, permettent
aussi bien son emploi sur les blindés, les véhicules, les avions que les
navires où elle assure l'autodéfense contre les aéronefs volant à basse
altitude. La mitrailleuse de 12.7 fait naturellement son apparition
dans la marine française en 1943 lors de sa reconstruction par le
biais des cessions de matériel américain.
|
Arme simple
et automatique, cette mitrailleuse se caractérise par son emploi aisé.
L'équipe de mise en œuvre comprend normalement trois personnes : - le tireur
manœuvrant l'arme ; - le chef de pièce se trouvant en retrait et désignant
les objectifs au tireur ; - Le pourvoyeur, également en retrait, se tenant
prêt à ravitailler en munitions. Cependant, la 12.7 (appellation usuelle)
peut aisément être servie par un seul homme.
Deux type
d'affût sont utilisés : - l'affût CAS (Contre Avions Simple) type
Toulon pouvant comprendre un bouclier de protection en acier ; - l'affût
polyvalent pour mitrailleuses de 12.7 ou 7.62 plus léger.
Sanglé, les deux mains sur les poignées de la mitrailleuse, le tireur
la manœuvre directement avec son corps par l'intermédiaire d'épaulières.
Sur l'affût polyvalent, la mitrailleuse est uniquement orientée par les
mains du tireur tenant les poignées.
Le servant utilise, selon les circonstances, deux types de viseurs : -
un grille de visée rabattable pour le tir antiaérien ; - Un guidon rectangulaire
associé à une hausse réglable pour le tir anti-surface. Ils sont progressivement remplacés par un viseur holographique plus moderne.
|
|
Caractéristiques |
Diamètre
: |
12.7 mm |
Masse (affût
CAS type Toulon) : |
210 kg sans munitions |
Elévation
(affût CAS type Toulon) : |
-10° à + 80° |
Portée maxi
pratique : |
900 mètres |
Cadence de
tir : |
500 coups/minute |
|
L'alimentation en munitions s'effectue par une boîte à bande contenant 100
cartouches pouvant être fixée sur le côté gauche ou droit de l'arme, les
douilles vides s'évacuant par le bord opposé. Un sac à douilles en toile
suspendu peut être monté afin de récupérer les étuis vides après leur éjection.
La mise à feu est déclenchée par une détente située entre les deux poignées
de la mitrailleuse et manœuvrée par l'action conjointe des deux pouces du
tireur. Il existe deux modes de tir : coup par coup ou illimité.
|
Pièce simple
de défense à vue, la 12.7 est destinée aux missions suivantes : - mitraillage
des petits bâtiments et des embarcations ; - tirs de police ; - Protection
antiaérienne rapprochée.
On la retrouve
sur trois types d'unités : - les grands navires de combat comme arme d'ultime
défense et de police; - les petites unités (patrouilleurs de la gendarmerie
maritime, vedettes côtières…) comme arme principale ; - Les navires réquisitionnés
dans le cadre de la force maritime de complément.
Elle peut-être montée rapidement sur tout type de navire en rattrapage
ou renfort temporaire. Une simple plaque soudée sur le pont d'un navire
suffit pour y visser un affût. Au sein de la Marine Française, elle équipe
toutes les unités depuis la vedette côtière de 14 mètres armée par la
gendarmerie maritime jusqu'au porte-avions Charles
de Gaulle.
|
|
(Sources : Flottes
de combat 2002 - N°.. de l'encyclopédie des armes - photos MN &F.Dubey - Net-Marine
2003)
|