Histoire du patrouilleur La Railleuse (1991-97)

1991


Le capitaine de corvette Philippe Roger, commandant La Railleuse (1991).

Les activités de service public sont également nombreuses, on note : le repêchage d'un avion monomoteur, un secours à un bonitier en panne, une recherche de noyé à Fatu Hiva, trois missions au profit du Service National et du Service Militaire Adapté des Marquises, deux missions au profit de la préparation militaire marine de Papeete, un transport de démineurs vers l'île de Tahaa et le transport d'une équipe d'intervention de la gendarmerie vers l'île de Mopelia.

La deuxième IPER commence le 3 mai. Elle est marquée par un passage sur le dock DCN de Papeete (4 juin au 5 juillet) et la mise en place de 2 cheminées. En effet, on avait remarqué, sur tous les patrouilleurs de ce type, qu'à vitesse réduite et par mauvais temps, il y avait un risque de remontée d'eau dans les cylindres par les clapets d'échappements. Cette modification des échappements est probablement un pas important dans l'amélioration de l'ensemble propulsif des P400. La silhouette du bâtiment est également modifié par l'isntallation d'un gonio VMF/RM en tête de mat et le déplacement du gonio MF/HF sur le toit de la passerelle.


Tournée au profit des appelés du SMA aux Marquises (La Dépêche - septembre 1991)

Le 22 juillet a lieu la prise de commandement ducapitaine de corvette Philippe Roger.

La presque totalité de l'équipage dont près de 90% des officiers mariniers sera relevé avant la fin août. Au début du commandement, un ravitaillement à la mer par méthode du petit mât de charge est effectué par le pétrolier Papenoo.

En septembre, le bâtiment participe à l'exercice Marara dans l'archipel des Australes, avec le Bougainville, Dumont d'Urville, LV Lavallée, La Tapageuse, l'EDIC 9051, un Gardian et une Alouette III de la 12S, et près de 600 combattants dont une centaine de légionnaires du 5ème R.E., deux compagnie du RIMAP/P.


C'est dans ces conditions que La Railleuse appareille et franchit ce mur d'eau (La Dépêche - septembre 1991).

Fin septembre, le patrouilleur jette l'ancre dans la baie de Atuona, à Hiva Oa. Sa mission est d'effectuer le ramassage aux îles Marquises des nouveaux appelés du contingent 91/10 du service national adapté de Atuona.
Il relâche donc dans les différentes îles de l'archipel pour y embarquer 42 recrues. A bord, le lieutenant-colonel Joly, chef des services techniques du RIMAP/P, entoure d'une équipe de spécialiste effectue une tournée d'inspection du SMA.

Début décembre, le cyclone Wasa, et ses rafales de vent de 130 à 180 km/h terriblement dévastatrices, s'abat sur les îles-sous-le-Vent. Un premier bilan fait état de 400 à 500 maisons détruites et de 3000 habitants sans abri, soit 13% de la population. Les îles de Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora-Bora et bien sûr Tahiti sont durement touchées.

Un Gardian de la 12S se rend à Tupai pour y larguer environ 50 kg de médicaments. A Papeete la digue de Motu Uta est dévastée. Des vagues déferlantes énormes s'engouffrent dans le lagon transformé en bouilloire. Le paquebot russe Bielorussiya manque de s'échouer sur le récif.


Sortie des passes après le passage du cyclone Wasa (12/1991)

C'est dans ces conditions que La Railleuse appareille courageusement (quel culot !), et franchit ce mur d'eau pour parer à toutes interventions de secours sur l'ensemble de l'archipel.

Le bâtiment porte secours aux habitants de l'atoll Scilly, et leur livre des médicaments des vivres et des vêtements. La Railleuse évacue également les habitants de Mopelia.

1992

En janvier, une escale à Bora-Bora, puis Maupiti (îles-sous-le-Vent) est effectuée lors d'une mission au profit du centre du service national.


La Railleuse à quai à Maupiti lors d'une mission au profit du Service National (janvier 1992).

La Railleuse poursuit ses missions de présence et de surveillance associées à des concours au profit d'organismes relevant de la Défense Nationale. En avril, le P400 effectue une tournée de 16 jours aux îles Marquises, relâchant dans les six îles habitées en commençant par Atuona, puis Hiva-Oa, et Fatu-Hiva.

En septembre, alors en manoeuvre aux îles-sous-le-Vent, le Balny et les trois patrouilleurs de Polynésie (La Railleuse, La Gracieuse et La Tapageuse) mouillent dans la partie ouest du lagon de Bora-Bora. Une trop rapide escale qui ne permettra pas aux hommes d'équipage de descendre à terre. Fin septembre a lieu une inspection à la mer par l'amiral Merveilleux du Vignaux.

Le patrouilleur effectue également l'exercice Fatamo, ainsi que trois escales aux îles Cook : Deux à Rarotonga (octobre) et une à Penrhyn. La dernière a lieu à l'occasion du festival des arts de Rarotonga, en compagnie du Dumont d'Urville.


Le capitaine de corvette Bertrand Demez, commandant La Railleuse (1993).

En Polynésie Française, pas moins que 56 escales et mouillages, dont quatre à Ua Pou, seront effectués ! Chaque mission étant mise à profit pour effectuer du transport de personnel et de matériel.
On note tout particulièrement le transport d'une équipe d'intervention de la Gendarmerie sur l'île de Mopelia, ainsi qu'une autre d'accompagnement de la manifestation nautique Windsurf.

1993

Le 14 janvier, lecapitaine de corvette Bertrand Demez prend le commandement du bâtiment. Au cours de ce commandement auront lieu : quatre entraînements de groupe, une mission d'instruction au profit du GEAOM, trois évacuations sanitaires (dont deux à partir de Rapa), les exercices interarmées Marara et Fee, une mission de représentation à l'île Christmas (république de Kiribati). L'année sera également marquée comme d'habitude par de nombreuses mission de présence et de surveillance associées à des concours au profit de la Gendarmerie nationale, d'organismes d'Etat ou du gouvernement territorial, dans tous les archipels de la Polynésie Française. Deux escales à Ua Pou viennent confirmer les bonnes relations avec l'île marraine. Il est même fait mention de La Railleuse dans une chanson de L.J. Kohumoetini, auteur compositeur originaire de Ua Pou.


Le lieutenant de vaisseau Antoine Charpy, commandant La Railleuse (1994).

L'année 1993 et le premier semestre 94, sont marqués par des activités de service public, qui bien que moins nombreuses que les années précédentes, n'en sont pas moins importantes : trois évacuations sanitaires, la recherche d'un bonitier aux Tuamotu, deux transports d'équipe de gendarmerie lors d'enquêtes judiciaires à Manihi et Taenga, et un transport de plis électoraux aux îles Australes. Un essai de ravitaillement en flêche (combustible et eau) au mouillage forain est effectué entre le Prairial et La Railleuse le 10 septembre.

1994

Le 17 juin, lelieutenant de vaisseau Antoine Charpy prend le commandement du bâtiment.

L'activité est toujours aussi dense. Au cours de ce commandement sont notamment réalisés quatre entraînements de groupe, dont un stage de remise en condition, trois missions de secours maritime, l'exercice interarmées Marara 94, une mission de présence et de représentation aux îles Cook.


Le lieutenant de vaisseau Olivier Planchard, commandant La Railleuse (1995).

Des activités habituelles dans les archipels polynésiens, dont trois escales à Ua Pou, viennent rythmer la vie du bâtiment.

1995

A partir du 2 juillet, La Railleuse participe à l'opération Nautile 95 liée à la présence du Rainbow Warrior, navire de l'organisation Greenpeace, à proximité des sites de Mururoa et Fangatufa.

Le 15 juillet a lieu la prise de commandement dulieutenant de vaisseau Olivier Planchard.


Abordage du voilier protestataire Kidu au cours de l'opération Nautile (1995).

L'activité traditionnelle de La Railleuse est alors quelque peu perturbé au profit d'une activité opérationnelle dense mais valorisante, liée à la campagne d'essais nucléaires. Au cours de l'opération Nautile, La Railleuse effectuera entre autre l'abordage et la prise de contrôle du voilier protestataire Kidu.

L'année est marquée également par des missions de présence aux îles-sous-le-Vent, aux Marquises et aux Tuamotu, puis un passage sur dock à Papeete du 12 au 21 décembre.

1996


Le lieutenant de vaisseau Brière de la Hosseraye, commandant La Railleuse (1996).

Le 29 janvier marque la fin officielle de l'opération Nautile pour La Railleuse, car une longue période d'indisponibilité accidentelle, du 29 janvier au 14 juin, fait suite aux difficultés d'approvisionnement en vis de tête de bielle incriminées dans les avaries de propulsion de deux patrouilleurs type P400.

Le 12 juillet, lelieutenant de vaisseau Brière de la Hosseraye prend le commandement du bâtiment.

Au cours du commandement du LV Brière de la Hosseraye, La Railleuse a une activité normale de bâtiment de souveraineté faite de missions de soutien et de sorties d'entraînement, dont : deux missions aux Tuamotu-Gambiers, deux missions de soutien du Centre du Service National (îles-sous-le-Vent et Australes), une mission au profit de la MOP (Mission Océanographique du Pacifique) aux Australes, une mission de présence aux Marquises, trois escales à l'étranger (Pitcairn, îles Cook, Samoa américaines) et sept sorties d'entraînement.


La Railleuse dans les passes à Rangiroa (1996).

En novembre, un stage de remise en condition est effectué au profit des bâtiments en Polynésie française et auquel La Railleuse participe.

Le patrouilleur apporte également son concours à la Gendarmerie des Gambiers pour permettre l'évacuation sanitaire d'un marin du cargo malaysien Alam Tenggiri.

1997


Le lieutenant de vaisseau Frédéric Le Boucq de Rupilly, commandant La Railleuse (1997).

La Railleuse passe sur dock du 18 au 26 juin 1997. Peu après, le 25 juillet a lieu la prise de commandement dulieutenant de vaisseau Frédéric Le Boucq de Rupilly.

Un premier mouillage à Moorea du 5 au 7 août, est suivi par une mission aux Australes avec escales à Tubuai du 2 au 3 et 9 au 11 septembre, Raivavae du 4 au 5 septembre, Rapa du 6 au 7 septembre et Rimatara le 12 septembre, puis, après un passage sur dock du 23 au 30 septembre pour l'échange de garnitures des lignes d'arbres, a lieu une autre mission aux îles-sous-le-Vent avec escales à Huahine du 17 au 18 septembre, Moorea du 18 au 20 octobre, Raiatea le 26 octobre et Huahine le 29 octobre.

Parcourant la totalité des archipels polynésiens, La Railleuse relâche aussi lors d'une mission aux Tuamotu-Gambier, à Manihi le 12 novembre, Fakarava le 13 novembre, Makemo le 14 novembre, Hao le 15 novembre, Mangareva du 17 au 18 novembre et Mururoa le 20 novembre.

Trois missions d'assistance sont effectuées au profit des populations après le passage des cyclones Martin et Osea et la tornade associée Alan, sur l'atoll de Bellinghausen pour l'évacuation de l'unique survivante et du corps d'une victime, à Maupiti du 28 au 30 novembre et Bora-Bora du 28 novembre au 3 décembre, pour le transport de matériel et le concours aux équipes de remise en état, enfin aux abords de Raiatea-Tahaa pour la localisation de voiliers disparus. Au cours de cette année, sept sorties d'entraînement interarmées, comprenant les exercices Marara et Atea Roa, ont également lieu.

Suite de l'histoire...

Texte Jean-Michel Roche - Photo © DR/La Railleuse/MN - Netmarine 2003.


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