Les
bâtiments ayant porté le nom de La Grandière
(Par
Léon
C. Rochotte)
Le nom de l'Amiral de La Grandière
perpétué sur la mer par quatre bâtiments
Chaloupe
canonnière "La Grandière": 1893-1910
Destinée primitivement à la Mission du Haut Mékong,
elle fut préfabriquée en France, aux chantiers Dubigeon à
Nantes, pour être livrée à Saïgon le 30 juillet 1893. Remontée
à l'arsenal puis armée à la demande du Gouverneur Général de
l'Indochine, elle fut envoyée à partir de 1896 sur le Haut-Mékong
pour s'opposer à l'occupation larvée de la rive gauche par le
Siam. Cette canonnière avait également pour mission de faire
une étude poussée de la navigabilité du Yang Tsé Kiang .
Ce premier La Grandière assura sa mission jusqu'en juillet
1910 où il coula, corps et biens, en franchissement des rapides.
(Caractéristiques : 26 tonnes ; 120 CV ; 2 canons
de 37mm)
Canonnière
"La Grandière" : 1921-1937
Mis sur cale à Brest en 1921 et lancé l'année
suivante, le La Grandière fut affecté à la Flottille
du Yang Tse Kiang, groupe organique dépendant des F.N.E.O.
La mission assignée à cette flottille sur le Fleuve chinois
à l'époque était la protection des intérêts politiques, maritimes
et commerciaux de la France, la sauvegarde des vies et des biens
de nos Nationaux et la protection des missionnaires de toutes
nationalités. À ce titre, le La Grandière livra huit combats
dans cette période agitée de l'histoire de la Chine déchirée
entre factions rivales, brigands, soldats, et "rouges". En juillet
1937, à l'ouverture des hostilités sino-japonaises, le La Grandière
est sur le Moyen-Fleuve en mission. Il sera rappelé à Shangaï
en août et désarmé le 18 octobre 1937. Démoli à
Saïgon en 1938.
(Dimensions : 29 x 5 m ; Tirant d'eau : 0,5 m ; Déplacement
: 40 tonnes ; Machine : moteur à essence de 220 cv, actionnant
un arbre d'hélice ; Armement : 1 canon de 37mm sous masque à
l'AV, 2 mitrailleuses Hotchkiss ; Equipage : 2 officiers, 2
officiers-mariniers, 13 quartiers-maîtres et matelots)
Aviso colonial La Grandière. |
Aviso
colonial "La Grandière" : 1937/39 - 1959
Cet aviso colonial de 1ère Classe de type "Bougainville"
fut mis sur cale en 1938 aux Ateliers et Chantiers de Provence
à Port de Bouc (sur tranche 1937) sous le nom de "Ville d'Ys"
(le nom de La Grandière fut pris le 6 avril 1940 pour éviter
les confusions avec l'aviso Ville d'Ys construit en 1917 en
Grande Bretagne, affecté aux pêches, et encore en service).
Il fut lancé le 22 juin 1939.
Ce
troisième La Grandière avait comme caractéristiques :
-
Dimensions : 103,7 x 12,7 m ; Tirant d'eau : 4,5 m ; Déplacement
: 1 969 tW (2 600 pc)
- Machines
: deux moteurs diesel Burmeister & Wain (Penhoët), 2 x 1
600 CV en deux arbres d'hélice ; Vitesse : 15,5 nœuds (Max.
17,5) ; Distance franchissable : 26 000 nautiques / 8,5
nds (15 200 /14,0) ; Autonomie poussée en vivres, eau douce
et combustible.
- Armement
:
- d'origine:
III x 1/138 mm, IV x 1/37 mm, 6 mitrailleuses, 1 hydravion
d'observation à flotteurs Gourdou-Leseurre (198 km/h,
distance franchissable 500 km)
- à
partir de 1944: III x 1/138 mm, IV x 1/40 mm AA bofors,
XI x 1/20 mm AA oerlikons, 4mortiers, 6 grenadeurs (66
grenades x 180 kg d'explosif), un radar SA, un radar
SF, un sonar QJA modèle 1942/43 et ASAP (comme les Destroyers
d'Escorte)
- Equipements
spéciaux : correspondants à des missions de station lointaine
en mers chaudes.
- Coque
doublée d'un matelas de terre isolante plus lame d'air ;
Pont doublé bois ; Tentes et rideaux de carène.
- Le
bâtiment possède en outre une "Tranche Gouverneur", véritable
suite destinée à recevoir à l'occasion de missions de représentation,
dignitaires de la République ou hôtes illustres...
- Equipage
: 135 effectif paix, 143 effectif guerre (176/194 guerre
avec compagnie de débarquement).
- Numéros
de coque : A61, puis A01, code OTAN: F 731
Contexte
historique, juin 1940 :
La
France est en guerre et en passe d'être battue par l'offensive
allemande. Le 20 mai 1940, l'Amirauté britannique a commencé
l'opération "Dynamo" de rembarquement des British Expeditionnary
Forces. Entre le 25 mai et le 3 juin, 860 navires embarqueront
plus de 340.000 soldats alliés sous la protection de l'Armée
française qui y laissera 150.000 prisonniers et des milliers
de tués. La Marine française évacuera 48.000 soldats par ses
propres moyens perdant 6.000 évacués tués, 60 navires dont 2
contre-torpilleurs et cinq torpilleurs. Cent trente huit divisions
allemandes déferlent sur Paris qui sera occupé le 14. Le gouvernement
s'est replié à Bordeaux. Le 16 réfugié à Londres, Charles De
Gaulle appelle à poursuivre la lutte contre l'Allemagne. En
France, la situation militaire est désespèrée et la population
fuit; partout c'est le spectacle lamentable d'un peuple abandonné.
Investi par une écrasante majorité de députés, un cabinet est
constitué conduit par Philippe Pétain. Le 22 un armistice est
signé qui sera appliqué le 25. La moitié Nord et les côtes atlantiques
seront occupées. Les Forces Françaises devront être désarmées
et démobilisées.
Le gros de la Flotte est à Toulon et à Mers El Kébir inopérationnelle
en vertu des conventions d'armistice. Les "35 000 tonnes" Richelieu
et Jean-Bart (inachevé et sauvé des Allemands in-extremis) exceptés.
L'Amiral François Darlan a donné ordre à la flotte française
de se saborder au cas où, malgré les clauses, les Allemands
tenteraient de s'emparer de la marine de guerre. Mais les Anglais,
"inquiets quant à l'attitude militaire future de Vichy" voulaient
prendre le contrôle de tous les navires de guerre français non
ralliés au Général De Gaulle. Le 3 juillet 1940 l'escadre britannique
bloque la rade de Mers el Kébir et ouvre le feu sur des bâtiments
désarmés. 1 300 Marins français seront tués. Le gouvernement
du Maréchal Pétain rompt aussitôt toutes relations diplomatiques
avec la Grande Bretagne.
Le 23 septembre 1940, des Forces françaises ralliées conduites
par le Général de Gaulle et appuyées par les Britanniques se
présentent à Dakar en vue d'un débarquement. Devant cette lutte
fratricide et du fait que deux cuirassés britanniques seront
touchés, la tentative sera abandonnée.
Admis
au service actif le 20 juin 1940, L'Aviso "La Grandière" fut
immédiatement affecté à la Division Navale du Levant, et
basé à Beyrouth. Il quitta cette affectation en avril 1941 pour
être intègré aux "Patrouilles de l'Océan" qui effectuaient
l'escorte et la protection des convois français au large des
côtes de l'Afrique occidentale française. Le 27 juin, au cours
d'un ravitaillement, il sauve un hydravion dont un des flotteurs
était crevé.
Le
13 août, il est arraisonné par des torpilleurs anglais qui le
laissent repartir. Le 22 il participe à la défense antiaérienne
de Conakry, mettant un hydravion anglais en fuite. Les tâches
d'escorte de convoi continuent sans relâche jusqu'au printemps
1942. Le La Grandière gagne alors La Ciotat pour un grand carènage
(du 1er avril au 17 juin 1942)
Le
27 juillet 1942 il appareille de Toulon en compagnie du sous-marin
Archimède pour Oran, puis Casablanca où il reprend ses tâches
d'escorte dans l'Atlantique à partir du 3 septembre, routine
qui est interrompue par l'attaque américaine de Novembre 1942
sur les côtes marocaines. Le 7, les Forces américaines tentent
de débarquer à Casablanca. L'équipage du La Grandière restera
72 heures aux postes de combat, engageant quatre fois au 138mm
des bâtiments adverses et subissant sept attaques aériennes.
Le 8 novembre, le La Grandière dut appareiller entre les
gerbes d'obus de 406mm de l'USS Massachussets, ramassant
les naufragés (dont le commandant) du torpilleur de 1 500 tonnes
Le Fougueux qui avait été coulé. Il réussit à abattre un des
avions qui attaquaient le Primauguet et fut lui même sévèrement
attaqué sur le soir. Le 9, le La Grandière mettait hors de combat
un des appareils qui bombardaient le bâtiment de ligne Jean
Bart à quai. Le bilan humain du bord était lourd: quatre
tués et 21 blessés, dont 10 grièvement.
Après
le ralliement de l'Amiral Darlan, le La Grandière restera 3
mois au port. De grand garde dans l'avant-port, il participe
au combat lors de l'attaque de Casablanca par des avions allemands
du 29 au 31 décembre 1942. C'est à la fin de janvier 1943
qu'il reprendra ses missions d'escorte à grande cadence, souvent
en compagnie de son sister-ship Dumont
d'Urville ou de PC américains, engageant souventes fois
des sous-marins allemands: les 24/3/1943, 25 et 26/3, 17/7 et
31/8 notamment. Il rentra en carènage à Casablanca en janvier
jusqu'en février 1944. Pendant ce temps, le sort des armes changeait
de camp inexorablement en faveur du Monde Libre...
Appareillé
de Casablanca le 16 février 1944, le La Grandière faisait sa
jonction avec le convoi G.US.30 et son escorte USS Badjer, FS
La Gracieuse et deux PC américains. La traversée fut très retardée
par le mauvais temps. Devant la Chesapeake Bay, l'aviso dut
même mettre à la cape pendant plusieurs heures le 7 mars (SW
force 9, mer 8). À Norfolk du 9 mars au 30 avril, révision de
moteurs et installation d'un complément d'armement, savoir IV
x 1/40mm bofors et III x 1/20mm oerlikons. Le La Grandière appareillait
de Norfolk le 1er mai en compagnie de l'USS Clemson escortant
le cargo Sagittarius et le LST Egeria jusque Panama.
Franchissant
le canal le 9 mai 1944, le La Grandière appareillait de Balboa
le 11 pour mouiller à Bora Bora le 26. Anecdote: à Papeete le
28 à 17h20, le La Grandière s'est échoué à 150m dans le Nord
de la batterie de l'Embuscade et a du mouiller et filer par
le bout de l'ancre tribord, mettre à l'eau ses embarcations,
déplacer 30 tonnes de munitions vers l'AR... Sa nouvelle
mission assignée était de participer aux opérations du Pacifique
sous Commandement Naval Allié et mission de protection et
de représentation de nos intèrêts dans les possessions françaises
du Pacifique, conformèment aux accords passés précédemment avec
les Alliés.
Du
12 juin 1944 au 20 avril 1945, le La Grandière va participer
à de nombreuses missions en tant que bâtiment d'alerte à partir
de Guadalcanal vers l'île d'Espiritu Santo, Purvis Bay,
Tulagi, Funatufi (Iles Ellice) et les îles Manus (Archipel des
Bismark). Ces missions comporteront des recherches de sous-marins
japonais, dont une fois (le 13 janvier 1945) en liaison avec
les aviations américaines et néerlandaises à l'Ouest d'Espiritu
Santo par 15°26' S et 166°24' E. Appareillé de Guadalcanal pour
Nouméa le 21 avril 1945, le La Grandière est mouillé sous l'île
de Nou le 25. Il en repartira le 13 Mai pour une dernière mission
aux Nouvelles Hébrides.
Le
19 juin 1945, le La Grandière reçut l'ordre de rentrer en France
pour grand carènage. Il toucha Papeete le 28, d'où il appareilla
le 14 juillet après une tournée dans les îles (Raiatea, Bora-bora,
Nuku-hiva, Hiva-hoa). Arrivée à Brest le 23 août par Panama
et les Antilles françaises
Après
grand carènage à Lorient du 27 août 1945 au 3 février 1946,
le La Grandière rallie les FNEO en avril. Croisières au Japon
et en Chine en mai et Juin. En septembre 1946, le bâtiment
reçoit l'ordre de visiter les possessions françaises du Pacifique
Sud pour y faciliter la tâche et l'autorité de nos représentants
coloniaux, militaires et culturels notamment à Wallis où des
troubles s'étaient produits en mars 1946. Arrivée à Tahiti le
27 octobre, puis visites aux îles sous le Vent, îles Australes,
les Marquises, gouverneur à bord. Le 2 janvier 1947, croisière
aux Tuamotou et aux Gambiers puis le 20 à nouveau à Wallis.
Le
24 janvier 1947, le La Grandière était en route pour Auckland
arrivant le 5 février. Réparation de l'hélice tribord à Wellington
du 11 au 17 avant de toucher Dunedin le 20. Cette mission
de reprèsentation en Nouvelle Zélande donna lieu à des manifestations
spontanées d'amitié, ce pays n'ayant pas reçu la visite
de navires de guerre français depuis celles du Triomphant et
du Chevreuil en 1942. Retour à Nouméa le 1er mars 1947, puis
à Saïgon le 1er Avril. Il participe activement à des opérations
de Surveillance Maritime (SURMAR) et d'appuis-feu, patrouilles,
arraisonnements et destructions de jonques.
C'est
au cours d'un séjour à Saïgon du 15 au 21 juin 1947 qu'il recevra
officiellement le portrait du Lieutenant Roger de La Grandière,
arrière petit-fils du Vice Amiral Pierre-Paul de La Grandière,
tué à l'ennemi en Juin 1944.
Au
cours de ces SURMAR, le La Grandière effectuera aussi quelques
missions humanitaires et médicales (Cu Lao Chaut et les Paracels
en août). En novembre 1947, transport de groupes de combat à
Poulo Cecire de Terre, puis un commando aux postes de Muine
et de Phantiêt. Il terminera l'année par des missions de représentation
qui le conduit à Pnom Penh (réception du Roi du Cambodge par
M. Bollaert), à Nha Trang (voyage de Georges Duhamel), en baie
d'Along (réception de l'ex-empereur Bao Daï). Au cours de l'année
1947 le La Grandière aura arraisonné 582 jonques, coulé 22,
saisi 35. Il aura tiré 288 obus de 138mm, 2 131 de 40mm et 3
435 de 20mm. Au début de 1948, le La Grandière reprend des missions
de SURMAR dans le Golfe du Tonkin. Le 1er mai il est à Saïgon,
portant la marque de l'Amiral Graziani rentrant en France. Le
28 juin, le bâtiment rentre en grand carènage à Lorient à effectif
réduit.
En
mer pour essais du 22 au 28 mars 1949 le La Grandière rallie
Brest pour démagnétisation. Appareillé le 29 mars pour Bizerte
où il complète ses munitions, il repart pour l'Extrême Orient
le 7 avril. À Saïgon le 19 mai 1949 il reprendra des opérations
de SURMAR, participant entre autres à l'opération Junon au large
de Tourane du 4 au 8 octobre.
Cette
routine sera interrompue le 2 janvier 1950 pour une mission
au Japon. Dans le détroit de Formose, le bâtiment essuiera
un typhon sans dommage notable. À Yokosuka, port de guerre de
Yokohama, le La Grandière embarquera 33 tonnes d'or (qui seront
emmagasinées dans l'ancienne soute à essence de l'hydravion...),
récupération de celui emmené par l'ennemi lors du pillage de
l'Indochine par les troupes japonaises en 1943. La mission
se double d'une mission de représentation, aucun navire de guerre
français n'étant venu dans les eaux japonaises depuis 1945.
Des réceptions seront données par les autorités d'occupation
Alliées au Japon, par l'Ambassade de France à Tokyo et par l'Association
"Alliance Française". Le La Grandière transportera cette précieuse
cargaison à Johore, port militaire de Singapour avant de reprendre
la SURMAR.
Le
6 mars 1950, le La Grandière était quelque part dans
le golfe du Tonkin quand il capta un message radio du PBY
Catalina 8F-8 "FXCHH" en difficulté. Cet amphibie dut en
fait amerrir. Retrouvé par le La Grandière, il fut décidé
que l'hydravion serait pris en remorque. La mer devenant
houleuse, l'amarre cassa par deux fois. Finalement, le
commandant jugea la poursuite du sauvetage impossible et l'appareil
fut coulé au canon... En mer au large de Tourane le 26 mars,
le La Grandière reçut une nouvelle mission. Il fallait recharger
l'or déposé précédemment à Johore pour l'emmener à... Oran.
Ce qui fut fait sans escale, arrivant sous Santa Cruz le 24
avril. Appareillé d'Oran le 2 mai 1950, le La Grandière
se retrouvait à Saïgon le 9 juin, après escales à Djibouti et
à Colombo et reprend la SURMAR.
Le
2 juillet 1950 le La Grandière est assigné à la SURMAR en Golfe
du Siam. Alors qu'il se trouve au large de Poulo Condore,
le bâtiment
est rappelé à Saïgon pour être rattaché aux Forces Navales de
l'ONU opérant en Corée où les Forces Communistes du Nord
ont envahi le Sud à l'aube du 25 juin sans avertissement, et
sont en train de malmener sévèrement le dispositif allié qui
tente de se mettre en place. Le La Grandière remonte la Rivière
de Saïgon le 8 juillet quand il est pris à parti par
des tirs d'armes automatiques Viêt Minh depuis la rive.
Ripostant au 40mm et au 20mm, il aura deux blessés graves sous
les armes, qui décèderont à leur arrivée à l'hôpital de Saïgon.
À l'Arsenal, le La Grandière est réarmé "guerre" (repose des
grenadeurs et des mortiers essentiellement), une hélice doit
être changée. Appareillé de Saïgon le 19 juillet, il arrivera
à Sasebo (Japon) le 29 et sera immédiatement affecté à des missions
harassantes d'escorte et de protection des innombrables convois
qui déversent sans arrêt hommes et matériels dans le réduit
de Pusan (Pusan Perimeter) où sont acculées les Forces de l'ONU.
Le 15 septembre, au sein d'une imposante Force amphibie de
230 navires de guerre, il participera au débarquement
d'Inchon, opération risquée mais décisive, décidée par
le Général Douglas McArthur commandant en chef les Forces de
l'ONU, puis de Wonsan. Le La Grandière sera rappelé en Indochine
par l'Amiral FMEO le 25 novembre 1950 suite au désastre de Cao
Bang. Pour cette campagne, le La Grandière recevra une Citation
à l'Ordre de l'Armée de Mer, et une Citation du Président de
la République de Corée (DM843-EMG 2 du 17/6/1952). L'équipage
recevra la Médaille des Nations-Unies (Ordre Général N°16 du
QG des Nations Unies du 25/7/1952)
On
the web, please visit: http://www-perso.infini.fr/marine/bat/batral/lagrandi/mines01.htm
and links, also "Inchon invasion-Leon Rochotte's page" http://web.meganet.net/kman/nfleon.htm
and links. Thanks to Karl Kristiansen USS Mansfield and
Christian Person Euro Korean News.
De
retour en Indochine le 10 décembre 1950, le La Grandière reprend
la SURMAR dont la routine sera interrompue par des missions
de protection des postes de Dam-Ha (27 et 28/12), de Hacoï (2
au 3 janvier et 5 février 1951), une mission de transport de
Commandos Marine de Port Wallut à Haïphong le 17 janvier 1951
et de transport d'un Bataillon de Parachutistes de Haïphong
à Quang Yen le 2 avril, avec un petit carènage à Saïgon du 17
février au 28 mars 1951.
Le
8 mai 1951 le La Grandière sera mis en route pour l'Océanie,
touchant Bora Bora le 20, Uturoa puis Fare le 29 et arrivant
à Papeete le 30 mai. Du 21 au 26 juin, tournée de pavillon et
d'exercices autour de Tahiti et de Moorea. Du 30 juin au 21
septembre, le bâtiment effectuera plusieurs croisières avec,
pour certaines, le Gouverneur EFO à bord: Tuamotous et Gambiers,
les Marquises, îles Sous le Vent, et enfin les îles Australes
(15 au 21 septembre). Appareillé de Papeete le 9 octobre
1951, le La Grandière ralliera Brest où il arrivera le 25 novembre
après avoir fait escale à Balboa (27 au 30/10), Colon (30/10
au 2/11) et Fort-de-France (6 au 13/11). Artillerie débarquée
et mis à effectif réduit à Brest, il rallie le 5 février 1952
les Chantiers Navals privés de Delmas-Vieljeux à La Pallice
où il sera en travaux jusqu'en août. Après essais, le La Grandière
rallie Brest le 7 août 1952 pour réinstallation de l'armement.
Par
DM 253-EMG/ORG 66 - 1952 et 952 EMG/3 du 11/6/1952, l'escorteur
de 2ème classe La Grandière est affecté à la IIème Région
Maritime, en tant que "conserve" du Navire
École d'Application le croiseur Jeanne d'Arc. C'est
le début d'une série de croisières d'instruction dont la première
durera du 9 septembre 1952 au 2 avril 1953. Les escales en seront
: Rhodes - Arzew - Casablanca - Norfolk -La Havane - Les Saintes
- Fort-de-France - La Guayra (Venezuela) - Rio de Janeiro -
Montevideo - Buenos Ayres - Tristan Da Cunha - Capetown - Pointe
Noire - Abidjan - Dakar - Arzew. Retour à Brest le 2 avril 1953
après avoir parcouru 28 500 nautiques en 120 jours de mer.
Deuxième
croisière d'instruction du 16 septembre 1953 au 3 mars 1954,
20 011 nautiques et 110 jours de mer. Incidents: -mise à la
cape le 20 octobre 1953 pour éviter un cyclone avant l'arrivée
à Port of Spain, -rentrée d'eau de mer peak avant, à Trinidad.
À Acapulco un plongeur détermine une fêlure de forme verticale
de 0,20m à 1,50m sous flottaison semblant provenir d'un choc.
Réparée à Fort-de-France le 12 janvier 1954.
Le
La Grandière éxécutera sa troisième croisière d'instruction
comme conserve du 24 septembre 1954 au 11 mai 1955. Campagne
de 31 741 nautiques en 125 jours de mer. Incident : -tempête
de SW 7 houle creuse, ne peut tenir la route en raison de roulis
dangereux par sud du Cap de Bonne Espèrance, Exercice international
"Cœlacanthe" 1 et 2 février avec Britanniques et Sud-Africains.
Bons résultats. Au retour, bon état de coque et des moteurs
principaux. Groupes électrogènes à changer.
Croisière
du 6 octobre 1955 au 28 mai 1956, parcourus: 36 488 nautiques
en 151 jours de mer. Au rapport de carènage le commandant signale
diminution moyenne d'épaisseur de coque d'environ 2mm, corrosions
importantes des pieds de cloisons et tôles de pont.
Croisière
du 9 novembre 1956 au 29 juillet 1957. Le La Grandière a parcouru
sans incident 30 355 milles nautiques en 121 jours de mer.
Croisière
d'instruction du 29 octobre 1957 au 2 juin 1958. Parcourus 34
516 milles en 120 jours de mer. Le La Grandière subit une très
forte tempête les 31 mars, 1 et 2 avril 1958 par 460 nautiques
dans l'Est de Philadelphie vents avec pointe à 160/180 km/h,
houle S/SW 8 à 9 mètres forcissant à 12 m le 2 avril. Le bâtiment
se soulage bien à la lame sans trop de fatigue avec des roulis
à 40 degrés, mais se laisse surprendre par deux lames du travers
provoquant des dégâts importants. Une voie d'eau se déclare
dans le compartiment des tunnels, heureusement colmatée en un
temps record malgré l'accès très difficile. Au cours du carènage
à Brest, le sablage complet de la coque révèle des points faibles
considèrés comme inquiètants par le commandant. Certaines corrosions
importantes nécessiterainet même le changement de virures complètes.
Ce qui ne fut pas retenu. Douze placards extérieurs, dont certains
de dimensions importantes furent soudés.
La
croisière d'instruction du 20 novembre 1958 au 5 juin 1959 sera
la dernière pour notre vaillant Aviso définitivement fatigué.
Le La Grandière parcourera encore 28 290 nautiques en 110 jours
de mer. Le 10 mars 1959 entre Honolulu et San Franciso une fêlure
se déclara dans le bordé tribord AV. Réparée le 13 mars au Navy
dock de San Francisco par soudure d'un placard intérieur.
Par
DM 178 EMG1 EF du 20 mai 1959, le Département renoncera à
la possibilité pour le La Grandière de faire une campagne 1959-1960
et prescrira la mise en réserve spéciale B du bâtiment.
L'aviso
de 1ère Classe La Grandière aura parcouru 489 915 milles nautiques
depuis son premier armement !
Les
commandants de l'aviso colonial La Grandière |
CF
DESJARDIN (H) |
20
juin 1940 |
CF
LE HAGRE (YMR) |
02
décembre 1941 |
CF
RABAUD (RG) |
07
mai 1943 |
CF
BALLANDE (J) |
26
septembre 1944 |
CF
DE BOISSON |
20
octobre 1945 |
CF
LAHAYE (CE) |
18
janvier 1947 |
CF
GÉRARDIN (JGC) |
23
mars 1948 |
CF
YBERT (BEE) |
06
avril 1949 |
CF
CABANIÉ (UE) |
25
avril 1950 |
|
CF
HUET |
25
avril 1951 |
CF
GOUTTIER (JM) |
19
juillet 1952 |
CF
GRINCOURT (PMJ) |
20
juillet 1953 |
CF
STRORELLI (AMJLF) |
20
juillet 1954 |
CF
ÉCHINARD (MLD) |
20
juillet 1955 |
CF
DE LALANDE DE CALAN |
06
septembre 1956 |
CF
DE RODELLEC DU PORTZIC (OXJ) |
06
septembre 1957 |
CF
GARNIER (MGE) |
20
septembre 1958 |
... |
... |
|