Histoire de la flottille 17F Le 17 avril 1958, à Hyères, le lieutenant de vaisseau Massuet était reconnu comme Commandant de la 17F par le capitaine de vaisseau Mesny, Commandant l'Aéronautique Navale de Hyères. La 17F avait ce jour-là 17 mécaniciens, 15 pilotes stagiaires et... pas d'avions. Elle n'était que temporairement basée à Hyères, son affectation définitive devant être Karouba. Si le Commandant avait derrière lui une grande expérience du Corsair, ayant commandé la 15F deux ans auparavant et étant Officier d'Appontage du Corsair, il n'en était pas de même du Lieutenant de Vaisseau Villedieu de Torcy, Officier en Second, qui fut laché sur F4U-7 à la 17F et fut en quelque sorte le premier stagiaire ce qui ne dura pas car il est difficile d'en remontrer à un vieux professeur de la 57 S et de la 54S. Les autres moniteurs étaient tous pilotes de Corsair. Mission de la 17F La mission principale de la Flottille est alors l'entraînement à l'assaut de pilotes en provenance de la 57S (Spécialisation Chasse) ou de formations autres que les Flottilles d'Assaut. Après un entraînement élémentaire destiné à maîtriser le pilotage du Corsair, les stagiaires subissent un entraînement essentiellement orienté vers l'assaut (entraînement au tir, au bombardement, à la navigation tactique, à l'attaque d'objectifs terrestres ou marins) entraînement qui se termine par la qualification à l'appontage.
La 17F se heurte dès le départ à de nombreuses difficultés (nombreux stagiaires, peu d'avions, documentation rare et lentement acheminée, manque d'habitude du personnel qui en grande majorité ne connaît pas le Corsair). Ces obstacles sont franchis les uns après les autres grâce aux services de la Base, à la compétence des spécialistes Corsair de la 17F et au travail de chacun. Le premier vol est effectué le 18 avril par l'O.E.3 Charles sur le 17F1. Il est suivi de vols d'entraînement et de standardisation des moniteurs et les lâchers des premiers stagiaires ont lieu le 6 mai. Cette première période à Hyères s'achève par le défilé du 14 juillet (8 avions 17 F avec 8 avions 15F) dont l'éclat est souligné par la présence du général De Gaulle, Président du Conseil. L'ordre arrive de se transporter à la BPAN Karouba pour une affectation définitive et tout le monde commence par reprendre des forces en partant en permission. La 17F traverse la Méditerranée « Emporté par la Foudre » (refrain connu), l'échelon d'accompagnement s'éloigne de Toulon et aborde la terre de Berbérie cependant que les avions se propulsent dans la même direction le 22 août 1958. Dix-neuf quartiers-maîtres et matelots ont débarqué pour raisons de temps d'engagement et ont été remplacés avant le départ. Malgré les craintes des célibataires, la 17F est, d'une façon générale, heureuse de son départ vers la Tunisie car on sent que le temporaire va cesser. L'installation à Karouba Sans prêter la plus petite oreille aux bruits divers... « Non, le provisoire n'a peut-être pas cessé... », « Lartigue, Querqueville, Nîmes-Garons... », au cri de «Pourquoi pas Nouméa ?.. » La 17 F se met à l'oeuvre, complète les boutons de porte, commande des corbeilles à papier, demande des armoires neuves, bref, s'installe pour de bon dans une Base qui l'accueille à bras ouverts. La Base de Karouba À Karouba se trouve une des plus anciennes bases de notre Aéronautique Navale. Les vieux pilotes n'en parlent pas sans émotion. Son premier Commandant, le Lieutenant de Vaisseau Nove-Josserand, a été reconnu en 1917. Elle fut avant la guerre un véritable repaire de l'hydraviation et en 1955 l'école d'hydravion (53S) y était encore. Elle subit pendant la guerre les effets de la campagne de Tunisie et passa successivement aux mains des Allemands et des Américains. La Base est sortie bien endommagée de ces épreuves et sa remise en état fut longue. Depuis la fin de la guerre Karouba a abrité des formations « de tout poil » : chasse, assaut, bombardement, lutte anti-sous-marine, écoles, servitudes et un grand nombre d'avions de tous genres : Hellcat, Dornier 24, Noroit, Catalina, Avenger, Corsair, Privateer, Aquilon, Junker 52, Siebel, SNJ... Pas d'hélicoptères, toutefois. La Base de Karouba est commandée en 1959 par le Capitaine de Vaisseau Behic, Commandant également l'Aéronautique Navale de Bizerte, située sur la Base Stratégique de Bizerte, commandée par le Vice-Amiral Antoine. 17F : Flottille Opérationnelle
Elle participe au sein du GAN69 aux événements de Bizerte. Elle retournera en Algérie en mars 1962, la dernière mission est effectuée le 29 mars 1962 et le dernier vol par le lieutenant de vaisseau Matheron le 30 mars.
Elle a été reconstituée le 6 juin 1964 à Hyères avec des Etendard IVM. Jusqu'en 1964, elle armera les porte-avions Clemenceau et Foch, en participant entre autre aux campagnes d'expérimentations nucléaires dans le Pacifique, ainsi qu'aux missions Saphir I et II (55000 heures de vol et 11000 appontages). En 1980, elle est armée de Super-Etendard. C'est avec ces appareils qu'elle effectuera les missions au Liban (Baalbeck) en 1983, Prométhée en 1988, Capselle en 1989, alerte Irak en 1991, et Balbuzard en 1993. Soit au total 101000 heures de vol et 24000 appontages. Cette flottille est désormais stationnée à Landivisiau depuis le 18 juillet 1993, et armée de Super-Etendard Modernisé depuis 1994.
Le 17 avril 2008, la flottille 17F fête son cinquantenaire sur la BAN Landivisiau. Le 6 juin 2008, deux Super Etendard Modernisés (SEM) décollent de la base aérienne de Kandahar, armés de bombes GBU-49 à guidage laser ou GPS, pour une mission d'appui aérien au profit de la coalition au sud de l'Afghanistan. C'est la première fois que la Marine déploie des SEM dans la région depuis une base à terre. Trois SEM et 53 personnes de la 17F sont intégrés au « détachement air de Kandahar ». Les aéronefs de la flottille 17F participent à l'opération Serpentaire.
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