Les bâtiments ayant porté le nom de Jeanne d'Arc

Pas moins de seize bâtiments ont porté le nom de Jeanne d'Arc dans la Marine française :


Tape de bouche d'un canon de 100 mm du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc (photo Didier Dirol).
Une frégate de 52 canons (1821 - 1833), mis en chantier à Brest en 1818, et mis à flot le 25 août 1820, elle est armé l'année suivante, à la station du Levant (CV Delamare de Lamellerie), avant de dévenir bâtiment amiral de la division navale des Antilles. En 1830, elle participe à l'expédition d'Alger, et ramène, après la prise de la ville, le Dey Hussein à Naples (CV Lettré). Rayée des listes de la flotte le 26 octobre 1833, elle est alors réutilisée comme bâtiment de servitude, avant d'être définitivement condamnée en 1834.

Une frégate de 42 canons (1852 - 1898) dont la construction débute à Lorient le 26 juillet 1835. Lancée, plus de 10 ans après, le 8 novembre 1847, elle entre en service en 1852, date à laquelle elle quitte Lorient amener des soldats de l'artillerie de Marine et des ouvriers pour l'île de La Réunion. La même année, elle débute une campagne en Chine. Le 6 janvier 1855, elle participe, avec le Colbert, au bombardement et à la prise de de Shang-Haï aux mains des rebelles. Elle fait également la guerre de Crimée et Baltique, et stationne en Casamance (1859). Condamnée et rayée le 22 novembre 1864, elle sert ensuite de Lazaret à Lorient, et prend le nom de Prudence (8/4/1865). Sa carrière se termine comme ponton (1888-98) avant dêtre probablement démolie.
Caractéristiques : En bois ; 391 h.

Un yacht à vapeur (1862 - ...), en service le 25 février 1862, il avait été construit pour le service personnel de sa Majesté, à Saint Cloud. La suite de sa carrière est inconnue.
Caractéristiques : 12 cv ; 12 x 2,5 m.

Une corvette cuirassée type Alma (1868 - 1883), construite à Cherbourg, et mise à flot le 28 septembre 1867. Armée pour essais, l'année suivante, elle est mise en réserve à Brest. Elle fait partie successivement de l'escadre du Nord (1870), puis de la Division du Levant (1879). En juillet 1881, elle participe au bombardement de Sfax et Gabès. Condamnée le 28 juin 1883, elle est démolie en 1885 à Brest.
Caractéristiques : 3570 t ; 1900 cv ; 72,2 (69pp) x 14,1 x 6,3 m ; Plans Dupuy de Lôme ; Gréée en 3 mâts barque ; Coque en bois ; 1450 m2 voiles ; 2 cheminées ; 1 hélice ; 11 nds ; 310 h ; VI.190 + IV.120.


Croiseur cuirassé Jeanne d'Arc (1903 - 1933)
(Photo Alexandre Bougault)

Un croiseur cuirassé (1903 - 1933) du type éponyme. Mis en chantier à Toulon le 24 octobre 1896, et lancé le 8 septembre 1899, sa construction s'achève en 1901. Ses six cheminées le font surnommer « le paquet de cigarettes ».
En 1903, il conduit le Président Loubet de Marseille à Alger. En 1912, il remplace le Duguay-Trouin comme navire-école, et effectue deux campagnes d'application. Il prend une part active à la première guerre mondiale : en Manche (1914) puis en Méditerranée, où il va à Port Saïd pour la défense du canal de Suez, puis bombarde les côtes de Syrie (1915). Le 31 mai 1915, il détruit le consulat allemand à Kaiffa. En septembre 1915, il occupe Rouad en Syrie avec le Jauréguiberry, puis participe au sauvetage de 3 000 Arméniens à Antioche. Le 28 décembre 1915, sa compagnie de débarquement enlève Andephili en face de Castellorizo. Il stationne encore en Syrie (1916-17), avant d'effectuer l'escorte de troupes des USA en France (1918).
Au sortir de la guerre, il reprend son rôle d'école d'application (9 campagnes) jusqu'en 1928. En 1929, pour éviter toute confusion avec le nouveau croiseur école du même nom, il est rebaptisé Jeanne d'Arc II. Rayé des liste de la flotte en février 1933, il est vendu à Brest, l'année suivante, au chantier du Bon Sacré de La Seyne/Mer, où il est remorqué pour y être démoli.
Caractéristiques : 11270 t ; 28500 cv ; 145 x 19,4 x 8,1 m ; Construit au chantier du Mourillon ; 48 chaudières ; 3 hélices ; 23 nds ; 630 h ; II.194 + XIV.138 + 16 + 2.T.


Le chalutier Jeanne d'Arc de Boulogne-sur-Mer, qui deviendra le patrouilleur auxiliaire Jeanne d'Arc II pendant la guerre.
La première guerre mondiale verra apparaître plusieurs bâtiments du nom de Jeanne d'Arc, pour la plupart des bateaux de pêche réquisitionnés. Certains seront numérotés pour éviter toute confusion :

Un croiseur-école (1931 - 1964), mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Penhoët, Saint Nazaire, le 31 août 1928, il est mis à flot le 14 février 1930, et entre en service le 6 octobre 1931. A l'exception des années de guerre, où il combattra aux côtés des Alliés (1943-44), il servira d'école d'application au profit des aspirants de Marine, et fera de multiples campagnes. Pour en savoir plus...
Caractéristiques : 6500 t ; 39000 cv ; 170 x 17,5 x 6,3 m ; 4 chaudières ; 2 hélices ; 25 nds ; 505 h, 156 midship et 20 officiers instructeurs ; VIII.155 + IV.75 + 6 + 2.TLT + II.Hydravions ; 1943 : Débarquement hydravions et TLT.

Un arraisonneur-dragueur (1939 - 1939), chalutier réquisitionné à Bizerte du 5 septembre au 5 décembre 1939, il qui sert en Tunisie (symbole de coque : AD234) au début de la seconde guerre mondiale.

Un porte-hélicoptères (1964 - 2011), construit au chantier de la DCAN à Brest de 1960 à 1964 (mise en service). Baptisé dans un premier temps La Résolue, il est renommé Jeanne d'Arc en juillet 1964. Comme son illustre ancètre, ce bâtiment sert d'école application des officiers de Marine, et effectue plus quarante campagnes à travers le monde. Pour en savoir plus...
Caractéristiques : 10575 t ; 40000 cv ; 182 x 24 x 7,30 m ; 4 chaudières ; 2 turbines ; 26 nds ; 650 h ; VI.MM38.Exocet + II.100 + IV.12,7 ; 4 hélicoptères lourds ; 1990 : Supression II.100 ; Symb. de coque : R97.

Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours.


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