Aviso colonial Dumont d'Urville Il a été construit à Bordeaux par les Chantiers Maritimes du Sud-Ouest et de Bacalan réunis. Lancé le 21 mars 1931, pour être affecté à Papeete le grand port de l'île de Tahiti dans l'archipel Polynésien, où il représentait la France dans cette partie du Pacifique, allant d'île en île. La déclaration de guerre de 1939 le trouve à Saïgon d'où il regagne Toulon pour un grand carénage et ensuite être affecté à l'escorte des convois marchands en Afrique du Nord, Afrique Occidentale et Afrique Equatoriale suivant les besoins. Le débarquement
des Alliés en Afrique du Nord en 1942, le trouve à Conakri en Guinée,
il rejoint donc La France Combattante et est inclut dans le dispositif militaire
des Alliés, pour ce faire il est envoyé aux U.S.A à Charleston en Caroline
du Sud, via Fort-de-France en Martinique, d'où il rejoint En un peu plus de 3 ans il aura parcouru un tour de la terre (40.000 Km) dans l'ordre chronologique suivant : Algérie - Maroc - Mauritanie - Sénégal - Guinée - Dahomet - Côte d'Ivoire - Martinique - Caroline du Sud (U.S.A.) - Gibraltar - Portugual - Tunisie - Egypte - Canal de Suez - Mer Rouge - Djibouti - Yemen - Sommalie - Kenia - Tanzanie - Madagascar - Iles Seychelles - Iles des Comores - Ile Maurice - Sultanat de Zanzibar - Ile de Ceylan - Ile de la Réunion - Archipel des Kerguelens. Quatre avisos du même type sortirent des chantiers de La Ciotat : La Grandière, Le d'Iberville, et le Savorgnan de Brazza.
Une des missions parmi beaucoup d'autres, à laquelle participa le Dumont d'Urville, se situe avant le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, c'est l'affaire du Laconia. Le commandant de l'U.156 observe le grand bâtiment qui entre dans le réticule de visée "Tube 1. feu"?..."Tube 3. feu". A bord du Laconia, tout vole en éclats et, très vite, le vieux paquebot disloqué prend 15° de gîte sur tribord. "Aux embarcations"... Le 12 septembre 1942, à huit heures du soir, le Laconia, vieux paquebot de la "White Cunard Line", se trouvait à 200 milles au sud du cap Palmas, dans l'Atlantique Sud. Il regagnait l'Angleterre, venant de Suez avec trois milles passagers, dont un grand nombre de femmes et d'enfants, à son bord. A huit heures dix un sous-marin allemand l'U.156, Commandant Werner Hartenstein, le torpillait et le coulait.
L'U.505, l'U.506, le Cappelini firent aussitôt route vers le point indiqué tandis qu'à Dakar le croiseur Gloire appareillait tandis que l'Annamite et le Dumont d'Urville étaient déroutés. Cependant que beaucoup de naufragés disparaissaient noyés, blessés ou tués par les requins, Hartenstein envoyait un message en clair et en anglais aux Alliés, les priant de l'aider dans son sauvetage. L'U.505 et l'U.506 arrivaient et prenaient à leur bord des naufragés. Mais, le 16 septembre à midi, un avion, un quadrimoteur, survolait l'U.156 et le bombardait. Le sous-marin, après s'être débarrassé de ses passagers, plongea avec de graves avaries. L'avion, on le sait aujourd'hui, était un B.24 Libérator américain en exercice et qui passait par hasard sur le site. Ce drame unique dans les annales de la marine par le nombre des naufragés et par la nationalité des navires venus au secours des rescapés allemands, italiens, et français devait avoir des conséquences graves. Furieux, l'Amiral Doenitz devait, en effet interdire, formellement le sauvetage des naufragés des navires torpillés. C'est cet ordre, l'ordre Triton Null, et son appartenance au gouvernement d'Hitler, qui devait lui valoir, à Nuremberg, dix ans de prison.
(Cette
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