Guide de recherche généalogiques "Marine"

1. Informations sur la personne

1.1. Vous connaissez son corps d'appartenance :

  • Inscription maritime
    • Capitaine, Officier-marinier, Matelot, Novice, Mousse
    • Inscrit provisoire, Inscrit définitif ou Hors de service
  • Marine militaire
    • Officier
    • Equipage (officier-marinier, quartier-maître, Matelot)
  • Personnel civil de la Défense
    • Ingénieur, employé, ouvrier
  • Bagnard

1.2. Vous connaissez son matricule

Les matricules sont consignés dans des registres où le personnel est inscrit et numéroté par ordre d'entrée au service. Périodiquement, on refond ces registres en renumérotant les inscrits. De registre en registre, on peut suivre toute la carrière de l'intéressé.

1.3. Vous savez pour une date donnée sur quel bâtiment ou à quelle unité il appartenait

Si vous êtes en possession de ces 3 éléments (a b c), vous avez 99% de chance que l'on retrouve la carrière de la personne. Le succès des recherches diminuera d'autant plus que vous ne pourrez pas fournir l'un de ces renseignements.

2. A qui vous adresser ?

  • Pour les marins militaires, l'Inscription maritime, le personnel civil et les bagnards :
  • Pour l'Inscription maritime de certains quartiers d'inscription :
    • Aux Archives départementales du port d'immatriculation.
  • Pour la période antérieure à la Révolution :
    • Aux Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (CARAN).
  • Pour les marins de l'inscription maritime dont la carrière s'est poursuivie après 1940 :
    • A l'Etablissement National des Invalides de la Marine à Paimpol.

3. Quels sont les documents sources ?

  • Marine militaire
    • Dossiers individuels (officiers) ;
    • Contrôles du Commissariat (officiers, corps entretenus) ;
    • Annuaires de la Marine (officiers) ;
    • Registres des matricules des ports (équipage) ;
    • Rôles équipage des unités (officiers, équipage, passagers) ;
    • Procès-verbaux de la solde (officiers, équipage).
  • Inscription maritime
    • Registres de matricules des quartiers d'inscription maritime ;
    • Rôle d'armement et de désarmement des navires des quartiers maritimes
  • Personnel des arsenaux
    • Dossiers du personnel (personnel civil)
  • Bagnes
    • Registres des matricules du bagne

4. Que trouve t-on au Service Historique de la Défense (SHD) ?

4.1. Echelon central à Vincennes (archives du ministère puis de l'Etat-major de la Marine)

On y trouve en particulier :

  • les dossiers d'officiers depuis la Révolution. Cette série, qui s'accroît encore aujourd'hui, comprend d'autres personnes ayant donné lieu à un dossier au ministère de la Marine : de simples matelots prisonniers de guerre ou morts pour la France, des corsaires... Il faut fournir: nom, prénom, date de naissance; pour les officiers, ces renseignements se trouvent généralement repérables dans les annuaires de la Marine.
  • un certain nombre de doubles de ce qui est dans les ports : matricules des officiers du XIXe siècle, des bagnes... NB : les archives les plus anciennes sont déposées aux Archives nationales; il serait question, d'ici quelques années, de les transférer à Vincennes. Elles comprennent :
    • les dossiers d'officiers d'Ancien Régime
    • les matricules fin XVIIème début XIXe siècle
    • les matricules des galères

4.2. Echelons des ports : Brest, Cherbourg, Lorient, Rochefort, Toulon

On y trouve, pour la marine militaire :

  • Les matricules des marins de l'Etat depuis la Restauration (série M). Les plus récentes (depuis les années 1930 environ) se trouvent au CTIRH à Toulon.
  • Des rôles et contrôles, généraux et par unité (séries C et E: les rôle des bateaux ont longtemps été tenus en double, rôle de bord et rôle de solde). A noter que le rôle d'un navire contient souvent la liste des relâches. Les rôles antérieurs à la Révolution sont rares, et la plupart se trouvent aux Archives nationales
  • Les journaux de bord à partir de 1840/1850 (pour la période antérieure, voir les Archives nationales; pour les deux guerres mondiales, l'Indochine et l'Algérie, voir le SHD à Vincennes). Ils sont d'une lecture relativement fastidieuse; on trouvera une synthèse de l'activité du navire dans les rapports de campagne (aux Archives nationales pour la période antérieure à 1870, au SHD à Vincennes ensuite) La difficulté est de savoir quel port consulter. On cherchera le rôle de solde dans le port où le navire a été armé, le rôle de bord et le journal de bord dans celui où il a été désarmé , en sachant que le marin concerné peut très bien être immatriculé dans un troisième port !

Pour la marine de commerce et de pêche :

  • les archives de l'Inscription maritime (série P). Créée au XVIIe siècle, l'Inscription maritime enregistre les marins et navires du commerce, pour toute la France, dans des circonscriptions appelées quartiers. Gérée jusqu'en 1916 par la Marine nationale, elle l'est aujourd'hui par le ministère de l'Equipement, ce qui explique que les archives du XXe siècle se trouvent en grande partie (avec une césure chronologique très variable!) à l' ENIM de Paimpol. Par ailleurs, les archives dcertains quartiers (Nice, la Corse) se trouvent dans les archives départementales (cf. Guide de Le Maresquier). Un projet est en cours pour uniformiser la répartition.
  • Les matricules du personnel recensent les marins par catégorie, du mousse au capitaine. Il faut fournir: nom, prénom, quartier d'inscription, date de naissance. Jusqu'en 1924, les inscrits maritimes qui servent sur les bâtiments de l'Etat ne sont pas réinscrits sur les matricules de la Marine militaire. Seules les matricules de l'Inscription maritime résumeront donc leur carrière. On a ainsi souvent plus de chances de retrouver un marin de l'Etat dans la série P que dans les matricules de la Marine nationale!
  • Les matricules des bateaux permettent de suivre leurs armements et désarmements. Les références contenues dans ces matricules permettent de se reporter aux rôles d'équipage des bateaux. L'exemplaire conservé aujourd'hui est généralement le rôle de désarmement, archivé au port de désarmement (il faut donc connaître: port, date et numéro du désarmement), mais il reste quelques séries de rôles d'armement. Ces documents contiennent parfois des apostilles indiquant les escales. Il existe aussi des dossiers de naufrages, etc.

Pour les ouvriers des arsenaux : des matricules (série G)

Pour les galériens et forçats : des matricules (série O). Avant 1748, les condamnés étaient envoyés aux galères de Marseille, ensuite aux bagnes des ports: Brest, Rochefort... Toulon, le plus important, fut le dernier à fermer, en 1873, le système des bagnes outremer ayant été instauré dans les années 1850. Fournir: nom, prénom, date de condamnation qui permet de savoir à quelle date approximative l'intéressé arrive au bagne.

Les passagers sont plus difficiles à repérer. Les rôles des navires de guerre les mentionnent (mais seules quelques catégories privilégiées: militaires, fonctionnaires... voyagent sur les navires de guerre!). Fournir: le nom du navire où ils ont embarqué. Si l'on n'a qu'une date approximative: les archives de la préfecture maritime, série A, permettent de savoir quels bateaux sont partis pour telle destination à telle date). Les rôles des navires de commerce ne mentionnent pas, ou très rarement, les passagers.

Les archives des hôpitaux maritimes (série F) permettent de repérer les malades.

La consultation de toutes ces archives est soumise à la loi du 3 janvier 1979, et à ses décrets et circulaires d'application, sur les délais de consultation. Un dossier individuel est consultable 120 ans après la naissance de l'intéressé, une matricule 100 ans après son ouverture. En-deçà de ces délais, il faudra demander une dérogation.

5.1. Adresses utiles

5.1 Archives de l’Etat

5.1.1 Archives historiques

  • Service historique de la défense .
  • Archives nationales, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75 141 Paris Cedex 03 (tél 01 40 27 60 00)
  • Centre des Archives d’Outre-Mer, 29 chemin du Moulin de Testa, 13090 Aix-en-Provence (tél 04 42 93 38 50)
  • ECPA (Etablissement cinématographique et photographique des armées), Fort d’Ivry, 94 205 Ivry-sur-Seine (tél 01 49 60 52 76)

5.1.2 Archives administratives

  • Bureau central des archives administratives militaires, Caserne Bernadotte, 64023 Pau Cedex
  • Centre de Traitement de l’Information sur les Ressources Humaines de la Marine, BP 410 Toulon Lamalgue Marine, 83 800 Toulon Armées
  • ENIM (Etablissement National des Invalides de la Marine), 1 rue Pierre Loti, 22 500 Paimpol
  • Dépôt central d’archives de la justice militaire, BP 214, 36 300 Le Blanc

5.2 Archives d’établissements publics et privés

  • Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, Département du patrimoine culturel, Palais de la Bourse, BP 1856, 13 222 Marseille Cedex (tél 04 91 39 33 33)
  • CGM (Compagnie Générale Maritime), quai de l’Europe, 76 600 Le Havre ; archives gérées par French Lines (association pour la mise en valeur du patrimoine des compagnies maritimes françaises), avenue Lucien Corbeaux, BP CGA-CGM, 76096 Le Havre Cedex
  • Chantiers navals de La Seyne sur Mer : archives gérées par les Archives municipales, 83 500 La Seyne
  • Editions Marius Bar (8 place Marie Curie, le Las Vegas, 83000 TOULON) pour des photographies de navires

5.3 Autres lieux de documentation

5.3.1. Publics

  • Musée de la Marine, palais de Chaillot, place du Trocadéro, 75116 PARIS
  • Musée de l’Air et de l’Espace, aéroport, 93350 LE BOURGET
  • Conservatoire du Commissariat, DCM, BP 70, 83800 TOULON NAVAL (pour les uniformes)
  • Musée des troupes de Marine, route de Bagnols, 83600 FREJUS (tél 04 94 40 81 75)

5.3.2. Privés

  • ARDHAN (Association de recherche de documentation historique de l’aéronautique navale), 3 avenue Octave Gréard, 75340 PARIS CEDEX 07
  • FAMMAC (Fédération des associations d’anciens marins et marins anciens combattants), 15 rue de Laborde, 75008 PARIS (tél 01 53 42 83 53)

D'après un "Guide de recherches généalogique" par Vincent Mollet. Page réalisée en 2004, et réactualisée en mai 2009. Remerciement Nicolas Texier. Il existe un "guide du lecteur" parution officielle SHD plus détaillé. Pour les recherches particulières, et devant le grand nombre de demandes auxquelles doit faire face quotidiennement le SHD, celui-ci n'est pas tenu d'effectuer les recherches des lecteurs.