Cherbourg et les sous-marins


Le submersible Aigrette (1904-1919)

Si Toulon et Rochefort posent les premiers jalons de la construction des sous-marins, Cherbourg en devient rapidement le chef de file. Il avait cependant, depuis 1813, réalisé de nombreux navires de surface dans la cale de Chantereyne. Après les vaisseaux de 74, de 80 et de 120 canons, le port de la Manche porte à son actif l'Austerlitz (1852), unité navigant à la vapeur, et la frégate le Normand (1860). La forme du Galet accueille une seule unité: le Jules-Ferry (1903) croiseur de 48 canons. L'ère des sous-marins débute sous l'impulsion de l'ingénieur du Génie maritime Laubeuf.

Les premiers engins peuvent jouer un double rôle: en surface celui d'un torpilleur, en plongée attaquer les rades ennemies. Progressivement les performances des submersibles s'améliorent. En 1932, le Surcouf avec ses 3 300 tonnes de déplacement en surface se situe, en tonnage, au premier rang mondial. Il possède une tourelle double de canons de 203 et peut embarquer un avion à bord.

Les références acquises par Cherbourg plaident tout naturellement en sa faveur pour l'exécution des sous-marins nucléaires. Ingénieurs, techniciens, ouvriers font en sorte que Le Redoutable, premier S.N.L.E. (sous-marin nucléaire lanceur d'engins) démarre dès 1964 et qu'en 1966, il possède les trois quarts de sa coque épaisse. Il inaugure, après le Gymnote un programme qui assure à Cherbourg, un plan de charge bien étoffé et qui se poursuit avec la série des sous-marins nucléaires d'attaque (S.N.A.) type Rubis. Tout au long des travaux, l'arsenal se transformait en une véritable ruche bourdonnante, l'activité battait son plein avec un maximum d'intensité durant la nuit précédant le lancement. La nouvelle unité voyait au rythme des coups de maillets, ses accores disparaître une à une ce qui l'amenait à reposer sur son lit de suif. Retenue à terre par la saisine, elle glissait finalement vers son élément lorsque celle-ci etait coupée par un chalumeau. Avec, ou très généralement sans l'aide de vérins hydrauliques, la masse s'ébranlait, les bosses cassantes, faites de gros cordages, se rompait l'une après l'autre en freinant l'élan du navire. Celui-ci s'enfonçait dans l'eau, traînant derrière lui des chaînes qui ralentissaient sa course. Le cycle nucléaire donne aujourd'hui à Cherbourg un domaine d'activité de haut niveau et désormais les sous marins sont " lancés " à l'aide de marcheurs (34 pour les SNLE NGtype Le Triomphant).


Le chantier Lauboeuf de construction des sous-marins.

L'Arsenal est réputé pour sa haute technologie. Commandé par une passe d'entrée de 64 mètres de large, le port militaire occupe la partie Ouest de la rade. Il possède trois bassins : l'avant-port dit Port Napoléon, le bassin Charles X et le bassin Napoléon III.

Édifié entre 1740 et 1858, l'arsenal de Cherbourg s'étend sur 33 hectares. La DCN Cherbourg construit des sous-marins (SNLE-NG, SNA, sous-marin Agosta 90B pour l'exportation, Scorpène) et assure des travaux d'entretien Flotte et de diversification.