Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

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ALAIN
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Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

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1-Le Casabianca
CASABIANCA 1943 alger.jpg
Le Casabianca en 1943 à Alger

Le CASABIANCA est un des 31 sous marins du type REDOUTABLE de 1500 tonnes, lancé le 2février 1935, à Saint Nazaire,en service en 1937; il survivra à la guerre et sera désarmé en 1952; démoli en 1956; son kiosque a été conservé, et figure en bonne place à Bastia pour rappeler ses exploits.

Le sous marin CASABIANCA, commandé par le capitaine de frégate Jean L'Herminier, est en 1943, un navire déjà célèbre pour s'être échappé de Toulon, lors du sabordage de la flotte, le 27 novembre 1942, avec quatre autres sous-marins; il rallie alors Alger.

Il a déjà à son actif, 10 missions effectuées de décembre 1942 au début de septembre 1943; au cours desquels il a débarqué clandestinement, 26 agents secrets et embarqué 6 autres, la plupart du temps sur les cotes corses, en liaison avec la résistance .

Dans la nuit du 12 au 13 septembre 1943,il débarque clandestinement 109 hommes du bataillon de choc du colonel Gambiez à Ajaccio; la Corse étant toujours occupée par les troupes allemandes.
La résistance corse à déclenché un soulèvement général le 9 septembre; la reddition des troupes italiennes, constitue une situation favorable; à Alger le général Giraud est averti que les patriotes corses se sont mis d'accord avec les italiens pour s'opposer aux allemands. Il décide de l'envoi du CASABIANCA pour débarquer des troupes d'élite, pour prêter main forte aux résistants.
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ALAIN
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2 -Le Glorieux

GLORIEUX 1949 918_001.jpg
Le Glorieux en 1949 en fin de carrière

-Le Glorieux et mis sur cale à Cherbourg en 1930; lancé le 29 novembre 1931; en service en 1934.
C’est l’un des trois sous-marins qui s’échappent de Toulon lors du sabordage du 27 novembre 1942 et rejoignent les Alliés avec le Casabianca et le Marsouin.
Au service des Alliés, Le Glorieux est successivement basé à Alger, Oran puis Casablanca. En septembre 1943, il est envoyé dans une école d'écoute sous-marine aux Bermudes. Il est ensuite entièrement refondu au Philadelphia Navy Yard. Les moteurs sont intégralement révisés, les batteries changées, la coque épaisse et les barres de plongée renforcées. Certains ballasts sont transformés en soutes à combustible, pour augmenter l'autonomie des navires. De gros efforts sont faits sur une meilleure insonorisation des sous-marins. Ils se voient également équipés de radars, de systèmes d'écoute plus performants et d'un ASDIC, d'un nouveau loch et d'un bathythermographe. Les conditions de vie sont améliorées avec l'installation de l'air conditionné et d'un réfrigérateur. Le kiosque est modifié, avec la suppression d'une partie importante de l'abri de navigation, remplacé un par nouvel affût anti-aérien Oerlikon.
Le Glorieux rentre en Afrique du Nord à la fin de mai 1944 mais le débarquement de Provence met un terme aux opérations navales en Méditerranée. Il est à nouveau employé dans des écoles d'écoute sous-marine en attendant son départ prévu pour l'Extrême-Orient avec l'Archimède à la fin du mois de novembre. Retardé, ce départ n'aura finalement pas lieu en raison de la capitulation japonaise le 2 septembre 1945.
Le 29 novembre 1946, Le Glorieux est décoré de la médaille de la Résistance
L'Archimède et Le Glorieux entrent en grand carénage à Cherbourg en janvier 1946 pour une durée de dix mois. Comme à Philadelphie, les équipements des navires sont entièrement vérifiés, réparés ou remplacés. Après leurs essais, ils sont basés en janvier 1947 à Brest puis effectuent une croisière de quatre mois en Afrique en compagnie du U-2158, versé à la Marine nationale, afin d'en évaluer les capacités. De 1947 à 1949, les deux 1 500 tonnes procèdent à de très nombreux entraînements à Brest puis à Toulon. L'Archimède est placé en réserve spéciale le 31 août 1949 puis désarmé le 19 février 1952. Le Glorieux est utilisé en 1949 pour le tournage du film Casabianca puis est mis en réserve l'année suivante. Le dernier 1 500 tonnes est désarmé le 27 octobre 1952. Condamné ; il est démoli en 1956.
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3-Le Marsouin
MARSOUIN 1942 11 30 arrive à Alger Capture d’écran 2025-11-23 144933.jpg
Le Marsouin arrive à Alger le 30 novembre 1942

Le Marsouin est un sous-marin de grande patrouille type Requin (1927 - 1946), il entre en service le 7 septembre 1927 à la 3e ESM en Méditerranée, puis à la 6e ESM, basé à Bizerte. En 1935-37, il est refondu chez Dubigeon à Nantes. A la déclaration de guerre, il est à Beyrouth, puis en décembre 1939, il stationne au Maroc affecté à la surveillance des navires allemands réfugiés aux Canaries. Les hostilités terminées, il entre en gardiennage d'armistice en octobre 1940. Réarmé à partir de février 1941 au sein de la division navale du Levant, il attaque à la torpille un croiseur anglais le 16 juin 1941. Après un carénage à Bizerte, il est à Alger. Il quitte néanmoins ce port en novembre 1942 pour rallier Toulon.

Le Marsouin commandé par le lieutenant de vaisseau Mine s'échappe le 27 novembre 1942 de Toulon lors du sabordage pour rallier les forces libres à Alger où il arrive le 30 novembre. C'est aux côtés des Américains qu'il participe aux opérations sur les côtes de Provence, le 8 mai 1943 il débarque 5 agents au Cap Camarat. Servant par la suite d'école d'écoute à Casablanca, il est finalement désarmé en avril 1944 à Oran. Condamné le 18 février 1946, il est peu après vendu pour démolition à Oran
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4-L' IRIS
IRIS 1938 Capture d’écran 2025-11-23 213851.jpg
L'Iris en 1938, il porte sur le kiosque la marque de nationalité de la guerre d'Espagne

l'Iris et la Vénus étaient des sous-marins de 600 tonnes de la classe Minerve du type dit de l'Amirauté parce que les plans étudiés par l'amirauté s'imposaient aux chantiers constructeurs-ce qui n’était pas le cas pour les autres classes de sous-marins de 600 t ; leur faible autonomie ne leur permettait pas de rejoindre sans ravitaillement l'Afrique du Nord.

Le 27 novembre 1942, l’Iris quitte la France pour échapper à l'invasion de la zone libre et au sabordage de la flotte française à Toulon.
L'Iris sous les ordres de l'officier en second le lieutenant de vaisseau Dégé n'ayant pas l'autonomie pour rejoindre l'Afrique du Nord se dirigea vers Barcelone en Espagne ou il arriva le 28 novembre à 12h 42 ; en janvier 1943 les espagnols découvrent la grenade de sabordage à bord, ils hissent le sous-marin sur dock et déposent ses hélices. Sept marins s'échappent pour l'Afrique du Nord. Trente autres sont emprisonnés à Cadix. Treize autres restent avec le bateau et assurent son entretien, ses hommes du moins ceux qui ne s'étaient pas évadés vers l'Afrique furent transférés sur une canonnière espagnole et le sous-marin est interné pour le restant de la guerre ; les Espagnols le remorquèrent à Carthagène en février 1943 ; le gouvernement Laval essaya de vendre le sous-marin à l’Espagne mais les pourparlers n'aboutirent pas. Le Gouvernement Provisoire entama à son tour des pourparlers pour la restitution du sous-marin mais ils traînèrent en longueur et ce n'est que le 29 novembre 1945 que l'Iris appareilla de Carthagène pour Oran toujours sous commandement du LV Degé. Le sous-marin est affecté à la flottille de Bordeaux-La Pallice et désarmé le 1er février 1950. Le sous-marin Iris est vendu à Lorient le 19 décembre 1950 à la Société Lhermitte de Brest. Il est remorqué vers Brest pour démolition mi-juin 1951.
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Re: Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

Message par ALAIN »

5- Venus
VENUS 1938 5 11.jpg
Venus le 11 mai 1938

Après avoir opéré à Toulon, aux Antilles en février 1940, à Toulon en juin 1940, elle est désarmée. Elle sert ensuite en AOF en février 1941 et revient à Toulon en octobre 1942.

Lors du sabordage de la Flotte française à Toulon le 27 novembre 1942, il fait partie des cinq sous-marins à avoir quitté la rade. Il appareille avec sept membres d’équipage et se saborde en eau profonde, à la sortie de la passe. Il permet en sortant le premier et en ayant ouvert une brèche dans le filet de protection du port, de faire sortir les autres sous-marins Casabianca, Marsouin, Iris et Le Glorieux.

La Vénus a été décorée de la Médaille de la Résistance par décret en date du 29 novembre 1946.
Renfloué en 1951 pour démolition.
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ALAIN
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Re: Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

Message par ALAIN »

1942 11 27 CASABIANCA, MARSOUIN, GLORIEUX.jpg
La plaque rappelant cet événement
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capu.rossu
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Re: Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

Message par capu.rossu »

Bonjour Alain,

Les sous-marins Iris et Vénus sont des 630 tonnes et non pas des 600 tonnes.
La distance Toulon - Alger est de 407 nautiques. Or les 630 tonnes ont un rayon d'action compris entre 1060 et 2190 milles suivant le type de navigation : un ou deux moteurs, allure courante ou économique.
Le LV Degé a décidé de faire escale en Espagne car il espérait obtenir des informations sur la situation en Afrique du Nord. N'ayant pu reprendre la mer avant l'expiration du délai règlementaire de 24 heures, l'Iris est alors internée par les Espagnols.

@+
Alain
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Re: Les cinq sous marins échappés de Toulon lors du sabordage

Message par ALAIN »

Merci Alain je sais que les Minerve étaient un peu plus lourds que les autres 600 t, mais je cherche parfois à simplifier pour ne pas allourdir mon texte, en ce qui concerne l'autonomie, il s'agit de savoir quelle est celle réalisable en fonction de la quantité de mazout présent dans les soutes et non l'autonomie théorique de ces sous marins, vu les restrictions de carburant existant alors, d'autre part j'ai toujours lu que l'Espagne avait été rejoint par l'Iris par obligation par suite de son autonomie insuffisante, et non un choix délibéré de son commandant pour toute autre raison, ce qui aurait alors constitué à mon sens, une faute puisque son sous marin s'est trouvé interné, donc inopérant pour la durée de la guerre.

Cordialement

Alain
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