Crash ATL1 au Spitzberg en 1967

Répondre
basic
Messages : 236
Inscription : 25 mars 2007, 18:13

Crash ATL1 au Spitzberg en 1967

Message par basic »

Bonjour,

Le 31 août 1967, l’équipage F-XCVB, de la Flottille 22F, engagé à bord du BR1150 Atlantic c/n 39 dans l’exercice « Formative » de l’OTAN situé au Nord du cercle arctique, transmet son message horaire de sécurité aérienne à son contrôleur opérationnel à 0031Z. Ce sera le dernier.
En l’absence de contacts tentés par l’aéronef de relève pendant toute sa période sur zone, une procédure SAR est déclenchée. La zone maritime est investiguée par les unités militaires participant à l’exercice, le SM Narval, le BSL Rhône et le navire norvégien de recherche océanique Svertrup ; l’île de Svalbard par un hélicoptère soviétique d’une compagnie minière, hélicoptère qui découvrit l’épave sur le flanc Ouest de la montagne du Prins Karls Forland.

À l’heure où le dernier BR1150 Atlantic est en phase de retrait du service, l’ATL1 italien c/n 80 MM40118 41-03, le bilan des accidents aériens subis par cet aéronef s’établi à :

Société Louis Breguet
BR1150 c/n-P02 F-ZWWB, le 19 avril 1962 en 43°29'17"N 001°57'38"E (prés de Revel).
Lors du transit retour (Revel-Toulouse) d’un vol d’essai entre 17h00 et 18h00, des agriculteurs observent le prototype 02 débuter un virage de 90° arrêté par l’explosion du moteur droit qui disloque l’avion en plusieurs morceaux. Les deux pilotes et le mécanicien d’essai sont retrouvés morts coincés dans la carlingue plantée dans un ruisseau.

Aéronautique Navale
BR1150 c/n 39 F-XCVB, le 31 août 1967 à Prins Karls Forland.
Lors de l’exercice « Formative », après cinq heures de transit pour rallier la zone, le navigateur ne disposait que du radar pour le recalage de sa navigation (mauvaise visibilité, très faible obscurité nocturne réduite à deux heures empêchant les points astronomiques, absence de moyens radioélectriques de navigation aérienne). À cela, la navigation entre les 70ème et 72ème parallèles Nord imposait l’emploi d’une navigation grille plutôt que Mercator, choix peu conciliable avec une recherche ASM.
C’est l’hypothèse d’une dérive de sa navigation (différence entre la position géographique élaborée en vol et la position réelle sur le globe) qui a été retenue par les autorités :
Télégrammes des Affaires étrangères au gouverneur 02/09/1967:
"Un avion Albatross norvégien (Grumman HU-16B) a observé ce matin à 0925Z l’épave de l'avion français disparu en position 78°24’N 011°30’E à une altitude d’environ 500 pieds sur la montagne Prins Karls Forland. Pour ce cas à caractère humanitaire, les autorités norvégiennes ont répondu à la demande française pour la mise à terre par un navire français du personnel en charge d'examiner l'épave et de voir si des membres de l'équipage sont encore en vie ".
Cause possible: Mauvaise navigation
11 tués
ASW Exercice "formative"
Cibles sous-marines : HMS Olympus (Royal Navy) et SS Narval (français)
La dernière communication de 0031Z annonce « avion ZERO FIVE ALFA (radar utilisable à la réception) ».
Base de départ: Kinloss en Ecosse
La montre d’un des décédés est arrêtée à 0137Z
L'avion avait une trajectoire en léger cabré avec une vitesse susceptible de 320 km/h au moment de l'impact.
Décès des 11 membres de l’équipage. Aéronef désintégré.


BR1150 c/n 43 F-XCVx, le 20 septembre1968 à Farnborough.
Lors du Salon International de Farnborough, en présentation à 300 pieds avec une vitesse estimée à 140 nœuds, train sorti, volets sortis à 10 degrés et poutres de support missiles AS12 en place en points extrêmes des ailes, enfoncement consécutif à un virage à gauche avec l’hélice gauche en drapeau et impact sur le toit du Social Club du Royal Aircraft Etablishment suivi d’un incendie.
Décès des cinq membres d’équipage et d’un employé du Club. Aéronef désintégré.

BR1150 c/n 29 F-XCWD, 11 mars 1981 en 11°32'15"S 043°16'36"E, à Ntsoralé Mboude à 15 km E de l’aéroport Prince Said Ibrahim (Comores).
Sujet à une avarie majeure indéterminée (incendie ?) au décollage pour patrouille opérationnelle dans le détroit du Mozambique, l’aéronef engage un boutakoff pour un atterrissage d’urgence à contre-piste, manœuvre observée interrompue sans explication (absence de réponse à une interrogation du contrôleur à la tour) qui l’amène à couper l’axe de piste et à percuter le sol d’un plateau.
Décès des 16 membres de l’équipage et de l’équipe de soutien technique. Aéronef désintégré.

BR1150 c/n 19 F-XCUF, le 18 mai 1986 en 11°45’14’’N 042°41’17’’E, Forêt du Day près de Dittilou (Djibouti).
En mission opérationnelle de reconnaissance du territoire par visibilité limitée et air très chaud, impact vers 1030L sur un versant en sortie d’une vallée pentue et encaissée.
Décès de 14 membres de l’équipage et de l’équipe de soutien technique ainsi que de 5 observateurs affectés au sein d’unités militaires présentes à Djibouti. Aéronef désintégré.

KON Marine
SP-13A Atlantic 257 (c/n 64), le 15 août 1973 en 52°08’51’’N 004°18’15’’E, 1 Nq W Wassenaar.
Amerrissage délibéré suite à une anomalie constatée dans le fonctionnement de la gouverne de profondeur lors d’un vol d’essai après sortie de visite.
Aucune victime. Aéronef à flot remorqué le lendemain vers la base navale de Den Helder pour sa mise au sec à fin de conservation puis destruction.

SP-13A Atlantic 253 (c/n 58), le 14 Septembre 1978 en W île de Skye (Ecosse).
Amerrissage forcé suite à l’ouverture du panneau inférieur du capot du moteur droit consécutive à deux explosions successives et début d’incendie.
Une hospitalisation pour hypothermie au sein de l’équipage composé de 12 néerlandais et 2 britanniques. Aéronef perdu.

SP-13A Atlantic 255 (c/n 62), le 15 janvier 1981 en 56°30’00’’N 009°24’00’’W, 113 Nq NW Nouvelles Hébrides.
En mission de tenue de contact discrète du PA RU Kiev, avarie du trim de la gouverne de profondeur. Après émission d’un Mayday à 0958Z, lors du transit vers la terre, amerrissage forcé 90 minutes plus tard suivi d’une récupération 2 heures après l’impact, par conditions environnementales extrêmes (creux de 10 m., blizzard), à bord du canot collectif par 2 RAF Sea King.
9 membres récupérés ; 3 portés disparus en mer (noyades lors de la nage vers le canot collectif dues aux conditions environnementales et en particulier au manque d’une combinaison de survie pour l’un d’eux). Aéronef perdu.

Totalité de la flotte interdite de vol, rejet des modifications proposées par le constructeur et vente à l’hiver 1986 des 6 exemplaires restants à l’Aéronautique Navale qui en revendit, plus tard, quelques exemplaires au Pakistan.
À noter la présence du sergent-major Gert Ekhart, déjà membre lors du crash de l’Atlantic 257.

Marineflieger
61+20 (c/n 60), le 17.09.1971 à Nordholz NAS
Effacement du train d’atterrissage à l’impact avant le début de piste.
Aucun blessé. Aéronef réparé.

61+07 (c/n 14), le 25.04.1978 à Nordholz NAS.
Lors d’ d’un entrainement à l’approche sous forte pente (40°), impact avant le début de piste, rebond avec retournement et incendie. Extraction des 3 membres d’équipage par les pompiers.
Un blessé léger (MECBO). Aéronef détruit.

61+05 (c/n 10), le 03.05.1985 en W Nordholz NAS
Atterrissage délibéré (en version planeur) dans un pré marécageux bordé en son extrémité par une ligne à haute tension suite à l’extinction du deuxième moteur lors d’un entrainement au décollage avec arrêt réel du premier moteur.
Aucun blessé. Aéronef ramené sur la base pour réparation par prélèvement des éléments structuraux inférieurs sur la cellule du prototype P03 conservé en l’état.

Pakistan Navy
PNAA 91 (c/n 33), le 10 août 1999 en 23°54′N 68°16′E près de Ran of Kutch
Crash à 1047L, dans une zone marécageuse de la frontière indo-pakistanaise, suite à l’impact dans le moteur gauche d’un missile AA R-60 tiré par un Mig 21 indien sur l’aéronef en mission de recueil de renseignements électromagnétiques.
Décès des 14 membres d’équipage. Aéronef désintégré.

MARINA MILITARE
Aucun crash

Malgré les facteurs humains, techniques ou les fortunes de combat, au cours de mes 5.000 heures de vol à bord de ce type d’aéronef, comme beaucoup de mes camarades, j’ai apprécié son agilité, sa solidité, sa parfaite adaptation aux missions qui lui avaient été assignées et son adaptabilité aux missions nouvelles qui lui avaient été imposées.

En ce jour, je rends hommage à l’équipage F-XCVB et à tous les équipages, français et étrangers morts en service aérien commandé.

Basic
Répondre