Bonjour à tous,
le JO du 9 mars 1901 publie une décision du ministre de la marine récompensant 18 officiers-mariniers, quartiers-maîtres et matelots du cuirassé MAGENTA, du croiseur CHÂTEAURENAULT et du remorqueur TRAVAILLEUR pour s'être
signalés pendant les opérations tentées à Faraman, les 10 et 11 janvier dernier, pour le sauvetage du paquebot la Russie.
Quelle fut la participation des ces bâtiments dans ce sauvetage qui fut réalisé essentiellement par les canots de sauvetage des villes littorales proches de Faraman ?
Merci de votre aide.
Olivier
Etant actuellement loin de ma doc, je ne peux vous répondre que succinctement : les marins des Magenta et Châteaurenault ont apporter leurs concours aux sauveteur présent sur la plage. Ils avaient amenés avec eux un canon lance amarres qui comme celui de Faraman s'est révélé incapable d'atteindre le bâtiment échoué : vent contraire trop violent.
Lors de l'évacuation par les les pêcheurs sauveteurs de Carro et des Saintes Maries de la Mer, ils récupérèrent les naufragés en s'avançant dans l'eau afin de permettre aux canotiers de gagner du temps dans leurs navettes entre la Russie et la plage.
Les remorqueurs Travailleur et Marius Chambon ont tous les deux envoyé une embarcation qui permirent de sauver quelques naufragés.
De retour chez moi pour le début juillet, je vous donnerai d'autres précisions.
Cordialement,
Alain Croce
Auteur de l'Histoire de la SGTM et de ses filiales.
Je suis rentré de vacances le 3 et, Oh Surprise, mon routeur internet en vrac. Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai récupéré une box en état de marche, la première plantait lamentablement au bout de 5 minutes de la procédure d'installation !!!
Pour en revenir à la Russie.
Dans la nuit du 7 au 8, le CLC Iperti et un groupe de douaniers et de saliniers se rendent au vieux phare de Faraman pour y récupérer le canon lance amarres. Le retour vers la plage qui est en face de la Russie échouée est un vrai calvaire : face au bourrasque de vent mêlées de neige fondue, le petit groupe parcourt les 600 mètres qui séparent le phare de la plage...à genoux en trainant la pièce et les caissons des amorces et des grapins avec leurs amarres !
Le 8, le canon est en batterie mais le coup ne part pas. Les douaniers fragmentent une des charges de poudre noire pour improviser une mise à feu de fortune. Hélas, la porté du canon est insuffisante et le vent contraire n'arrange pas les choses. L'opération est un échec.
Le 8 au soir alors que les remorqueurs Marius Chambon et Danmark croisent au large à la cape, Toulon télégraphie au contre-amiral Besson, commandant la Marine à Marseille que le remorqueur Travailleur et le croiseur Galilée vont prendre la mer le 9 au matin pour rallier les lieux.
Le 9 dans l'après-midi, des douaniers amènent depuis les Saintes Maries de la Mer, un canon plus performant qui se révèle aussi impuissant.
Le Galilée reçoit la mission de mettre à l'eau un radeau chargé de vivres dans le but de ravitailler les naufragés qui n'ont plus rien à manger car la cambuse est inaccessible. C'est en vain que le croiseur attendra une amélioration météo pour que ce radeau ait quelques chances d'attendre la Russie sans avoir été démoli par la mer.
Le 10, un groupe de marins du Châteaurenault et du Magenta arrive sur la plage par voie terrestre avec un canon lance amarres d'une portée de 500 m. Bien que la Russie ne soit qu'à environ 400 m du rivage, le vent d'est fait échouer les nouvelles tentatives d'envoyer un filin au paquebot.
Le 11, à 3h00, une accalmie se produit. Les sauveteurs de Carro et les marins pêcheurs des Saintes peuvent s'élancer avec leurs bettes vers le paquebot échoué, la barre qui avait gêné les tentatives précédentes n'est plus un obstacle, En plusieurs voyages, ils ramèneront à terre 89 naufragés. Pour hâter les opérations avant qu'une possible renverse de vent génère la levée du Mistral, saliniers, douaniers et marins des Châteaurenault forment une chaîne humaine pour transborder au sec les naufragé. Durant ce temps, les canots des remorqueurs Travailleur et Salinier recueillent quelques autres personnes.
A 7h00, le dernier à débarquer est le CLC Jouve, commandant la Russie, qui ,pendant quatre jours et trois nuits, est resté sur sa passerelle attaché par un bout afin de ne pas être emporté par une lame.
Egalement absent de chez moi pendant quelques jours, d'où ma réponse tardive...
Merci beaucoup pour tous ces détails passionnants.
Cordialement
Olivier
