Bonjour,
D'après le site
http://dossiersmarine.org/c-c6s.htm voici les caractéristiques du Fabert
Classe Sané sous plans Dutard.
Gréés en barque sans cacatois, leur étrave est droite. Ces navires seront classés croiseurs de 2e classe en 1873.
Caractéristiques
Dimensions : 80.30 x 11 x 4.73 m
Déplacement : 1920/2060 t
Vitesse : 15 n (13 n à la voile)
Effectif : 203 h
Propulsion : 1 hélice - machine de 460 chn, 1970 chi - charbon: 500 t
Voilure : 1429 m² (3 mâts barque), puis 1182 m² (brick)
Machine compound Forges et Chantiers de la Méditerranée pour Seignelay : 3 cylindres à bielles renversées d = 1,6 m (BP) et 1,3 m (HP) ; c = 0,8 m, 6 chaudières tubulaires et hélice 4 ailes de 5,84 m. Machines Indret pour les autres : 3 cylindres à bielles renversées : d = 1,45 m ; c = 0,8 m ; 4 chaudières tubulaires ; hélice 4 ailes de 4,2 m ; pour tous condenseur par surface ; Sané : 15 n à 95 t/mn pour une pression de vapeur de 2,12 atm et une puissance de 1967 chi, la consommation étant de 1,07 kg/chi/h.
Armement : 1 canon de 160 mm ; 8 canons de 140 mm dont 2 en chasse (1 avant et 1 arrière) ; 2 canons revolvers de 1pdr.
Autonomie : 5300 N à 10 n
Coque : bois
Historique
19-12-1873 : prise de commandement par le Capitaine de vaisseau LEFÈVRE-DUBUA
30-8 au 16-9-1875 : armé pour essais relatifs à la tenue du gréement, à la manœuvre des mâts, des vergues, des voiles et de l’artillerie en rade et à la mer puis mis en réserve en 1876.
25-10-1877 : armé à Rochefort.
2-11-1877 au 18-3-1880 : appareillage de Rochefort pour une campagne aux Indes.
25-3-1881 : armé pour la station des Antilles puis retour le 15-1-1883 à Rochefort et y être désarmé le 1-2-1883.
29-4-1885 : transit de Rochefort à Saïgon, durant lequel il subit dans le golfe d'Aden, un cyclone fatal pour le Renard.
Fin printemps 1985 : Intégration dans l’Escadre Extrême Orient.
25-7-1885 : appareillage vers station du Pacifique.
1-1-1886 (nomination du 1-4-1885) : prise de commandement par le Capitaine de frégate Paul Edouard COCHET au sein de la Division navale du Pacifique sous les ordres du Contre-amiral Adolphe MARCQ LE BLOND DE SAINT-HILAIRE, chef de division. Travaux d’ d'hydrographie sur les côtes de Bornéo et de Nouvelle-Guinée menées par l’officier en second, le Lieutenant de vaisseau Albert ROUYER.
2-1887 : basé à Nouméa.
14-11-1887 : le Capitaine de frégate BÉNIER installe officiellement le protectorat sur l’île de Wallis.
7-1891 : participation aux manœuvres navales à Cherbourg.
7-1894 : présent à Cherbourg.
23-7-1896 : intégration de la Division navale de l'Océan Indien en relève du croiseur Dupetit-Thouars.
1-1-1897 (nomination du 12-5-1896) : prise de commandement par le Capitaine de frégate Pierre FORESTIER au sein de la Division navale de l'Océan Indien sous les ordres du Capitaine de vaisseau Augustin LE DÔ, chef de division. Après avoir participé au début de la campagne de guerre de Madagascar en 1894, prise de fonction d’officier en second par le lieutenant de vaisseau Sosthène Héliodore Camille MORTENOL jusqu’en mai 1898 où, diminué par le paludisme qui le poursuivra tout au long de sa carrière, il rentre en France à bord du paquebot Pei Ho.
18-2-1897 à 14h10 - : au nom de la France, prise de possession de l'ilot JUAN de NOVA.
22-2-1897 à 07h25 - : au nom de la France, prise de possession de l'ilot EUROPA.
22-8-1897 à 10h45 - : au nom de la France, prise de possession du récif de BASSAS da INDIA.
27-10-1898 : débarquement à Nosy Bay de sa compagnie divisée en deux groupes pour contrer l’insurrection du Nord-ouest de Madagascar.
1-1-1899 (nomination du 14 mai 1898) : Capitaine de frégate Alphonse PICHON auprès du Capitaine de vaisseau Eugène LORMIER, chef de la Division navale de l'Océan Indien.
2000 : Bâtiment-école des Mousses de la marine marchande à Marseille.
Le journal de bord du Fabert pour la période mai 1896 à décembre 1889 est présent aux Archives du Morbihan sous :
Notice :
42 J 50 - Journaux de bord du croiseur 'Le Duquesne' (avril 1894-mai 1895), du croiseur 'Le Fabert' (mai 1896-mai 1898), du cuirassé 'Le Courbet' (oct. 1898-sept. 1899), du cuirassé 'Le Charlemagne' (sept. 1899-déc. 1899), du contre-torpilleur 'Le La Hire' (jan. -oct. 1900), de l'aviso 'L'Ibis' (fév. -juin 1909). 1894-1909
10/02/2018 17:22:16
Pour ce qui concerne le Capitaine de vaisseau Mortenol (fils de André devenu Mortenol après avoir été affranchi), voici des notations d’un officier général et d’un officier supérieur rapportées dans le livre « Noir Blanc Rouge - Trente-cinq noirs oubliés de l'histoire de France » :
« Quelle que soit son intelligence et quelles que soient ses qualités apparentes, je considérerai toujours comme très fâcheuse l’introduction d’officiers de cette race dans la Marine. Le service en souffre souvent et beaucoup. » ;
« Monsieur Mortenol est un excellent officier, dont j’ai déjà eu l’occasion d’apprécier les services. La seule chose qui lui soit préjudiciable est sa race, et je crains qu’elle soit incompatible avec les positions élevées de la Marine, que son mérite et son instruction pourraient lui permettre d’atteindre sans cela. Il est, du reste, plein de tact et sait parfaitement se faire obéir. J’estime qu’il peut être employé comme bâtiment léger dans une escadre. » ;
« Monsieur le Lieutenant de vaisseau Mortenol a rempli les fonctions d’officier en second du Fabert avec beaucoup d’intelligence, de tact et de savoir-faire. Malgré une campagne extrêmement dure et une navigation incessante, le bâtiment a toujours été parfaitement tenu, au personnel et au matériel. Malgré les inconvénients que je trouve à confier un commandement à un officier de sa race, je le propose pour un torpilleur d’escadre ou un transport de France. ».
En fonction à la tête des services maritimes de la défense de Brest lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, qui avait apprécié la valeur de Mortenol lors du conflit à Madagascar, lui fait appel lorsque la menace allemande s’intensifie sur la capitale. Début 1915, il est nommé directeur du Service d'aviation maritime du camp retranché de Paris (défense antiaérienne). Son mode de défense de la capitale et les moyens qu’il avait mis en périphérie permettent de déjouer une tentative de raid allemand sur Paris le 21 mars 1915.
En 1917, alors qu’il a atteint l’âge de la retraite, Mortenol est maintenu dans ses fonctions et nommé colonel d’artillerie de réserve.
Il est démobilisé le 15 mai 1919, rayé des réserves de la Marine le 7 mars 1922 et de l’armée de terre le 10 janvier 1925
Il est promu au grade de Commandeur de la Légion d’honneur, le 16 juin 1920, avec la citation suivante :
« Officier supérieur du plus grand mérite, à son poste jour et nuit pour veiller sur Paris, assure ses fonctions avec un rare dévouement et une compétence éclairée ».
Devenu veuf sans enfant en 1925, il s’éteint le 22 décembre 1930 à Paris et repose au cimetière de Vaugirard, travée 5.
A Paris, le samedi 9 septembre 2014, Camille Mortenol, a été choisi avec trois autres soldats pour incarner les héros de la capitale lors de « la Grande Guerre ». Un hommage lui a été rendu par l’amiral chef d’état-major de la Marine Bernard Rogel, à l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde.
Cordialement .
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