Un rappel: le 30 juin 1940 création des FNFL

[ALAIN]

Suite à l'opération Catapult du 3 juillet 1940;la majorité des marins français avaient par suite des attaques de Mers el Kebir; Dakar et la saisie des navires réfugiés en Grande Bretagne par les Anglais, un fort ressentiment à leur encontre.
Toutefois un petit nombre d'entre eux suivant l'Appel du Général de Gaulle décida de poursuivre le combat.

Un amiral fédéra autour de sa personne, ceux qui refusaient l'armistice. L'amiral Émile Muselier était une figure particulière. En désaccord avec l'amiral Darlan, il avait été mis à la retraite le 21 octobre 1939 à la suite de dénonciations calomnieuses. Il se résolu à quitter la France pour Gibraltar où il créa avec l'aide d'un certain Péri un petit noyau de navires composé d'un patrouilleur et de trois cargos dont les équipages étaient prêt à le suivre. Il décida que ses navires porteraient comme pavillon distinctif, la croix de Lorraine par opposition à la croix gammée. Il se rend à Londres le 30 juin 1940, y est reçu par le First Sea Lord britannique et le général de Gaulle qui lui offrit le commandement de la Marine à constituer avec ses partisans, et qui prendra le nom de Forces navales françaises libres (par abréviation FNFL).
Les effectifs des FNFL sont très faibles, 400 hommes en juillet 1940. Le recrutement dans les camps ou les marins venaient d'être internés suite à l'opération Catapult, fit monter ces effectifs à 3100 hommes au mois de novembre et à 5314 hommes au 1er janvier 1943. La fusion avec les forces maritimes venant d'Afrique et des colonies et les FNFL qui fut réalisée le 2 août 1943 mis fin officiellement à leur existence.
Le faible effectif des FNFL ne leur permit pas de réarmer tous les navires saisis par les Anglais.

Les FNFL ont armés les navires suivants: contre-torpilleurs Le Triomphant et Léopard, torpilleur Melpomène, les sous-marins et avisos récents et les patrouilleurs ayant une valeur militaire.
Le sous marin Narval, commandant Drogou se rallia au FNFL. Il disparu le 16 décembre 1940 lors de sa troisième patrouille, on ne sut qu'en 1957 en retrouvant l'épave, qu'il avait touché une mine au large de la Tunisie.
Le sous-marin mouilleur de mines Rubis, sous les ordres des commandants Cabanier, puis Rousselot eut une carrière exceptionnelle avec 22 missions de guerre le long des côtes ennemies, ayant à son actif la perte de 15 navires ennemis.
L'amiral Muselier crée le 14 juillet 1940 un bataillon de fusiliers marins de 200 à 300 hommes.
Thierry d'Argenlieu, capitaine de corvette de réserve en juin 1940 rejoignit les FNFL. Affecté à Nouméa, il fut nommé contre-amiral à titre fictif le 8 décembre 1941 alors qu'il exerçait les fonctions de haut commissaire de la France libre au Pacifique.
Le contre-torpilleur Triomphant appareille pour le Pacifique en août 1941.
Le contre-torpilleur Léopard appareille de Greenock le 30 juin 1942. Le 30 novembre 1942, il obtient le ralliement de la Réunion à la France libre. De retour en méditerranée il se perdit par échouage le 27 mai 1943 sur la côte de Cyrénaique.
Trois sous-marins furent encore remis en service. Minerve, Junon et le croiseur sous marin Surcouf, alors le plus grand sous-marin du monde. Surcouf participe à l'expédition de Saint Pierre et Miquelon en décembre 1941. Il fut abordé et coulé de nuit par un cargo américain dit on, le 18 février 1942, dans des conditions assez mystérieuses, on soupçonne fortement une erreur de l'aviation américaine.
La Minerve est armée le 31 janvier 1941 et patrouille en mer du Nord, et sur les côtes de Norvège. La Junon est prête en décembre 1941.
Quelques chasseurs de sous-marins sont armés à Cowes et opèrent en Manche.
En 1941, la Royal Navy cède aux FNFL neuf corvettes du type Flower. Parmi celles-ci, l'Alysse est torpillée le 8 février 1942, le Mimosa le 3 juin 1942. La Lobelia coule le 7 février 1943 l' U-609 allemand.
Le 11 mars 1943, l'Aconit se rendit célèbre en coulant successivement à douze heures d'intervalle les U-444 et U-432.
En décembre 1942 La Royal Navy cède le torpilleur La Combattante, du type Hunt, qui sautera sur une mine le 23 février 1945.
Il est nécessaire ici de rappeler l'héroïque aventure du lieutenant de vaisseau d'Estienne d'Orves. Il appartenait à l'état-major de l'amiral Godfroy, commandant la force X à Alexandrie. Après une violente crise de conscience, il rallia le mouvement de la France libre le 11 juillet 1940. Désigné pour exercer les fonctions de chef du 2e bureau des FNFL, il partit en mission de renseignements en France occupée, malgré l'opposition de l'amiral Muselier, celui-ci l'estimant peu fait pour ce genre de mission. Il se fit arrêter à Nantes par la Gestapo, condamné à mort. L'amiral Darlan intervient auprès des autorités allemandes pour tenter de le sauver lorsque un aspirant de marine allemand est assassiné dans le métro à Paris. Par représailles, les Allemands fusillèrent au mont Valérien le 27 août 1941, les otages qu'ils détenaient et parmi eux Honoré d'Estienne d'Orves.
L'amiral Muselier organise, en décembre 1941, avec les corvettes Mimosa, Alysse et Aconit et le sous-marin Surcouf, la prise de Saint Pierre et Miquelon, en dépit des réticences du général de Gaulle, et malgré l'opposition des Américains désireux de ménager le régime de Vichy et l'équilibre dans la région. Il rentre en Angleterre le 28 février 1942.
Il y entre alors en conflit avec le général de Gaulle d'autant que les relations entre les deux hommes étaient déjà mauvaises. L'amiral Muselier démissionne, le capitaine de frégate Auboyneau, promu contre-amiral, lui succède en mars 1942. Le 20 juin 1942, l'amiral Muselier est limogé, et mis à la retraite d'office, pour la deuxième fois de sa carrière! L'amiral Thierry d'Argenlieu succède à Auboyneau à la tête des FNFL le 19 juillet 1943.
Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord en novembre 1942, provoqua une cascade d'événements en peu de temps : l'occupation de la zone libre par les Allemands, le sabordage de la flotte de Toulon, le regroupement des parties de la flotte éparses de par le monde et de l'ex-FNFL et la reprise de la guerre aux côtés des Alliés.
Alain

[DELAMBILY]

Salut à Tous,

Le texte d'Alain laisse supposer, que Philippe AUBOYNEAU soit passé directement du grade de capitaine de frégate (du 15 décembre 1939) à celui de contre-amiral (du 1er juin 1943). Il n'en est rien ; il est promu capitaine de vaisseau le 1er novembre 1941, même si son nom ne figure pas dans la liste de l'édition 1942, du D.S.-H. 001.

Cordialement,

[ALAIN]

J'ai effectivement zappé le grade intermédiaire, il n'en reste pas moins que la promotion est assez accélérée.

Alain

[ALAIN]

Le Général de Gaulle portait un réel internet aux F.N.F.L.
Voici deux photos de l'inspection de navires:

Inspection du contre-torpilleur Léopard par le Général de Gaulle le 24 juin 1942.jpg

Le 24 juin 1942 il inspecte le contre-torpilleurs Léopard

Inspection du SM Curie par le Général de Gaulle Aavril 1943.jpg

En avril 1943 il vient d'inspecter le sous-marin Curie

Alain

[douzef]

Bonjour,
Je ne peux que conseiller la lecture de ces ouvrages.
Cordialement
FD

[SL]

Bonsoir,

Le Général de Gaulle portait un réel internet aux F.N.F.L.

Avec tout le respect que j'éprouve à l'égard du général, je ne suis pas certain de sa maîtrise du net :D :D :D
Cordialement SL

[DELAMBILY]

Salut à Tous,

Merci Alain pour les photos, même si celles-ci figurent déjà dans ma collection.

Les inspections et les revues font partie de l'ADN des militaires, et ces marins sont des militaires. Les photos du Général sur un bâtiment de la MN sont certainement plus "sexy" que des clichés de défilé ou inspection de troupe à pied. Petits souvenirs de ma scolarité militaro-maritime, nous avions droit un samedi sur deux à l'inspection du commandant, suivit d'un défilé en musique l'arme sur l'épaule. Quelques-uns d'entre nous, après tirage au sort, bénéficierons d'une inspection de sac et de caisson par le capitaine de compagnie.

Il est exact que le Général avait un petit faible pour ses marins, le fils en était un. Lors du putsch d'avril 1961, le Général ou son entourage fera appel à la protection de la marine (commando Hubert), ultime rempart contre la révolte de certaines troupes d'élite. Paranoïa ou réalité ? Les attentats de l'OAS seront bien réels.

Après avoir croisé le Général à plusieurs reprises, et même présenté les armes, la dernière fois que je l'ai vu c'était lors de l'hommage aux marins de la Minerve. Certains on dit qu'il avait été très affecté par cette tragédie. Lors de mon passage en politique, certaines personnes proches du Général ont confirmé ce fait.

Pour info : A la même époque, le chef de l'Etat inspecte à Toulon, le 4 décembre 1940 le Strasbourg et le 13 mars 1942 le Dunkerque, les batteries de côtes et l'école navale installée au fort Lamalgue.

Limiter la lecture aux deux premiers volumes de l'historique des FNFL est bien dommage, les cinq tomes sont utiles pour connaitre sont histoire. Il est vrai que quelques membres de ma famille y figurent.

Cordialement,

[ALAIN]

Merci Delambily pour cette réponse.
Pour SL je suis sur que vous aurez rectifié d'office cette erreur :D

Cordialement

Alain

[ALAIN]

Capture1.PNG

Capture2.PNG

Capture3.PNG

Voici une liste datant apparemment de 1979 des officiers généraux ayant servis au sein des F.N.F.L.
Quelqu'un connait'il la signification des lettres qui suivent les noms de ces personnes?

Cordialement

Alain

[ALAIN]

J'ai obtenu la réponse, il s'agirait des initiales des prénoms :D

Alain

[yvo35]

Bonjour,

J'ai obtenu la réponse, il s'agirait des initiales des prénoms :D

Alain

C'est moi qui ait donné la réponse sur un autre forum. Le conditionnel n'est pas de mise car c'est une certitude.

[ALAIN]

Merci yvo35 :D

Alain

[douzef]

Bonsoir,
Je ne me limite pas à la lecture des deux premiers volumes, je ne possède pas pour le moment l'intégralité de la collection....tout simplement.
Cordialement
Douzef
Frédéric

[douzef]

Bonjour,
Je viens d'acquérir le quatrième volume ,c'est le dernier qui me manquait.
Cordialement
FD

[lemataf2]

[...]
Voici une liste datant apparemment de 1979 des officiers généraux ayant servis au sein des F.N.F.L.
[...]

Cordialement

Alain

Bonjour,

Petite precision utile pour les visiteurs de ce post moins verses dans l’histoire des FNFL: sur la liste d’officiers generaux ayant servi aux FNFL donnee ci-dessus, seuls trois avaient atteint un grade d’amiral a debut aout 1943 (fin officielle des FNFL), Emile Muselier, Georges Thierry d’Argenlieu, Philippe Auboyneau.

Les FNFL furent donc une pepiniere de futurs officiers generaux de notre marine nationale, qui apporteront en outre a leurs camarades l’experience & des methodes nouvelles apprises aupres des marines alliees, et eprouvees a la dure ecole du combat ininterrompu entre 1940 & 42.

Ce post est aussi l’occasion pour moi de retrouver avec plaisir dans cette liste les noms de quatre amis, hommes d’une grande rectitude & aux parcours exemplaires, dont l’un sera l’aide de camp du general De Gaulle au debut des annees 60. Helas a ce jour seul un sur quatre est toujours ‘sur le pont’.

Cordialement,

Jean-Daniel