Les Marines en exil

Répondre
ALAIN
Messages : 2129
Inscription : 06 févr. 2012, 13:35
Localisation : MENTON

Les Marines en exil

Message par ALAIN »

Les marines en exil sont celles dont le territoire national à été occupé par l'ennemi lors de la Seconde guerre mondiale, qui ont continué la lutte de l'extérieur principalement de la Grande Bretagne en ce qui concerne la Pologne ; les Pays Bas ; la Belgique et aussi la Norvège ; je ne parle pas ici de la France évoquée à de nombreuses reprises par ailleurs.
Devant l'avance allemande tous les navires en état de naviguer ont fuit leur pays, d'autres se sont sabordés, la plus grande partie de la flotte danoise s'est sabordée le 29 août 1943.

La Marine polonaise a été en grande partie détruite en 1939, mais des navires polonais se sont réfugiés en Grande Bretagne et ont continués la guerre aux cotés des Alliés, c'est le cas des torpilleurs Burza et Blyskawica et du sous-marin Wilk; d'autres se sont réfugiés en Suède en septembre 1939; les sous-marins Rys, Zbik qui seront récupérés en 1945.
La Marine Polonaise en exil a été renforcée par les vieux croiseurs britanniques de la classe D de la première guerre mondiale Dragon remplacé en 1944 par le Danae qui prend le nom de Conrad ; mais aussi par des unités récentes, les destroyer Orkan ex Myrmidon de la classe M britannique qui sera coulé sous pavillon polonais le 8 octobre 1943, et Piorun ex Nerissa de la classe N; trois destroyers d'escorte du type Hunt britannique; un destroyer plus ancien le Garland de la classe G est transféré en 1941 ; deux sous-marins de la classe U les Sokol et Dzig ont également été transférés.

Image
A droite le croiseur polonais Conrad ex Danae; à gauche le destroyer Blyskawica conservé comme musée

La Marine hollandaise en 1939 était scindée en deux parties, les plus grosses unités en service étant affectées dans les colonies Indes orientales, ne restaient en métropole que les unités en construction en essais, en entrainement ou affectés aux écoles et aux taches de surveillance des cotes et des ports. Lors de l'invasion allemande de juin 1940 les unités hollandaises stationnées en métropole en état de naviguer se réfugient en Grande Bretagne ; c'est le cas des croiseurs légers Tromp et Jacob van Heemskerck, celui ci inachevé sera terminé à Portsmouth et armé avec du matériel britannique, il en est de même du destroyer neuf Isaac Sweers de la classe Gerard Callenburgh ; des sous-marins O9 ; O10; O14.
Les croiseurs en construction De Zeven Provincien et Eendracht sont sabordés en mai 1940, la construction a été reprise lentement par les allemands, retrouvés en bon état à la libération, ils seront terminés après la guerre sur des plans modifiés et prendront les nom de De Ruyter et De Zeven Provincien.
Le Marine hollandaise est également renforcée en 1941 par les britanniques qui transfèrent deux destroyers de la classe N, les Jan Van Galen et Tjerk Hiddes qui reprennent le nom de destroyers coulés par les japonais aux Indes orientales.
la Marine néerlandaise sera renforcée par la suite par deux sous-marins britannique de la classe S, le Zeehond et le Dolfijn, et deux de la classe T les Zvaarvisch et Tijgerhaai.
Elles sera renforcée en outre par une corvette de la classe Flower le Frisio et un frégate de la classe River le Johan Maurits et aussi par des vedettes rapides britanniques, des dragueurs de mines et un ex PC américain.

Image
Le croiseur léger hollandais Jacob van Heemskerck terminé en Grande Bretagne avec du matériel britannique

De 1940 à 1944 une force navale belge a existé en Angleterre; elle a armé deux corvettes de la classe Flower et plusieurs dragueurs de mines.

La Si le vieux sous-marin B1 datant de 1923 a été remorqué en Angleterre en 1940 et pas réarmé vu son grand age ; la Marine norvégienne a été renforcée a partie de 1943 deux destroyers de la classe S ont été transférés les Stord et Svenner ce dernier sera coulé le 6 juin 1944 près des cotes normandes; deux destroyers d'escorte de la classe Hunt ; trois corvettes de la classe Flower ; deux sous-marins de la classe U ; des vedettes rapides et des dragueurs de mines sont également transférés par les britanniques.

Image
Le destroyer norvégien Stord ex Success britannique transféré en 1943

En juin 1940 l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie sont occupées par l'URSS mais il n'y aura pas de Marine en exil, tous les navires qui ont échappés aux combats sont intégrés dans la marine soviétique.

Alain

Alain
ALAIN
Messages : 2129
Inscription : 06 févr. 2012, 13:35
Localisation : MENTON

Re: Les Marines en exil

Message par ALAIN »

La marine grecque en exil

La marine royale grecque subit des pertes importantes durant l'invasion allemande, avec la destruction de 20 navires lors d'attaques aériennes en avril 1941. Malgré tout, le commandant-en-chef de la marine, parvient à sauver plusieurs vaisseaux, dont les croiseurs Averof, six destroyers, cinq sous-marins et plusieurs navires de renforts, en les évacuant à Alexandrie. La flotte grecque s'agrandit ensuite de plusieurs destroyers, sous-marins, dragueurs de mines et autres vaisseaux cédés par la Royal Navy. Elle est par ailleurs secondée par la marine marchande, dont on estime qu'elle perd 2 500 hommes et 60 % de ses navires durant le conflit. Avec 44 vaisseaux et plus de 8 500 hommes, la marine grecque devient ainsi la deuxième flotte alliée dans la mer Méditerranée.
Les navires grecs escortent différents convois dans l'océan Indien, la Méditerranée, l'Atlantique et l'Arctique. Ils participent par ailleurs au débarquement allié en Sicile et à Anzio.

Image
Le croiseur-cuirassé G.Averof en 1941

L'histoire hors du commun du dernier croiseur-cuirassé à flot mérite d’être contée, en voici l'essentiel:

Le G. Averoff, est un croiseur cuirassé du même type que les italiens Pisa et Amalfi de 1907 , dont il ne diffère que par la mature,et l'armement principal de calibre 234 mm alors qu'il est de calibre 254 mm sur les Pisa, il porte le nom de l'homme d'affaire et philanthrope Georges Averoff qui finança son acquisition, le bâtiments en construction étant mis en vente par le chantier constructeur, suite à des soucis budgétaires italiens; il est mis sur cale en 1907 dans les chantiers Orlando à Livourne, lancé le 12 mars 1910, et entre en service le 28 mai 1912; d'un déplacement de 9 960 tonnes; 10 118 tonnes normales

Navire le plus moderne et le plus puissant de la région, il est navire amiral de la flotte grecque durant la Première guerre Balkanique, participe à la libération des iles de la Mer Égée, le G. Averoff défait pratiquement seul,sous le commandement de Pavlos Kountouriotis qui se distingue en excellent tacticien contre la flotte turque, lors des batailles des iles Elli, (3décembre 1912) et Lemnos, (5 janvier 1913); le G. Averoff part seul à 20 nœuds les vieux cuirassés grecs étant trop lents, et barre en T la ligne de bataille turque concentrant son tir sur le navire amiral ,la flotte turque bat en retraite dans le désordre, le G. Averoff et son commandant deviennent légendaires en Grèce .
Durant la Première Guerre Mondiale, la Grèce est neutre, le G. Averoff il ne participe pas au conflit jusqu'en 1916, il est alors capturé par la flotte anglo-française, il est rendu en 1917, lorsque la Grèce entre en guerre au coté des alliés, et rejoint alors Constantinople.
Durant la guerre grèco-turque de 1919 à 1922, il participe à l'attaque des cotes turques, puis à l'évacuation des réfugiés après la défaite de l’armée grecque.
Entre 1925 et 1927, il est refondu par les Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne.
Après l'attaque allemande contre la Grèce en 1941, il échappe au sabordage, et se réfugie dans la baie de la Soude en Crète, puis à Alexandrie.
Il est alors affecté à l'escorte des convois et des patrouilles dans l'Océan Indien, et est basé à Bombay jusqu'en 1942. Il revient à Port Saïd en 1944, fleuron de la marine grecque en exil, le G. Averoff participe à la libération d'Athènes.
Il continue à servir de quartier général de la flotte grecque jusqu'à son désarmement en 1952, dans le port de Salamine.
Il est remorqué à Poros, où il reste de 1956 à 1983.
En 1984, il est décidé de faire un musée du G. Averoff, symbole emblématique du combat des grecs pour leur indépendance.

Alain
Répondre