Aviso ou canonnière ?

[antietam]

Bonjour,
Quels sont ces 2 navires ?
- celui de gauche est incontestablement un aviso du type "Amiens". Une lettre apparait en partie sur la coque, mais "F" ou "E" ? On pourrait donc avoir "Belfort" (BF), Epinal (E), Lievin (LE) ou Laffaux (LF)
- celui de gauche est, soit un aviso classe "Marne", soit une canonnière des classes "Agile", "Friponne" ou "Vaillante".
3 éléments posent un problème :
Ce navire semble avoir une seule cheminée grêle or je ne retrouve aucun navire des types mentionnés ci-dessus avec une seule cheminée grêle.
Par ailleurs, son mat parait intégré à la passerelle or tous les navires de ces classes ont un mat à l'avant de la passerelle, voire tribord avant,
Enfin, le sommet de la passerelle parait équipé d'une protection particulière que l'on ne retrouve sur aucun de ces navires
Enfin, à quelle date et dans quel port ? Les grues devraient apporter peut-être un début de solution.
Merci pour votre aide
Antietam

[capu.rossu]

Bonjour Antietam,

L'aviso à gauche est effectivement un type "Amiens" et le mât est sur tribord, ce qui réduit les possibilités au seul Laffaux.

Pour le bâtiment de droite, il s'agit d'un aviso de la classe des "Rivière". Le mât est en arrière de la passerelle et non à travers d'elle. On aperçoit juste en arrière de la passerelle le sommet d'un gros tuyaux avec aérateur qui est plus haut que la cheminée, ce qui limite le choix à la Meuse ou à la Somme. L'autre tuyaux annexe me fait penser à la Somme bien que sur les photos en ma possession, il ne soit pas aussi haut.

@+
Alain

[antietam]

Merci capu-rossu pour votre réponse rapide et précise.
En ce qui concerne le "Laffaux", je n'en ai qu'une photo, origine "Marius Bar", grossièrement retouchée et dont on peut douter de l'identité. Votre identification réduit mes lacunes en ce domaine.
Pour ce qui est de l'aviso type "Rivière", l'angle de prise de vue ne facilite pas l'identification mais il s'agit très probablement de la "Meuse" ou de la "Somme".
La présence de ces 2 bâtiments dans un même lieu signifie qu'il s'agit très probablement d'un port de l'Atlantique, ces 3 navires n'étant, à ma connaissance, jamais allé en Méditerranée.
Encore merci et bonne journée.
Antietam

[capu.rossu]

Bonjour Antietam,

En fouillant un peu plus dans mes archives, j'ai trouvé la localisation de la photo :

"En 1937/1938, les avisos Laffaux et Meuse sont amarrés à Saint Nazaire pour servir de bâtiment caserne au bénéfice de l’équipage du cuirassé Strasbourg en construction dans ce port."

@+
Alain

[antietam]

Super, Alain !
Et de mon côté, à partir de votre information, j'ai recherché dans mes archives et j'ai retrouvé cette photo découpée le 28 avril 1938 dans l'édition Ouest-Eclair de Nantes. La reproduction est mauvaise car le bout de papier a 81 ans. Par contre, les archives de Ouest-Eclair ont été numérisées et elles sont consultables sur Internet. La photo y figure avec la légende complète qui confirme votre identification. Elle précise que les remorqueurs "Hoédic" et "Pornic" ont sortis du port les deux bâtiments, qui ont ensuite été pris en charge par les "Mastodonte" et "Faisan", ce qui montre que les 2 navires ne naviguaient plus par leurs propres moyens à cette époque.
Encore bravo et bon après-midi
Antiétam

[capu.rossu]

Bonsoir,

Photo intéressante.
En complément, le remorqueur à couple du Laffaux est le Mastodonte.
Les deux avisos sont condamnés et rayés de la Lise de la Flotte le 11 août 1938 et la Meuse le 20 décembre 1938.

@+
Alain

[antietam]

Oui. Il y a beaucoup de photos intéressantes parues dans les années 30 dans les différents journaux régionaux (Ouest-éclair, Cherbourg-éclair, télégramme de Brest, etc). Les photos prises à cette époque, ainsi que les négatifs, ont malheureusement disparu soit par négligence, soit du fait des destructions de la guerre. Peu de personnes achetaient des reproductions à cette époque et peu de ces reproduction ont dû survivre à l'épreuve du temps. Le Musée de la Marine de Paris possède quelques contretypes, en général de mauvaise qualité.
Il reste à consulter les archives de ces journaux figurant sur internet mais c'est un travail de bénédictin.
Antietam