Bonjour à tous,
il paraît que cette photo a été prise à Cherbourg.
Je dois avouer que j'ai bien du mal à reconnaître ce port avec ses nombreuses baraques, mais c'est vraisemblable.
Les questions que je me pose sont les suivantes :
- Quel est ce remorqueur NV ?
- Les bâtiments amarrés (sous-marins et vedettes) sous la grue ne me semblent pas français. Et donc, de quelle(s) nationalité(s) sont-ils ?
- A quelle unité peut appartenir la plage arrière du premier plan ?
- Peut on dater approximativement cette carte ?
Merci à tous pour vos propositions, suggestions, ou.....affirmations.
Cordialement.
Olivier
Les vedettes sont des Fairmile D britanniques, les sous marins pourraient être des S britanniques; le remorqueur à les lettres NV à l"'avant ce qui devrait permettre de l'identifier
On est bien à Cherbourg. Le remorqueur est le Nacqueville, un remorqueur à moteur de 120 CV livré le 28/10/1937 par les Ateliers et Forges de l'Ouest (St Nazaire). Il a passé la guerre en GB.
Les bâtiments, sous-marins et vedettes, au deuxième plan sont des navires allemands livrés après 1945. Le plus important en arrière plan me semble être le Tigre avec un 1500 tonnes entre lui et le quai.
Par contre aucune idée pour celui du premier plan qui semble avoir deux chaines d'ance à l'arrière ?
Je ne suis pas d'accord avec les identifications de capu rossu; les vedettes sont des Fairmiles D et non des schnellboote ,le redan est beaucoup plus prononcé, et les sous-marin sont de type britannique et non des U-Boote, aucun U-Boote n'a les barres de plongée avant repliables comme ici; le bâtiment français au premier plan dont on voit la plage arrière doit être le ravitailleur de SM Gustave Zédé ex Saar, c'est le seul navire français que je connaisse ayant deux lignes de mouillage d'ancres à l'arrière.
On est donc après la remise en service du Gustave Zédé, donc après 1948, puisque le Tigre navigue encore on est entre 1948 et 1951.
Le torpilleur situé devant les vedettes coté mer pourrait être le Marceau et non le Tigre, en effet il a l'arrière en tableau typiquement allemand, et on voit un télémètre plus haut que les cheminées des 4 destroyers ex allemands seul le Marceau me semble avoir ce télémètre bien visible; en outre cela correspondrait plus aux dates puisque à cette époque le Tigre était en Méditerranée alors que le Marceau était en refonte à Cherbourg de janvier 1948 au début de 1950.
Effectivement, c'est le Tatave (alias Gustave Zédé) dont l'on voit la plage arrière au premier plan. Ce qui signifie que l'on est à une date postérieur à novembre 1947 date de sa livraison à Cherbourg par un équipage allemand et le XX/YY/1948, date de son départ pour Brest.
Concernant la contre-torpilleur du fond, le Marceau est une possibilité mais la définition de la photo n'est pas suffisante pour bien voir les détails.
Pour les vedettes, je ne sais pas quoi penser à cause des "arrondis" qui partent du pont vers la flottaison ????
Pour les sous-marins, on a là soit une escale de bâtiments britanniques soit trois des quatre type "S" prêtés à la France au printemps 1951 pour aider à l'instruction de nos sous-mariniers et des bâtiments d'escorte. Dans ce cas là, le Gustave Zédé, bâtiment-amiral du Groupe d'Action Anti Sous-Marins serait alors venu à Cherbourg avec les équipages français destinés à armer ces bâtiments, on serait alors en mai ou juin 1951.
Bonjour Alain voici une photo d'une vedette Fairmile D britannique certaines sont MTB et d'autres MGB mais toutes ont le redan caractéristique qui va de la pointe de l'étrave à la ligne de flottaison, ce que l'on voit bien sur les vedettes de la photo.
Je connais très mal les vedettes qu'elles soient MTB, MGB ou HDML car ma spécialité est un autre type de poussière navale : les bâtiments de servitudes.
Ces vedettes sont bien britanniques car, si je ne m'abuse, nous n'avons eu que des types A ou B dans la catégorie Farmilie.
Le Gustave Zédé est à Cherbourg de sa réception en octobre 1947 à son départ le 4 février 1948 pour travaux vers Brest, période à exclure en raison de l'état délabré du bâtiment.
A l'occasion de deux croisières de printemps, le Gustave Zédé fait escale une première fois à Cherbourg du 6 au 11 juin 1951 et un seconde fois du 29 au 31 mai 1954. Il me semble que les équipages français ont pris possession des sous-marins prêtés par les anglais, dans des ports de Grande Bretagne. Le Zédé n'a pas participé à ce transfert d'équipage, ses seules escales outre-Manche ont lieu à Penzance et Portland, lors des exercices "Verity" entre le 30 juin et le 8 juillet 1949 regroupant 80 bâtiments de 4 nations, puis hors période concernée à Spithead le 22 mai 1953, à Plymouth les 25 et 26 mai 1955, à Edimbourg (Ecosse) du 28 au 31 mai 1962, à Stornoway (Iles Hébrides) les 1er et 2 juin 1962, cette escale fait l'objet d'une insertion dans la revue Navire et Histoire, numéro 66, de juin-juillet 2011, pages 5 et 6.
Propos malsains pour Net-Marine et je vous prie de m'en excuser ; si ce document est en vente, je suis preneur, votre prix est le mien.
Le Tigre est bâtiment EATM de juin 1947 à juillet 1948 en Méditerranée, puis brise-lame et ponton-caserne à l'entrée d'une autre école : l'EAMF à Saint-Mandrier.
Cordialement,
André DELAMBILY, ancien du Gustave Zédé (1963-1966)
La réponse de DELAMBILY laisse à penser que l'on serait lors de la visite du Gustave Zédé à Cherbourg du 6 au 11 juin 1951 d'autre que la petite partie de coque visible semble foncée, il aurait donc encore sa livrée bicolore, coque foncée jusqu'en pont principal.
Merci Patrick, étant l'auteur de cette insertion, le numéro 66 de la revue Navires et Histoire figure bien dans ma bibliothèque (la collection y est presque complète). Dans ce texte, j'ai adjoint l'historique de la symbolique du Gustave Zédé, absent du dossier d'homologation de Vincennes. Ma Proposition concernait le DOCUMENT PHOTOGRAPHIQUE mis en ligne par COMARGOUX. Mea-coulpa, je pensais suffisant le "point à la ligne" et l'emploi du terme "document".
Petite info pour ALAIN (de Menton) : La datation de cette escale à partir de la coque foncée du Zédé n'est pas judicieux. Il s'agit en fait d'un contre-jour. L'ombre sur la coque des vedettes et en avant des sous-marins, ainsi que la clarté visible sur le tunnel de protection du câble de démagnétisation sont quelques indices. La photo du Georges Leygues à Alger en 1956, reproduite dans "Les croiseurs de 7600 t" de J. Moulin, à la page 203, en est le parfait exemple.
Bien entendu je confirme cette escale du 6 au 11 juin 1951 à Cherbourg, par un autre artifice. Entre le 11 février et le second dimanche de mai (fête de Jeanne d'Arc) 1952, les bittes et les chaumards ont été peints en blanc et le resterons jusqu'en 1962.
Cordialement
André DELAMBILY, ancien du Gustave Zédé (1963-1966)
Il n'y a pas lieu d'être désolé, le lien servira certainement pour d'autres personnes.
Le cliché mis en ligne par COMARGOUX était pour moi un moyen de combler un vide photographique de cette escale, dans l'album du bâtiment-base Gustave Zédé. Mon papa, alors embarqué sur le Zédé basé en Méditerranée, était en permission exceptionnelle pour la durée de cette escale, pour passer ces quelques jours chez sa soeur (ma tante), habitante de Saint-Vaast. A la place de photos du bord ou de Cherbourg, j'ai des photos de famille. . . J'ai tenté le coup et j'ai échoué.
Bien cordialement,
André DELAMBILY, ancien du Gustave Zédé (1963-1966)
Désolé André, c'est moi qui ai lu trop vite... Mais pour une fois que je pouvais répondre à une demande... 