le VELOCE 1840

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genbu
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le VELOCE 1840

Message par genbu »

bonjour à tous
je cherche des renseignements sur le batiment à vapeur de l'etat " Le veloce" et plus particilierement sur son echouage (ou ?)
et sur son au capitaine au long court(diplome sur titre à CALAIS le 31/03/1817) GRANDIN Pierre Marie Hippolyte en 1840.
la legion d'honneur lui à ete remise en 1840 pour actes de devouement et pour sa conduite lors de l'echouage du vapeur de l'etat "le veloce"
merci d'avance pour votre aide
fabrice bugel
Marc Saibène
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Message par Marc Saibène »

Le Véloce fut l'une des première corvette à roues digne de ce nom car équipée d'un moteur de 220 cv. Elle pouvait donner 9 nœuds. Elle était toutefois encore semblable au célèbre Sphinx.
Quatre bâtiments semblables furent construits en 1836-37 : Véloce, Lavoisier, Caméléon et Gassendi. Le Véloce et le Caméléon à Rochefort sur les plans d'Hubert, les deux autres à Indret. Cependant, le Véloce se démarque de ses sister-ships par un appareil moteur sortant des ateliers Fawcett (les autres ont une machine Indret).
Son armement se compose de 6 bouches à feu disposées en abord.
Lancé le 12 mars 1838, le Véloce est armé la même année en Manche. Très actif, il fera, dès l'année suivante un voyage jusqu'aux Etats-Unis. Puis on le retrouvera encore en Manche et au Levant ; en 1840, il part pour la méditerranée puis remonte sur Brest.
C'est en 1841 qu'il s'échoue sur la jetée de Calais (sans autre précision).
Remis en service, il reprend un service toujours intensif : Algérie, Levant, Italie et participe en 1844 au bombardement de Tanger.
Il sera rayé le 16 novembre 1860.
En revanche, la carrière de commandant Grandin paraît plus succcincte. Je ne le retrouve plus sur l'Etat Général de la Marine de 1844.
Marc Saibène
COMARGOUX
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Corvette à roues Le Véloce

Message par COMARGOUX »

Bonjour,
dans les articles du Commandant de Balincourt et Vincent Bréchignac, intitulés "La marine française d'hier" et parus da la Revue Maritime et Coloniale, on trouve les renseignements suivants :

"Véloce, Lavoisier, Caméléon, Gassendi (1836-37)

220 chevaux - 9 noeuds - 6 bouches à feu disposées en abord comme sur le Sphinx.
L. : 58 mètres - l. : 9 mètres (hors tambours : 15m.60) - Creux : 6 mètres.
Ce sont les premières corvettes de 220 CV, construites, le Véloce et le Caméléon à Rochefort sur les plans d'Hubert, les deux autres à Indret. Mêmes formes que le Sphinx, même large pont débordant au-dessus de la flottaison. Baleinières en tôle (dites "canots-tambours") retournées la quille en l'air sur le sommet des tambours.
Machines d'Indret sauf le Véloce dont l'appareil moteur sortait des ateliers Fawcett.
On fit sur le Véloce un essai de haubans métalliques; c'étaient des tiges de fer réunies par des anneaux. Le commandant Béchameil fit gréer le même bâtiment d'une façon tout à fait particulière : des dispositions ingénieuses permettaient de guinder en une demi-heure des mâts de hune et de perroquet normalement calés sur l'arrière des bas-mâts. Le Véloce présentait alors une surface de voile égale à celle d'une frégate. La complication de ce système empêcha qu'il fut généralisé (cf. Pacini, La Marine p.86)."

Cet article présente également une photographie d'un "Modèle du Véloce de 1838 - Musée de la Marine". Ce modèle doit encore exister, mais j'ignore s'il est exposé.

Cordialement
Olivier
genbu
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Message par genbu »

avec retard pour raison de vacances je vous remercie de votre si j'ai plus de rensengnents je le rajouterais sur le sujet , ca peu tjs aider .
fabrice
jeanlucmeynet
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Message par jeanlucmeynet »

Bonsoir Fabrice,

Voici quelques éléments de réponse:

Le Véloce arrive à Toulon, venant de Smyrne ( aujourd'hui Izmir, en Turquie ) le 24 mai 1840. Son commandant est alors le CC Béchameil.
Le 10 juin, il appareille de Toulon ( C'est peut-être à ce moment qu'il change de commandant pour le capitaine au long cours Grandin ? )
pour Rochefort, qu'il touche le 22 juin.
le 11 juillet 1840, il appareille de Rochefort pour Cherbourg, qu'il touche le 14 juillet.
Il est alors affecté à une mission toute particulière, puisqu'il est mis à la disposition du Roi Louis Philippe !
Le 2 août 1840, il appareille de Cherbourg pour le Tréport, qu’il atteint le 3 août.
Le 16 août 1840, il embarque au Tréport le Roi et sa famille: Mme Adélaïde, M et Mme la Duchesse de Nemours, MM les Ducs d’Aumale et de Montpensier, pour Boulogne. Le mauvais temps l’empêche d’y entrer.
le 17 août 1840, il entre à Calais pour débarquer le Roi et sa famille : il touche les quais et s’arrête enfoncé dans l’estacade !

On peut aisément comprendre alors que la legion d'honneur lui ait ete remise pour actes de devouement et pour sa conduite lors de l'echouage du vapeur de l'etat "le veloce" !!
Ayant bravé la tempête qui a dû effrayer leurs Altesses, il est tout de même parvenu à bon port sans sombrer, et a dû faire preuve de dévouement et d'énergie pour permettre à ses passagers de débarquer au plus vite pour sortir de cette situation "cauchemardesque".

Les dégâts du navire sont assez vite réparés, puisque le 30 novembre 1840, il est désigné pour escorter le cortège qui doit remonter la Seine avec la dépouille de Napoléon, revenant de Sainte-Hélène.
Toutefois, arrivé sur rade du Havre, il est remplacé par le vapeur Seine, remorquant un côtre de l’Etat, le Rodeur.

Ce fut là sûrement un "coup au moral" pour le capitaine "au long cours" que nous retrouvons à Toulon en 1841 avec le grade de capitaine de corvette.

Vous pouvez consulter le récit de ces évènements dans le journal de Toulouse, édition 1840, entre le 18 et le 30 août je pense.

Cordialement.

Jean-Luc Meynet.
jeanlucmeynet
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Message par jeanlucmeynet »

Rebonsoir Fabrice,

Autant pour moi !
il ne s'agit pas du CC Grandin qui commande le Véloce à Toulon en 1841, mais le CC Goubin.

Cordialement.

JLMeynet.
jpg
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Re: le VELOCE 1840

Message par jpg »

Bonsoir,

êtes vous toujours intéressé par cette conversation, j'ai le carnet de mon oncle qui était à bord du Véloce, embarqué le 21 juin 1839 à Rochefort.

j'ai ses carnets sur les années 1839, 1840, 1843, 1844


jpg
jeanlucmeynet
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Re: le VELOCE 1840

Message par jeanlucmeynet »

Bonsoir à tous, et meilleurs voeux de réussite dans vos recherches pour 2017,

Pour ma part je suis fortement intéressé par le contenu des carnets de votre oncle. S'il a embarqué sur le Véloce en 1839, il y a de fortes chances qu'il soit toujours à bord en 1840. Par contre il doit être sur un autre navire pour les périodes 1843 - 1844.

Je suis donc preneur de vos infos : soit vous les faites partager à tous (cela risque d'être lourd !); soit vous pouvez me les transmettre à l'adresse suivante: jeanlucmeynet@orange.fr

Avec mes sincères remerciements,

Jean-Luc
claude101141
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Re: le VELOCE 1840

Message par claude101141 »

Bonjour,
Pour ceux qui ne le sauraient pas le Véloce eut à son bord en 1846 deux illustres romanciers français: Alexandre Dumas père et fils. Dumas père si ma mémoire est bonne faisait un voyage partie mission du gouvernement français au cours duquel il assiste au mariage de la reine Isabelle II ainsi que de sa sœur l'infante Louise-Fernande qui épouse le duc de Montpensier fils de Louis Philippe. Dumas visitera successivement Tanger, Gibraltar, Tunis et Alger. Parmi les accompagnateurs de Dumas, se trouvaient les peintres Eugène Giraud (1806-1881), Adolphe Desbarolles (1801-1886), Auguste Maquet qui collabora à l'écriture de nombreux ouvrages de l'auteur des trois mousquetaires (1813-1888). Dumas rendit compte de son périple de façon fort pittoresque dans son ouvrage "Le Véloce ou Tanger, Alger et Tunis" paru en 1848.

Claude
jeanlucmeynet
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Re: le VELOCE 1840

Message par jeanlucmeynet »

Bonjour à tous,et plus particulièrement à Fabrice Bugel

En 2009 vous lancez ce thème de l'échouage du Véloce, et de
son au capitaine au long court(diplome sur titre à CALAIS le 31/03/1817) GRANDIN Pierre Marie Hippolyte en 1840. la legion d'honneur lui à ete remise en 1840 pour actes de devouement et pour sa conduite lors de l'echouage du vapeur de l'etat "le veloce"

Pouvez-vous nous fournir une preuve de cette remise de LH en 1840. Il semblerait qu'il ait obtenu cette reconnaissance en 1858.
En ce qui concerne les "reconnaissances" suite à l'échoument du Véloce, voici ce que notent les Annales de Calais:

« Dimanche 16/8 Embarquement du Roi et de sa suite…..
Lundi 17/8 A 5 h l’entrée du port de Boulogne est impossible. Le Véloce appareille et s’élève au vent.
A 14 h on entend 3 coups de canon à Calais. A ce bruit, un bateau pilote de Calais, monté par Jacques Pollet, se rend auprès du Véloce. Une fois hors du chenal, contrarié par les vents et la marée, il ne peut faire grands progrès et ne réussit à accoster le Véloce qu’à la hauteur des Bains. Il lui fut répondu qu’il était trop tard et qu’on se passerait de lui !
Quelques minutes après, le Véloce, nonobstant les signaux qui lui étaient faits, vint par une manœuvre qui dénotait le peu de connaissance du port, couper l’entrée à travers et donner de l’avant dans les travaux qu’on exécutait au bout de la jetée Est. La secousse, quoiqu’assez violent pour jeter à la mer les 2 embarcations du Véloce avec 5 marins, se fit encore telle qu’on eut lieu de le croire, et le bâtiment, d’une solidité extraordinaire ne fit comparativement que peu d’avaries, sa machine exceptée.
Immédiatement après l’échouement, le Roi et sa suite (ducs de Nemours, d’Aumale et de Montpensier, les princesses Clémentine et Adélaïde, la duchesse de Nemours, Madame Angelet, les ministres de l’intérieur, de la Guerre, des Finances et de la Marine, le général Heynès, le Colonel de Chabannes, Degrave, Miguet, Janin, le baron Fain, de la Tour-Perrier, Fontaine, Vatout et une suite d’un 30aine de personnes) débarquèrent sur des planches jetées à la hâte sur les fermes des travaux. Un marin fut noyé et son corps retrouvé 2 jours après à Waldam.
Sa Majesté resta sur le bout de la jetée jusqu’à ce qu’on pût lui assurer que tout le monde était en sûreté. Elle fut reçue par les autorités…..

Afin de perpétuer le souvenir de l’échouement du Véloce, l’administration municipale a fait placer sur la jetée Est, à l’endroit où le navire a frappé, une plaque de bronze portant :
« Louis Philippe, le duc et la duchesse de Nemours, le duc d’Aumale, le duc de Montpensier, la princesse Clémentine et madame Adélaïde, sœur du Roi, surpris par la tempête pendant le trajet du Tréport à Boulogne, sur le navire le Véloce, sont venus débarquer à cette jetée le 17 août 1840.

25/8 Mr Margolfcé, Capitaine de port et Mr Crèvecoeur, syndic des gens de mer à Calais, reçoivent la Croix de la Légion d’Honneur ; Mr Pollet, pilote, reçoit une médaille d’or ; tous 3 en récompense des services rendus par eux à l’échouement du Véloce. »

Il semblerait donc qu'il n'y ait que 3 récipendiaires, et seulement 2 pour la Légion d'honneur. Ce qui, à la lecture des evènements, peut se comprendre...on peut même douter de la suite de la carrière dudit commandant au sein de la Royale....

Merci d'éclaircir ce point.

Jean-Luc Meynet
sophie56
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Re: le VELOCE 1840

Message par sophie56 »

Merci beaucoup pour ce récit très intéressant.

J'ignorais qu'une plaque était posée aujourd'hui à Calais en mémoire de ce débarquement imprévu et de l'échouement du bateau.

Sophie
jeanlucmeynet
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Re: le VELOCE 1840

Message par jeanlucmeynet »

Bonsoir à tous,

En réponse à Sophie : je ne sais pas si la plaque en bronze soit toujours présente aujourd'hui. En effet le journal "Les Annales de Calais" que je mentionne datait de 1860 !

Pour le reste de l'intrigue, la lecture du carnet de voyage de Pierre Just Alexandre Vermot, alors Commis de marine à bord du Véloce, âgé de 19 ans, nous renseigne sur l'identité du Commandant : il s'agit du Capitaine Béchameil.

Voici un extrait de ses écrits, concernant cet "incident royal!"

16 août 1840

La corvette à vapeur le Véloce montée par le Roi et par la famille royale, accompagnés d’une nombreuse suite, laissait le Tréport à 11h du soir. Le Roi devait se rendre à Boulogne.
La lune était belle, la mer assez calme : tout faisait croire qu’un voyage commencé sous de si fameux auspices se terminerait heureusement. Mais que la fin devait en être différente !
Vers les 4 h du matin, la brise commença à souffler, la mer grossissait, et une embarcation à la remorque sur le point d’être coulée, par la trop grande vitesse du bâtiment, fût débarrassée de ses amarres.
A 6h, moment de la marée, nous n’étions pas encore à Boulogne, et le port n’ayant plus assez d’eau pour nous recevoir, le courant et la mer nous drossant vers le Nord, il fut décidé qu’on chercherait un abri dans les jetées de Calais.
La pluie tombait alors avec violence, la mer se creusait de plus en plus, le vent redoublait de furie. Le Roi avait été couvert par deux lames. Le Ministre M le Baron Roussin avait été renversé et blessé au nez. Les princesses malades, la Duchesse de Nemours* occupait ma chambre. * Les Ducs de Nemours et de Montpensier s’y trouvaient.
L’aspect de la cour était triste, mais calme. Le Roi montrait une fermeté extrême. Soutenu par deux matelots sur un canapé, il paraissait se livrer à de tristes réflexions.
Au fait, pourquoi était-il venu dans cette galère ?
Le Duc d’Aumale a montré dans cette circonstance difficile un aplomb remarquable chez un jeune homme peu habitué aux dangers de la navigation.
SA La Princesse Adélaïde n’a pas été éprouvée.
La Princesse de Nemours a au contraire été très malade ; mes livres placés un rayon au dessus de la tête du lit, ont du tomber sur elle, jetés à droite et à gauche. Un ouvrage intitulé « Un million de faits » était en morceaux.
A 9h dans le jour, le Véloce, battu par une mer déchainée aurait pu se réfugier dans un port d’Angleterre. Mais la situation politique avec cette puissance était si tendue, à cause de la question d’Egypte, qu’on n’a jamais songé sérieusement à s’y mettre à l’abri.

Calais se présentait donc : le port est terminé par deux longues jetées construites en bois qui s’avancent dans la mer.
Soit que la mer fut trop grosse pour que la manœuvre fut possible, soit que le navire n’est pas décrit un demi cercle assez grand, toujours est-il qu’il vînt engager son beaupré sur l’avant de l’estacade de l’ouest après avoir arraché ou brisé une demi douzaine de pieux.
Le premier moment présenta toutes les apparences d’un danger imminent. Le navire talonnait et la mer le rejetait sur les pieux de la jetée qu’il brisait sans cesse.
Les embarcations mises à l’eau avaient été brisées, sept hommes étaient emportés au loin par la mer. L’un d’eux, au moment de l’accident, le matelot Loréal du quartier de Belle-Ile, s’était réfugié sur un pieu de l’estacade qui était en réparation. Vivement impressionné et se croyant perdu, il fit le signe de la croix et allait se jeter à la mer (cela se passait à 20 pieds de moi, j’étais seul à l’arrière), lorsque mes cris et mes paroles énergiques le retinrent. Il a été sauvé ensuite par un canot.
La mer déferlait sur le navire de tous côtés. J’étais trempé*. * c’est là que j’ai contracté l’affection de poitrine, la bronchite qui m’a tourmenté sans cesse.
Pendant ce moment de tumulte inséparable d’une telle circonstance, un pont composé d’une seule planche avait été jeté du beaupré à l’estacade.
Le Roi avait passé presque porté par le Commandant sur cette planche fragile. Cinq minutes après, il n’y avait plus à bord que l’équipage du Véloce et le Ministre de la Marine.
M le Vice Amiral Roussin est grand, sec, froid. Il a montré autant de fermeté que de dignité.

...Le lendemain...
Nous étions donc échoués à l’entrée de la jetée. Le navire était couché sur le flanc, on faisait le tour à pied sec. Au moment du flot à 9 h de la nuit on devait tenter le désenchouage. En attendant, on fit mettre à terre tous les effets de l’équipage et on s‘occupa d’abattre les piles qui pouvaient gêner la marche rétrograde du navire.
A 9h, on fit marcher machine arrière et l’équipage se mit au cabestan. Les précautions nécessaires n’ayant pas été prises, en se dispensant de réunir les extrémités des barres par un tire-veille, la force de la machine étant plus puissante que celle du cabestan, les barres du cabestan ont été projetées à droite et à gauche, les hommes ont été renversés, plusieurs blessés, et l’un d’eux (c’était l’infirmier du bord) a été tué : le matelot Lagune de La teste.
Le Véloce, après des efforts inouïs finit par se tirer de ce mauvais pas ; nous reprenons le large. La mer est furieuse, la tempête s’accroit avec la journée du 18 qui commence à poindre ; journée si pénible que M Roussin dit ne pas en avoir vu de semblable pendant sa vie de marin.


Voici maintenant un autre témoignage du Débarquement de la famille du roi Louis-Philippe, sur la jetée Est de Calais, décrite par un passager :
« [...] On s’y trouve à deux heures. Le Véloce s’y lança de toute sa vitesse pour échapper au courant; mais son énorme longueur rendit trop lent le mouvement brusque qu’il lui faillit faire pour pénétrer dans le port ; il ne put doubler suffisamment la jetée de l’Est et l’aborda, restant heureusement accroché à l’estacade.
Le passage de bord à terre (étant) difficile, et il n’y avait plus de temps à perdre pour débarquer le roi et sa famille. En un instant les augustes voyageurs, portés par les matelots, se trouvèrent en sûreté sur la jetée; Vingt minutes après, le Roi passait la revue de la garde nationale et des troupes en garnison à Calais, aux acclamations de toute la ville ravie de le voir.»

Enfin, pour information complémentaire:
À la suite de cet épisode, la ville de Calais commanda, au peintre Alexandre Francia, une huile sur toile commémorant le souvenir de cet événement (Echouement du «Véloce», 1840, huile sur toile, musée des Beaux-Arts de Calais), tandis que le roi Louis-Philippe confiait à deux artistes le soin d’évoquer cette périlleuse entrée dans le port de Calais.
Antoine Léon Moral-Fatio réalisa une huile sur toile pour les Galeries historiques du musée de l’Histoire de France à Versailles et Thomas Sewell Robins fut chargé par le souverain d’immortaliser l’événement à l’aquarelle.

Avec mes cordiales salutations à tous,

Jean-Luc Meynet
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