LCM : Landing Craft Mechanized Si ce type d'engins a reçu l'appellation de "mechanized", ce n'est pas qu'il soit plus mécanisé lui-même que les autres, mais qu'il est destiné, de par sa conception, à débarquer des troupes mécanisées : il peut en effet transporter aussi bien un char (jusqu'à 30 tonnes, pour certaines versions) qu'un camion ou des troupes. En Indochine, le LCM, bâtiment à "cuve" de taille intermédiaire entre le LCT et le LCA ou LCVP, est rapidement devenu l'engin à tout faire des Flottilles. Il faut cependant distinguer parmi les LCM deux types, et trois variantes, dont l'une est largement prépondérante le LCM.Mk.6 :
Comme les LCVP, les LCM ont été profondément transformés pour servir dans les Flottilles : construction d'un réduit "blindé", à l'arrière, entourant le poste de l'homme de barre et les armes - établissement d'une toiture en deux parties, l'une au-dessus du réduit arrière, l'autre au-dessus de la cuve - aménagement de couchettes rabattables le long des parois de la cuve, sous le toit. Dans la version la plus complète, on obtient ce qu'on appelle un "LCM lourd" (généralement dérivé d'un LCM.Mk.6) l'armement comprend alors, chaque pièce étant protégée par ses propres masques, à l'intérieur du réduit :
Le fait que toutes ces armes soient groupées dans l'espace restreint du réduit du LCM explique peut-être le choix de l'expression de "boule de feu", pour désigner une certaine tactique de forcement d'embuscade. Dans une autre version, il n'y a qu'un canon de 20mm avec les deux 12,7. Puis, vers la fin de la période, quelques LCM sont à nouveau utilisés sans armement. La diversité est donc grande, mais l'engin de base reste le "LCM lourd". Les 20 premiers LCM sont arrivés de Manille au deuxième semestre de 1946, c'est-à-dire assez tardivement. Malgré toutes les pesanteurs administratives et financières, le nombre de ces engins passe à 51 à la fin de 1950, ce qui montre bien la valeur qu'on lui reconnait ; il augmente encore à partir de 1951. 2 . Les diverses versions du LCM Dans la première partie de la guerre, c'est pratiquement dans une seule version, le LCM lourd ou LCM blindé, que l'engin à tout faire des Flottilles accomplit des missions de natures très différentes
Lorsque la guerre se radicalise, on constate que le LCM n'est polyvalent qu'au prix d'une certaine médiocrité (le LCM "bon à tout" n'est "propre à rien") ; et comme les livraisons du M.D.A.P multiplient le nombre des engins disponibles, on développe diverses versions, dont chacune est spécialisée en vue d'un des types de mission. a) Tout d'abord, figurent en quantités désormais significatives les LCM dits "de charge", sans aucune modification : la puissance de feu. est certes limitée aux deux mitrailleuses de 12,7mm d'origine, abritée seulement par un masque léger, mais les lignes d'eau sont normales, la vitesse, les qualités de manoeuvre et la capacité de transport sont intégralement conservées. Servis par l'arme du Train, ces engins assure une part croissante des transports non opérationnels, soulageant ainsi la Marine d'une charge qui ne lui incombe pas normalement ; pour des raisons de sécurité et d'efficacité, les LCM du Train sont, la plupart du temps, intégrés aux convois Marine. b)
Ensuite vient le LCM monitor : à l'inverse du cas précédent, le LCM
est là tellement transformé qu'on le reconnait à peine : la porte avant est
supprimée et une sorte d'étrave arrondie est ajoutée ; l'essentiel de la modification
consiste dans l'installation d'une tourelle de char (un canon de 40mm et un
de 20mm) sur l'avant, et d'un mortier de 81mm dans ce qui reste de la cuve,
derrière la tourelle ; l'arrière ressemble à celui du LCM lourd, mais ne comporte
plus que trois armes automatiques au lieu de cinq (trois canons de 20mm MG,
ou un seul 20mm et deux mitrailleuses de 12,7 mm) ; sur une partie des monitors,
un mât télescopique est installé à l'arrière, avec un nid de pie, très précieux
pour voir par dessus les digues ; enfin, les parties sensibles sont protégées
par un blindage de 12 à 15 millimètres. Les deux premier LCM monitors
sont mis en service au Tonkin au troisième trimestre 1951. c)
Enfin, apparait le LCM de commandement, destiné à permettre l'exercice
du commandement d'une Dinassaut (ou d'un quelconque groupe occasionnel), pour
ce faire, son "réduit" arrière est dégagé, par suppression de deux des canons
de 20 MG et des deux mitrailleuses de 12,7, ce qui laisse de la place pour
quelques personnes et pour un minimum de mobilier (table, rangement) ; comme
sur le monitor, la porte de débarquement est supprimée, et l'avant muni d'un
semblant d'étrave, cependant qu'un mât télescopique portant un nid de pie
est installé à l'arrière ; des postes de travail pour opérateurs radio sont
aménagés dans la cuve, ainsi que divers systèmes d'antennes (filaires et:
à fouet) sur le toit ; l'armement comprend encore deux canons de 20 MG axiaux
(l'un tout à fait à l'avant, l'autre à l'arrière) et un mortier de 81 dans
la partie avant de la cuve, sans compter l'armement portatif. d) Et bien entendu, le LCM blindé "ordinaire" continue : il fournit, entre autres tâches, une importante contribution aux dragages, en tête des convois du Nord-Vietnam. |