Dragueur de mines Dahlia

Mis en chantier en 1954 chez Taylor à Chertsey en Grande-Bretagne, le MSI (Mine Sweeper Inshore) 76 Whippingham fait parti des 15 unités de type Ham réalisées pour la France. Financé par les Etats-Unis et transféré au titre du PAM (pacte d'assistance mutuelle), il est admis au service actif le 27 septembre 1955, jour de son arrivée dans l'hexagone. Etrangement, ces bâtiments ne sont pas baptisés mais uniquement désignés par un numéro de coque. Il faut attendre une décision du 22 février 1964 que l'anonyme M786 devienne Dahlia.

Avec plusieurs navires du même type, il forme la 16ème DIDRA (division de dragueurs) implantée à Cherbourg. En janvier 1965, devenu sans emploi à l'issue des dernières grandes opérations de dragage, le bâtiment est mis sous cocon au sein du 1er GDCM (groupe des dragueurs en complément de mobilisation). Maintenu en état de fonctionnement, il peut être réarmé à tout moment par du personnel d'active ou de réserve.

En 1967, Dahlia est réactivé et utilisé par le GEA après adaptation par l'arsenal de Cherbourg. Inlassablement, il va surveiller les infrastructures militaires auxquelles s'ajoutent les installations nucléaires civiles qui se multiplient dans les années 80. Les navires du GEA assurent des campagnes de prélèvements devant l'usine de retraitement de La Hague et les centrales EDF de Flamanville, Penly, Paluel et Gravelines.

N'ayant plus d'emploi guerrier, l'ancien dragueur est reclassé bâtiment auxiliaire divers le 1er juin 1973 et renuméroté A736. De 1971 à 1986, une deuxième unité de la série, Hibiscus, est employée conjointement comme navire de surveillance radiologique. Parrainé par la ville de Deauville, Dahlia se rend régulièrement à Paris en représentation. Sa mâture repliable lui permet de s'affranchir des nombreux ponts sur Seine.

Usé, le vieux navire est désarmé le 2 juillet 1990, date de la dernière cérémonie des couleurs. Ses missions sont reprises par la vedette de 21 mètres Coralline spécialement construite à cet effet par l'arsenal de Lorient. Après plusieurs années d'attente en grande rade de Cherbourg, l'ex Dahlia est transféré au cimetière marin de Landévennec, au fond de la rade de Brest. Il disparaît dans l'Atlantique au début des années 2000 après avoir servi de cible de tir.

Pour en savoir plus :
Les caractéristiques principales
La genèse des dragueurs
Bâtiments ayant porté le nom de Dahlia
Une collection de photos
Les dragueurs type AMI
Ex.
Nom
En service
Désarmé
 
Ex.
Nom
En service
Désarmé
MSI-20 Frettenham M771 Tulipe
29/12/1954
20/04/1984
  MSI-48 Mileham M783 Hortensia
20/07/1955
18/11/1983
MSI-75 Vexham   M772 Armoise
02/04/1955
1989
  MSI-71 Tibenham M784 Géranium
23/07/1955
27/071987
MSI-46 Mersham M773 Violette
09/04/1955
13/02/1987
  MSI-68 Sparham M785 Hibiscus
05/10/1955
21/02/1986
MSI-40 Isham M774 Oeillet
30/04/1955
20/04/1984
  MSI-76 Whippingham M786 Dahlia
27/09/1955
02/07/1990
MSI-41 Kingham M775 Pâquerette
29/07/1955
15/06/1988
  MSI-69 Sulham M787 Jonquille
25/10/1955
03/12/1984
MSI-67 Stedham M776 Jasmin
05/11/1955
09/01/1986
  MSI-62 Ripplingham M788 Myosotis
10/09/1955
06/06/1984
MSI-61 Rendlesham M781 Aubépine
24/06/1955
1971
  MSI-66 Pineham M789 Pétunia
24/11/1955
26/09/1986
MSI-55 Petersham M782 Capucine
24/06/1955
04/1984
       
 
 
Les commandants de Dahlia
Lieutenant de vaisseau Coat 22 février 1955
Lieutenant de vaisseau Garnier
10 décembre 1956
... ...
Maître principal Gourmelen 26 juin 1967
... ...
Maître principal Galery 22 juin 1973
Maître principal Demoney 1974
... ...
Maître principal Jaudaux 9 mai 1977
Maître principal Nicolas 1979
... ...
Maître principal Fretard 26 mai 1983
Maître principal Legros 17 mai 1985
Maître principal Duquesne 27 mai 1987
Maître principal Coll 27 octobre 1989
Le GEA - Groupes d'Etudes Atomiques
La divergence du réacteur du Redoutable dans la nuit du 26 février 1969 fait entrer le port militaire de Cherbourg dans l'ère nucléaire. Anticipant cet évènement, la Marine nationale constitue le GEA (groupe d'études atomiques) implanté au sein de l'EAMEA (Ecole d'Applications Militaires de l'Energie Atomique). Son rôle essentiel est de détecter d'éventuelles pollutions marines, chimiques, ou radioactives.
Cette surveillance requiert des prélèvements réguliers d'eau de mer, de faune, de flore et de sédiments marins pour analyse en laboratoire. Nécessitant l'emploi d'un navire capable d'affronter les mauvaises conditions hivernales fréquentes en Manche, l'état major de la marine décide la conversion de deux dragueurs de petits fonds construit en bois, Dahlia et Aubépine remplacé ultérieurement par Hibiscus.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2007. Copie et usage : cf. droits d'utilisation

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