Genèse
des bâtiments de débarquements de chars
22 Landing Ship Tank (LST) américains sur une plage
du Pacifique au cours de la seconde guerre mondiale. |
Les Bâtiments
de Débarquement de Chars (BDC) font partie de la grande famille des bâtiments
amphibies dont le point commun et de pouvoir débarquer directement
sur une plage des troupes et du matériel.
L'idée n'est
pas récente. C'est sans doute de cette manière que les trirèmes
d'Agamemnon se lançèrent à l'assaut des rivages troyens,
que les nefs de l'amiral de Byzance partirent à la conquète de
la Crète, que les chalands de l'expédition d'Alger débarquèrent
à Sidi-Ferruch en 1830, et que les transports de Galipoli effectuèrent
le débarquement de 1915.
Mais plus proche
de nous, les LST (Landing Ship Tank), de construction américaine, s'illustrèrent
au cours des multiples opérations amphibies pendant la seconde guerre
mondiale, dont la plus célèbre est bien évidemment le débarquement
du 6 juin 1944 en Normandie. Ces LST et leur dérivés, dont
une partie fut transférée à la marine française,
formèrent par la suite l'ossature des Forces Maritimes en Extrême-Orient,
et constituèrent ce que l'on nomme communément les flottilles
des bâtiments en Indochine. Les huit LST français acquis grâce
au plan Marshall furent baptisés Laïta, Orne,
Vire, Rance, Odet, Cheliff, Golo
et Adour.
A la fin des années
50, les derniers LST encore en service (Odet, Cheliff, Rance,
Orne, Laïta) sont proches de leur date de retrait du service
actif, même si deux d'entre-eux, Trieux et Blavet, furent
stationnaires à Papeete quelques années encore, en étant pour
cela assez sensiblement modifiés pour permettre en permanence la mise en oeuvre
de deux hélicoptères légers. Il y avait donc un besoin
avéré de renouveler la flotte amphibie, avec des bâtiments
plus modernes et aux capacités accrues.
Le LST Chéliff et les BDC Trieux, Dives, Argens, au mouillage
à Papeete (juillet 1966 - Photo MN) |
Les BDC ont ainsi
été conçus pour les missions suivantes :
- La mise à
l'eau à proximité d'une plage d'engins amphibies (alligators,
LVT, LARC) ;
- Le débarquement
de troupes ou de matériel roulant (chars, camions) sur une plage -
après embectage - ou échouage opérationnel appelé
également « beaching ». Pour permettre le beaching,
les BDC possèdent des fonds plats et des possibilités de ballastage
pour ajuster les tirants d'eau au profil de la plage ;
- Le transport
de port à port (troupes et matériel).
Le transfert en
pleine mer de troupes et matériel est également possible avec
des engins tels que les EDIC (Engins de Débarquement d'Infanterie et
de Chars), CTM (Chalands de Transport de
Matériel) ou LCVP (Landing Craft Vehicule Personnel). On parle alors
de transfert de porte à porte.
La construction
de cinq bâtiments de débarquements de chars fut confiée
à deux chantiers privés, les Ateliers et Chantiers de Bretagne
à Nantes, et le chantier du Trait (Seine-Maritime). Ces cinq bâtiments
furent baptisés du nom de fleuves côtiers français : Argens,
Bidassoa, Blavet,
Dives et Trieux.
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