L'histoire du patrouilleur Albatros (2001-...)


L'Albatros est de retour à Brest pour y subir une longue période d'entretien.
2001 : 49e patrouille - Retour à Brest

L'équipage a droit à une période de permissions bien méritée, après avoir passé les fêtes de fin d'année dans le froid des Terres Australes (PEI/Permissions - 12 février au 8 mai), et avant de repartir, le 14 mai, pour une 49ème patrouille TAAF, qui est précédée par une escale à Port Victoria (Seychelles - 18 au 23 mai). Le bâtiment est de retour au port base le 19 juin.

Il est alors temps pour l'Albatros de reprendre le chemin de la Métropole pour y subir une IPER. Il quitte La Réunion le 15 juillet, fait escale au Cap (Afrique du Sud - 23 au 27 juillet), Dakar (8 au 10 août), Santa Cruz de Tenerife (Canaries - 14 au 18 août), et arrive à Brest le 24 août.

Le 29 août, l'équipage accueille son nouveau commandant, lecapitaine de frégate Bertrand Lesort. Depuis sa mise en service, l'Albatros vient pour la première fois à Brest pour réparations. L'intégralité de sa coque est inspectée et son système de propulsion entièrement révisé. Des nouveaux instruments de mesure sont installés pour améliorer ses performances dans ses missions de patrouille de police, de surveillance des pêches et d'assistance médicale.


Fait inhabituel, le chantier d'entretien de l'Albatros doit se poursuivre au port de commerce de Brest.

Fait inhabituel, et pour cause de réparation non programmée de la Jeanne d'Arc, le chantier d'entretien de l'Albatros doit se poursuivre au port de commerce de Brest, à la forme de radoub 1. Le patrouilleur, en IPER au bassin 4 en fond de Penfeld depuis début septembre, quitte le bassin le 5 novembre, et céde sa place à la Jeanne d'Arc pour 3 semaines de travaux. Le patrouilleur austral quitte alors le port militaire le 14 novembre, pour rejoindre la forme une du port de commerce. Cette solution originale avait déjà été utilisé, il y a 30 ans. C'était alors le Clemenceau que le port de commerce avait accueilli. Après un mois en cale sèche au port de commerce, le patrouilleur revient le 17 décembre au bassin 4 de l'arsenal.

2002 : Fin d'IPER - Retour aux TAAF - Interception musclée

Les travaux se poursuivent jusqu'en mars, et, à l'issue de son grand carénage, le patrouilleur austral quitte Brest le 26 avril. Il transit alors en océan Atlantique, fait escale à Porto, Las Palmas, Dakar, Saint Hélène, et Simon's Town.


L'Eternal tentera d'aborder l'Albatros lors d'une manoeuvre.
Repartant dans les TAAF, l'Albatros effectue une première partie de patrouille sans histoire si l'on excepte les conditions météorologiques. Le 3 juillet, l'Albatros découvre l'Eternal, palangrier sous pavillon des Antilles néerlandaises, surpris en ZEE Kerguelen en pêche illicite. La température dépasse à peine les 2 degrés, celle de la mer oscille entre 0 et 1 degré. Le client sera pour le moins peu coopératif, et tentera d'aborder le patrouilleur. Le choc sera assez violent sans toutefois faire de trop gros dégâts. Le palangrier est pris en charge et dérouté ves La Réunion pour être remis à l'administration judiciaire.

Un exploit original a lieu lors d'une patrouille suivante : 300 km à la rame, 800 km à vélo, c'est le défi qu'a relevé l'équipage de l'Albatros pour l'édition 2002 du Téléthon. Particularité de la démarche, c'est en mer dans des creux de 7 à 8 mètres que l'objectif fixé à été atteind par une bonne trentaine de marins, en moins de 24h00.

2003 : Adieu au BSM Garonne

En avril, le préfet de la Réunion, M. Gonthier Friederici, le député-maire de la ville de Saint Denis, René-Paul Victoria, et le général de division Roger Duburg, Comsup Faszoi, ont été reçus à bord de l’Albatros par le CV Louis-Claude Chailleux, Comar la Réunion, et le CF Bertrand Lesort, commandant le patrouilleur austral. Le préfet et délégué du gouvernement pour l’AEM a félicité l’équipage pour les nombreuses opérations menées au cours de cette année riche en navigation, dont le point d'orgue a été le déroutement du palangrier illicite Eternal en juillet 2002.

Début octobre, les frégates Nivôse et Floréal, le patrouilleur austral Albatros, le Batral La Grandière, les patrouilleurs La Boudeuse et La Rieuse, et le patrouilleur de gendarmerie Jonquille ont effectué leur stage Méco sous la tutelle de la division "Entraînement" de la Fan et des 26 entraîneurs détachés à La Réunion pour la circonstance. Au cours de ce stage de deux semaines, la coque de l’ex bâtiment de soutien mobile Garonne a été coulée. Le bâtiment avait été au préalable désarmé à la Réunion après transfert de ses ateliers à la base navale de Port-des-Galets. Le 9 octobre, après avoir été remorquée au large par le remorqueur-ravitailleur Rari, la Garonne est touchée par des tirs de missiles MM38, et des tirs d’artillerie. Trop endommagée, la coque a été achevée par le GPD (Groupe des Plongeurs Démineurs) de Cherbourg.

2004 : L'Apache joue au cow-boy

Le 3 février, l’Albatros, en mission proche des Kerguelen, détecte un navire de pêche qui navigue sans pavillon ni marque distinctive. C’est avec réticence, qu’à la troisième interrogation, le pêcheur a fini par décliner son identité. Il s’agit du Sherpa Uno, battant pavillon uruguayen, avec 35 personnes à bord. Il venait de changer de peinture de coque ce qui a rendu plus difficile son identification. Le navire qui est en dehors de la ZEE ne peut être arraisonné et détourné.

Le 17 juin, l’Albatros, accroche un écho naviguant dans la zone économique exclusive australienne des îles Heard et McDonald. Le bâtiment, s’aperçevant qu’il a été repéré, met cap au nord et entre dans la ZEE des Kerguelen. Les mauvaises conditions météorologiques et une mer démontée ne permettent pas son interception. Le 21, le pirate est à nouveau “accroché”. Il refuse la venue à son bord d’une équipe de visite. Le 23, l’Albatros est en vue de celui qui est identifié comme étant l’Apache, l’une de ses nombreuses identités. Le capitaine fait toujours preuve de mauvaise volonté et le préfet de la Réunion autorise le patrouilleur à effectuer des tirs de semonce. L’Apache, battant pavillon du Honduras, obtempère à l’ordre de stopper. A bord, 40 hommes d’équipage et, dans les cales, 60 tonnes de légine illicitement pêchée sont découverts par l’équipe de visite. Escorté par l’Albatros, le pirate est contraint de mettre le cap sur la Réunion où il arrive le 1er juillet. L’interception de l’Apache est le résultat d’une coopération étroite entre l’Afrique du Sud et la France, des contrôleurs de pêche sud-africains avaient été embarqués près de l’île Marion. Le chef de l’État, Jacques Chirac, adressera le 29 juin, ses félicitations au commandant et à l’équipage de l’Albatros, après l’arraisonnement de l’Apache.

2005 : Evacuation sanitaire - 4 tonnes de requins sur le New-Fortune

Le 3 mai un marin indonésien qui effectuait une campagne de pêche à bord du Bouzon, un navire seychellois, est grièvement mordu à la cuisse par un requin au large de Madagascar. L’homme souffre d’une forte hémorragie qui peut se révéler mortelle. La Boudeuse, envoyé sur place avec un médecin et un infirmier prend en charge le blessé le lendemain. Puis le patrouilleur fait route vers l’Albatros où le blessé est transféré pour y être opéré. Le convoi repart vers la Réunion où il arrive le 6 mai.

Le 24 mai, au cours d’un transit, l'Albatros repère un palangrier de 21 mètres, le New Fortune, à l’Est du banc du Geyser, dans la zone économique exclusive des Glorieuses. Devant l’incohérence des déclarations du capitaine, une équipe de visite est envoyé à bord et découvre quatre tonnes de requins, de thons, ainsi que diverses espèces pélagiques. Le palangrier, armé par un équipage de 16 personnes d’origine asiatique, est dérouté vers Mayotte où le convoi arrive le 27 mai.

Le 15 juin, le patrouilleur arraisonne au nord de Bassa de India un voilier sud-africain de 32 m, le Mieke, en pêche illicite dans cette zone protégée. A son bord 9 hommes d'équipage et 8 touristes qui pratiquaient une pêche plus sportive qu'industrielle. Le matériel a été confisqué, et remis aux autorités judiciaire de La Réunion.

2006 : Assistance à un marin du Galaecia

Le patrouilleur austral Albatros, parti en mission dans les Terres australes et antarctiques française (TAAF) le 7 juin, est arrivé mardi 11 juillet à La Réunion. Durant cette mission il a porté assistance au palangrier espagnol Galaecia. Le navire, dont un des membres d’équipage était souffrant, naviguait alors au large de l’île d’Heard dans la zone économique exclusive (ZEE) australienne. La météo ne permettant pas le transbordement du malade, la consultation a eu lieu par radio. Son évacuation ne s’est pas avérée nécessaire : le navire de pêche a repris sa route vers Durban après réception d’un traitement antibiotique envoyé par l’Albatros… par la mer.

L'Albatros rentre le 13 octobre d’une mission de surveillance dans les ZEE des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Il y a mené une patrouille de plusieurs semaines avec des contrôleurs australiens à son bord. Un traité entre la France et l’Australie renforce la lutte contre la pêche illicite dans cette région : l’accord autorise l’un ou l’autre des deux pays à intervenir dans la zone de souveraineté de son partenaire et d’y faire usage de la force pour arraisonner, le cas échéant, un bateau suspecté de pratiquer une activité de pêche illicite. A bord de l’Albatros, se trouvait également le professeur Duhamel, du muséum d’histoire naturelle de Paris, menant une étude sur la biomasse et la pêche illicite

2007

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2008

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2009 : Lutte contre la piraterie

Quittant provisoirement ses missions usuelles de police des pêches dans les cinquantièmes hurlants, le patrouilleur austral Albatros s’est vu attribuer une nouvelle mission peu banale. En effet, le bâtiment a reçu l’ordre de rapatrier le 22 janvier à l’île de la Réunion 115 enfants de 6 à 17 ans, partis depuis deux semaines en camp de vacances IGESA à l’île Maurice. Le vol de retour annulé pour raisons techniques, c’est par la mer que le voyage s’est finalement déroulé.

En mai 2009, l'Albatros est intégré à l'opération européenne Atalante, destinée à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Il fait partie des trois bâtiments français participant à cette époque à Atalante (avec la frégate Nivôse et l'aviso Commandant Ducuing).

En novembre, l'Albatros effectue une escale à Simon’s Town (Afrique du Sud) avant d’effectuer une nouvelle patrouille dans les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises). La France et l’Afrique du Sud négocient actuellement un accord réciproque concernant la surveillance des zones maritimes des pêches. Un accord similaire, signé avec l’Australie, permet aux surveillants de pêche d’un pays d’embarquer sur les navires de l’autre pour y constater les infractions commises dans la zone économique de son pays. Depuis que cet accord est en vigueur, plus aucune activité de pêche illégale n’a été constatée dans les ZEE des 2 pays. Les scientifiques ont aussi conclu que la population de poisson dans les ZEE des deux pays est à nouveau en augmentation.

L'Organisation Maritime Internationale a récompensé, le 23 novembre 2009, des bâtiments militaires s'étant illustrés dans la lutte contre la piraterie. Des certificats ont, ainsi, été remis lors d'une cérémonie à Londres, au siège de l'OMI. En tout, 9 bâtiments de la Marine nationale ont été récompensés pour leurs actions sur une période allant du 8 décembre 2008 au 3 juillet 2009. Ces navires sont le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, les frégates Nivôse, Floréal, Georges Leygues et Aconit, les avisos Premier Maître L'Her, Commandant Ducuing et Commandant Bouan, ainsi que le patrouilleur Albatros.

2010

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Glossaire :
FAZSOI : Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien, TAAF : Terres Australes et Antarctiques Françaises, ZEE :Zone économique exclusive, PEI : Période d'Entretien Intermédiaire, IE : Indisponiblité pour Entretien ; IA : Indisponibilité Accidentelle ; IPER : Indisponibilité Pour Entretien et Réparations, Légine : poisson à chair grasse qui ne vit que dans les TAAF et dont le prix est particulièrement élevé, Palangrier : Navire de pêche industrielle utilisant des lignes pouvant supporter plusieurs dizaines de milliers d'hameçons.

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