Observations générales sur les listes de la flotte


Une caligraphie soignée.
(Fonds Marine, G11)
Les observations que l'on peut dégager, après une première approche, sont les suivantes :
  • L'année 1671 est particulièrement importante pour les noms des bâtiments de guerre, car elle voit apparaître une liste de noms fixes que « sa majesté leur a fixez ». Le but étant d'éviter les doublons ou les noms inappropriés (baptiser un bâtiment est, hier comme aujourd'hui, un acte politique). Mais cette année marque également la véritable naissance d'une administration de la marine.
  • L'aspect financier est déjà au coeur des préoccupations. Ainsi le détail des coûts pour un mois par bateau est indiqué dès 1669.
  • La liste au 1er janvier 1675 est la première à y introduire des éléments dimensionnels, en donnant les tirants d'eau des différents bâtiments. Elle donne également des pronostics de durée de vie à ces bâtiments (les prévisions seront rarement tenues...). Mais c'est à partir de 1696 que les données dimensionnelles sont plus complètes (longueur, largeur, creux, tirant d'eau).
  • L'évolution technologique est relativement faible tout au long de ces années, en témoigne le tonnage moyen des bâtiments qui varie peu entre 500 et 600 tonneaux.
  • La taille des bâtiments est étonnamment petite par rapport aux nombre de marins embarqués. En 1710, un vaisseau tel le Royal Louis de 110 canons, d'à peine plus de 57 mètres de longueur, embarquait 1 150 hommes d'équipage en temps de guerre !
  • enfin, il serait injuste de tenter toute comparaison entre la marine de Louis XIV et celle d'aujourd'ui, en terme de tonnage ou de personnel, car les bâtiments à voiles n'avait pas la disponibilité qu'on connaît aujourd'hui, ni surtout la puissance de feu.

Les listes détaillées de la flotte entre 1669 et 1772 ont été retranscrites dans leur intégralité. Voir tableau ci-dessous :

Listes par années de la flotte de guerre française (1669-1772)

Demi-bloc du vaisseau Tigre de 46 canons (1724).
Musée de la Marine de Toulon.

Remarques diverses :

Les noms des navires sont toujours précédés de l'article dans la source originale. Pour simplifier la lecture, l'article n'a pas été reproduit. Les noms ne sont pas précédés de l'article. On note que l'on dit Le Ferme et non La Ferme, mais en 1673 c'est écrit La Ferme...

Certains noms anciens ont été remis en forme en prenant compte l'orthographe actuelle, pour permettre une lecture plus aisée. Ainsi Le Hazardeux devient Le Hasardeux, ...


Un canon de 12 sur le chantier de l'Hermione à Rochefort.
De même les dimensions, qui sont données en pieds et pouces, ont été retranscrites en mètres (les puristes me pardonneront-ils ?).

Si les Archives Nationales conservent la plupart de ces précieux manuscrits, dont la totalité est consultable sous forme de microfilms au CARAN, certains originaux sont propriétaires d'autres centres d'archives ou bibliothèques. On note :

Texte et photographies Net-Marine © 2010. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours.