Les
escorteurs rapides
Au
sortir de la deuxième guerre mondiale, la marine française
est réduite à un échantillonage de bâtiments français usés par le
conflit ainsi que des unités légères d'origine variée, américaine,
britannique et allemande.
Les
combats ont démontré l'utilité de navires d'escorte capables de se
battre sur toutes les mers. L'expérience de la bataille de l'Atlantique
a permis de déterminer le type de navires nécessaire pour l'escorte
des convois océaniques. A partir de 1943, apparaît un type d'escorteur
comme les frégates anglaise de type River, ou américain comme
les destroyers d'escorte dont six de chaque seront intégrés dans la
marine française. Ces bateaux seront la base de la réflexion qui conduira
à la création des escorteurs rapides.
En
1949, la France avec les autres pays occidentaux entrent dans la guerre
froide. La Marine Nationale centre sa statégie sur les groupes aéronavals.
Le 4 avril, l'OTAN est fondée, la France en est un des membres fondateur.
Dans le cadre de cette organisation, elle se voit confier comme mission
prioritaire, la lutte anti-sous-marine. Pour cela elle a besoin d'outils
spécialisés.
En
1949, 3 types d'escorteurs sont prévus :
-
des escorteurs de 2500 tW, destinés à l'accompagnement des grands
navires de combat comme les porte-avions, ces navires donneront
les futurs escorteurs d'escadre ;
-
des escorteurs de 1500 tW, spécialement conçus pour l'escorte des
convois et la lutte anti-sous-marine, se seront nos escorteurs
rapides ;
-
des escorteurs de 600 tW, mais dont la réalisation sera abandonnée,
sauf peut-être pour les escorteurs côtiers.
Le
17 mars 1948, est présenté le projet d'escorteur rapide type E50.
Il défini un escorteur de plus ou moins 1500 tW, d'un déplacement
d'essai de 1900 t.
La
solution qui sera approuvée le 11 octobre 1950, consiste en un appareil
moteur de 20 000 ch, à turbine à vapeur qui permet une vitesse
de 26 nd et une autonomie de 4850 nautiques à 15 nd. L'armement anti-sous-marin
prévu est un grenadeur, 2 mortiers et surtout 4 groupes de 3 tubes
pour des torpilles de type K. Il est prévu au départ, d'équiper les
escorteurs d'un canon de 105 mm SKC allemand et deux affûts double
de 57 mm, mais le 105 mm qui n'est pas anti-aérien sera finalement
remplacé par un 3ème affût de 57 mm. La détection ASM sera
assuré par un Asdic (sonar), en outre seront prévus un radar de veille
aérienne, un radar de veille surface et un radar d'artillerie. L'effectif
prévu se compose de 12 officiers, 31 officiers mariniers et 149 quartiers-maîtres
et matelots.
Escorteur
rapide type E50 |
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Les
quatre premiers bâtiments appartiennent à ce type, ce sont Le
Corse, Le Brestois,
Le Boulonnais et Le
Bordelais. Ces navires sont équipés comme décrit ci-dessus.
La topille de type K, mise en service en 1956, sera remplacée
par la torpille L3 à partir de 1961. Un lance roquette sextuple
de 375 mm remplace les grenadeurs et mortiers. Le
Corse et Le Bordelais
seront mis en service en 1955, les Le
Boulonnais et Le Brestois
attendront 1956.
La
position des 4 groupes de tubes lance torpilles apparaît vite
comme devant être modifiée, ceci entraînera la conception du
type E 52. |
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Escorteur
rapide type E52 |
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Le
type E 52 comporte les escorteurs Le
Normand, Le Picard,
Le Gascon, Le
Lorrain, Le Bourguignon,
Le Champenois,
Le Savoyard, Le Breton,
Le Basque, L'Agenais
et Le Béarnais.
La mise en service se déroule de 1956 à 1958. Les tubes lance-topilles
sont retirés et remplacés par un lance-roquettes sextuple de 375
mm installé devant la tourelle de 57 mm avant. Les tubes sont
au milieu du bâtiment, derrière la cheminée. Le dessin de la passerelle
va également évoluer pour passer progressivement de la passerelle
ouverte du type E50 à celle fermée et élargie des Agenais
et Béarnais. |
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Escorteur
rapide type E52b |
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Le
type E52b est la dernière évolution des escorteurs rapides. Ce
groupe comprend L'Alsacien,
Le Provencal et Le
Vendéen, mis en service respectivement en 1960,
1959 et 1960. Le lance-roquettes est supprimé du roof avant, un
des deux affûts de 57 mm arrière est remplacé par un mortier quadruple
de 305 mm, derrière le télépointeur des 57 mm. Les valises porte-torpilles
sont supprimées. Ces bâtiment doivent également leur silhouette
particulière à une nouvelle cheminée de type profilée. En 1972,
le sonar DUBV-1 sera remplacé par un DUBV-24 à basse fréquence.
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(D'après
un article de Jean Moulin paru dans "MARINE Guerre & Commerce"
n° 42 de mars/avril 1996 - Schémas CAA/Yannick Le Bris)
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