Armand,
duc de Maillé Brezé
Né
en avril 1619, neveu de Richelieu par sa mère, soeur du cardinal, il fut élevé
et protégé par celui-ci et commença à servir dans l'armée avec son père dès
l'âge de 15 ans. En 1636, Richelieu lui fit donner en survivance sa charge
de surintendant et grand-maître de la navigation et du commerce à laquelle
vint se joindre en 1639 celle de grand-maître des galères.
Il
opéra alors en Méditerranée, s'empara de Villafranca et neutralisa les Génois.
Commandant la flotte du Ponant en 1640, il détruisit devant Cadix le 27 juillet
un gros convoi espagnol. L'année suivante, Brézé fut envoyé en ambassade au
Portugal, alors en révolte contre l'Espagne. En 1642, passé en Méditerranée
avec 20 vaisseaux armés à Brest, il assura avec sa flotte le succès de l'armée
de Catalogne et permit la prise de Perpignan et la conquête du Roussillon.
Le 25 mai, il arriva à Barcelone, y concentra une escadre de 41 vaisseaux,
17 galères et 13 brûlots avec laquelle il défit la flotte espagnole au cours
d'une bataille de quatre jours (1-3 juillet). Le S l'ennemi refusait le combat
et s'enfuyait vers les Baléares. Devenu en décembre 1642, à la mort de Richelieu,
grand-maître de la navigation, gouverneur de Brouage et La Rochelle, duc de
Fronsac, il remporta un nouvel et éclatant succès le 3 juillet 1643 en infligeant
un véritable désastre à une flotte espagnole au cap de Gate, près de Carthagène
et s'assura ainsi la maîtrise presque absolue de la Méditerranée occidentale.
En 1646, la guerre s'étant transportée en Italie où Mazarin cherchait à chasser
les Espagnols des présides de Toscane, Maillé-Brézé était sur le point de
remporter une brillante victoire au large d'Orbitello, le 14 juin, lorsqu'il
eut la tête emportée par un boulet. Sa mort prématurée priva la marine d'un
chef exceptionnellement doué et précipita une décadence qui ne cessait de
s'accélérer depuis la mort de Richelieu.
(Source
: Dictionnaire des marins
français - Etienne Taillemite, Ed. maritimes et d'outre-mer)