Bertrand -François Mahé de la Bourdonnais

Né à Saint-Malo le 11 février 1699, il embarqua à 10 ans sur un bâtiment armé pour les mers du Sud puis fit campagne aux Indes et aux Philippines tout en étudiant les mathématiques. Après avoir parcouru les mers du Nord et le Levant de 1715 à 1718, il entra en 1718 comme lieutenant au service de la Compagnie des Indes et fit un voyage à Surate tout en composant un Traité de la mâture des vaisseaux qui sera publié en 1751.
Capitaine en 1724, embarqué sur le Malabar, il gagna Pondichéry puis Mahé et contribua puissamment à la prise de ce comptoir pour l'attaque duquel il conçut une sorte de chaland de débarquement. Après s'être livré à des opérations commerciales fructueuses, il rentra en France en 1733, passa un moment au service du Portugal puis fut nommé en novembre 1734, par la compagnie des Indes, gouverneur général des îles de France et de Bourbon.
Développant une grande activité, il transforma ces deux îles, ranima leur écononie et fit de l'île de France une base navale qui rendra tant de services que l'Angleterre, qui s'en était emparée en 1810, refusa de la rendre à la France aux traités de Vienne. Les louanges de cette brillante administration ont été chantées par Bernardin de Saint-Pierre.
Promu capitaine de frégate dans la marine royale en 1740, La Bourdonnais reçut mission d'aller secourir Dupleix aux Indes. Il arma avec des moyens de fortune une escadre de cinq bâtiments avec laquelle il dégagea Mahé attaquée par les Malabars (1741) puis occupa les îles Seychelles et Rodrigue. En 1746, à la tête d'une escadre de neuf vaisseaux, il réussit à combattre avec succès une division anglaise devant Negapatam Quillet 1746) et à s'emparer de Madras, ce qui l'entraîna dans un vif conflit avec Dupleix à propos des clauses de la capitulation de cette ville. Rentré à l'île de France, il ramena. un convoi jusqu'à la Martinique et fut fait prisonnier par les Anglais.
Mis à la Bastille à son retour en France, à la suite des accusations portées contre lui par Dupleix, ses biens confisqués, il fut enfin libéré et reconnu innocent mais sa santé était ruinée et il mourut à Paris dans la misère le 10 novembre 1753. Ses Mémoires ont été publiés en 1827.

(Source : Dictionnaire des marins français - Etienne Taillemite, Ed. maritimes et d'outre-mer - photo © Jean-Michel Roche, Musée de la Compagnie des Indes ; Port Louis)