Histoire du Bâtiment de Soutien Mobile Loire (1965-85)

L'expédition de Suez (fin 1956) avait mis en évidence l'insuffisance des moyens logistiques de la "Force Navale d'Intervention". L'Etat-Major Général demande alors, à l'automne, au Service Technique des Constructions et Armes Navales d'étudier des bâtiments "destinés à assurer le maintien en conditions opérationnelles des diverses formations que la Marine peut être amenée à mettre en oeuvre simultanément". Ces bâtiments reçurent alors le nom de "Bâtiments de Soutien Logistique" (BSL). On s'orienta vers la construction de plusieurs unités de tonnage modéré, possèdant des caractéristiques communes. Quatre versions furent prévues à l'origine : Electronique, Amphibie, Dragage et Sous-Marins. En fait, il y en aura 5 :

  • Le Rhin : soutien "Electronique" ;
  • Le Rhône : soutien de sous-marins ;
  • La Rance : soutien Sécurité ;
  • La Garonne : soutien d'escadre en mécanique et électricité générale (BSL Atelier) ;
  • La Loire : soutien de dragueurs de mines.

Mise en chantier le 9 juillet 1965 par la DCAN de Lorient, la Loire est mise à flot le 1er octobre 1966 et armée pour essais le 4 mars 1967. Son premier commandant est le capitaine de corvette Hervé.


Le Bâtiment de Soutien Logistique (BSL) Loire lors de sa mise à flot (1er octobre 1966).

A quai à La Pallice avec deux dragueurs à couple (Photo MN).

La Loire est armée définitivement le 1er mai 1967 et admise au service actif le 17 octobre 1967, et rallie son port base, Brest, au sein de la 2ème escadrille de dragage et de forces côtières (2e ESDRA).

Tout au long de sa longue carrière, la Loire sera dédiée à la Guerre des Mines et au soutien de la Force de Guerre des Mines. Le bâtiment connaît quelques soucis de jeunesse, au point de vue propulsif, mais également pour assurer le soutien des dragueurs, puisque son bordé en dévers empêche l'accostage sûr à couple des dragueurs. Durant le commandement du CC Hervé, la Loire parcourt ses 15612 premiers nautiques, en 136 jours de mer, et 238 appontages ont lieu sur la plateforme.

Le capitaine de corvette Pierre Roulhac de Rochebrune prend le commandement du BSL le 12 juillet 1968. Du fait de soucis propulsifs persistants, la période de garantie des moteurs est repoussée jusqu'en août 1969, l'hypothèse retenue étant l'alourdissement du bâtiment : la Loire pèse 300t de plus que ses sisterships, le Rhin et le Rhône. La Loire se déploie dans toute l'Europe, accompagnant la 2e ESDRA en Méditerranée, Espagne, Allemagne, Norvège, à La Pallice.
Le soutien peut être apporté simultanément à 10 dragueurs et deux groupes de plongeurs démineurs. Elle participe notamment aux exercices Tiburon II en octobre 1968 et Mistral en novembre 1968. Durant le printemps 1969, la Loire part en croisière dans le grand Nord, du 22 avril au 12 mai 1969, avant de soutenir les exercices Toudra en mai-juin 1969, Marindra en septembre 1969, Tiburon II en novembre 1969 et Brestdra en décembre 1969.


Au bassin à Brest
(août 1970 - Photo Patrick Du Cheyron)

L'été 1969 est mis à profit pour effectuer un petit carénage (7 juillet au 2 août 1969). Entre temps, elle apporte son concours à l'Ecole navale pour embarquer des élèves dans le cadre de "corvettes" d'entraînement à la navigation. Elle navigue ainsi jusqu'à Brême en mars 1969 et en Iroise en octobre 1969. Les ateliers apportent parallèlement leur concours aux dragueurs durant les périodes d'entretien au port base.

Le 9 janvier 1970, le capitaine de corvette Xavier Chaillou de Fougerolle prend le commandement de la Loire. Durant son commandement d'un an, la Loire soutient trois exercices de dragage, un dans la région toulonnaise (Olive verte du 2 au 11 mars 1970), deux en Sud Bretagne (Chapeau Rond du 20 au 29 avril 1970, Tiburon du 26 septembre au 2 octobre 1970). Elle participe à l'opération de dragage NEW BROOM II du 25 mai au 12 juin 1970 au large des côtes néerlandaises avec 4 marines de l'OTAN, le commandant de la Loire exerçant à cette occasion le commandement d'un groupe de dragage franco-allemand de bâtiments.

Durant l'été 1970, la Loire se déploie durant une mission d'un mois en Norvège, du 22 juin au 22 juillet 1970. Elle réalise des escales aux Pays-Bas, en Allemagne, Norvège et en Grande-Bretagne. D'énormes défenses gonflables sont mises en place à bord pour l'accostage à couple au mouillage des dragueurs, lui permettant d'accueillir jusqu'à sept bâtiments.


Au bassin à Brest (août 1970).

Le 15 janvier 1971, le capitaine de corvette François Piquet prend le commandement du bâtiment. La Loire participe tout d'abord en soutien aux exercices interalliés Norminex (4 au 20 mars 1971) et Rusty Razor (1er au 15 mai 1971), et à deux missions de soutien de la 21e DIDRA à Nantes et Saint Nazaire du 9 au 17 février 1971, puis de la 23e DIDRA aux Glénans du 24 au 28 mai 1971. Du 13 au 22 juillet 1971, elle participe aux manifestations du 25e anniversaire de la Force Navale Belge à Ostende.

Durant l'été 1971, la Loire appareille sur alerte pour transport et soutien d'un détachement hélicoptère du 16 août au 11 décembre en Amérique du Sud. Elle transporte une Alouette III dernier modèle et sur le pont milieu, dans une énorme caisse, le premier hélicoptère Puma partiellement démonté. Une équipe civile de "Sud Aviation" fait la traversée à bord.

La Loire assure également, durant cette mission, la surveillance des pêches au large de la Guyane (24 au 27 novembre 1971) et effectue régulièrement des démonstrations de ses moyens de soutien aux marines étrangères, puisqu'elle visite 6 pays d'Amérique du Sud, le Sénégal et la Guyane en 11 escales différentes (Dakar, Santos, Buenos-Aires, transit par les chenaux de Patagonie, Valparaiso, Arica, Callao, Guayaquil, Cartagena, La Guaira, Iles du Salut, Fort-de-France , Brest). Elle passe pour la première fois la ligne de l'équateur au cours de cette mission.

Le bâtiment passe au bassin pour un petit carénage du 10 janvier au 22 février 1972. Durant ce passage au bassin, le capitaine de corvette Jean PICART en prend le commandement. Le BSL participe à l'opération CHAMISEINE du 22 février au 9 mars 1972, au soutien des dragueurs en baie de Quiberon du 17 au 28 avril 1972, aux exercices Norminex, Tiburon IV et Strong Express, qui la mènent de mai à septembre de Quiberon à Port Edgar et Tyne Mouth. L'été est consacré à l'entretien majeur, puisque la Loire connaît sa première période d'Indisponibilité Pour Entretien et Réparations du 19 juin au 31 août 1972. A l'issue, le mouillage de mines OTAN est validé pour la première fois, celui de mines françaises et allemandes étant prévu pour l'été 1973.

Une nouvelle ère s'ouvre pour la Loire : une de ses missions est désormais la surveillance de la grande pêche sur les bancs de Terre Neuve. La Loire y apporte également son soutien matériel et médical aux pêcheurs. Elle se déploie pour la première fois durant le 4e trimestre 1972 en Atlantique Nord. Cela ne va pas sans conséquence sur la vie à bord : l'installation de climatisation n'avait jamais bien fonctionné en mode "pompe à chaleur" pour le chauffage. Elle est remise en état durant l'IPER permettant le déploiement vers Terre Neuve : cela fonctionne bien , mais chose étonnante, la sensation de maux de tête et de "gueule de bois" est ressentie à chaque fonctionnement prolongé du fait de la très faible hygrométrie de l'air en zone Terre Neuve - Labrador.


Arrivée au Havre (1974).

Durant le commandement du capitaine de corvette puis capitaine de frégateRobert Esnault, qui débute le 29 janvier 1973, la Loire et son équipage vivent des moments exceptionnels et mémorables durant la mission de surveillance et d'assistance à la grande pêche sur les grands bancs de Terre Neuve du 1er février au 31 mai 1973.
Les pêcheurs apprécient la rapidité d'intervention de l'hélicoptère pour le ravitaillement, les installations médicales confortables - dont le cabinet dentaire qui a remplacé l'atelier photographique - le ravitaillement à couple avec la grue, les compétences des ateliers (mission proche de celle du soutien d'une Force de Guerre des Mines).
L'hélicoptère est utilisé pour reconnaissance et ravitaillement des pêcheurs à l'intérieur du "pack" (Alouette III qui contrairement à la II transporte des blessés et a sa cabine chauffée).
La navigation en eaux très froides (-4°C car l'eau de mer gèle à température négative) pose de gros problèmes à l'équipage :
- le contact des carters moteurs avec la coque amène l'huile à des températures très basses "au démarrage le graissage est douteux" ;
- les pompes à chaleur étant en avarie dès janvier, tout le chauffage s'effectue de manière électrique, maintenant une température dans le bord décente, même si elle atteint 5-6°C par endroit, où les cloisons sont couvertes de givre en permanence ;
- le gel de l'eau des soutes d'eau douce, en contact au travers de la coque avec l'eau de mer à -4°C.


Sur fond de Cap Nord, lors de la campagne d'assistance à la grande pèche de juin-juillet 1974.

Cela amène le bord à demander l'implantation d'une chaudière auxiliaire pour déglacer le guindeau, la plage avant et le pont d'envol, réchauffer l'huile des moteurs et les caisses à eau douce, ainsi que les zones vie avant et arrière du bâtiment lors des prochaines missions de surveillance des pêches. En 1973 le pack s'est étendu jusqu'à l'île SABLE et le port de St Jean de Terre Neuve a été bloqué jusqu'au 1er juin. Le bâtiment a été contraint de naviguer dans la glace dont l'épaisseur sous la flottaison pouvait atteindre 4 à 6 mètres.

Le capitaine de frégate Esnault raconte l'un des moments les plus palpitants de cette campagne : "Au moment du dégel qui commence fin avril, 1ère quinzaine de mai, le pack se transforme en un magma de glace pillée qui descend à une profondeur supérieure au tirant d'eau du bâtiment. Les filtres situés sur les circuits d'eau de mer des moteurs se remplissent de glace et les circuits se désamorcent. D'où l'obligation de stopper, ce qui n'est guère recommandé dans le pack. Cet incident nous est arrivé en pleine nuit, lors de la remontée sur St Jean de Terre Neuve. La chasse d'air étant impuissante à dégager les circuits, la seule solution a été de vider les filtres à la cale et de ne fonctionner que sur un seul à la fois. Cette façon de faire nous a permis de franchir la trentaine de nautiques qui restaient à courir pour atteindre St Jean de Terre Neuve, en changeant de filtre tous les dix à quinze minutes environ."
La méthode utilisée sur les brise-glaces est l'utilisation d'une citerne de réfrigération passive, qui se substitue à l'eau de mer, la Loire propose alors d'installer ce système à bord.


Les dragueurs Lilas et Gardénia, les chasseurs de mines Cérès et Calliope et la Loire à Suez (197
4).

La mission doit se terminer du fait de l'avarie d'un moteur de propulsion, le bâtiment rentrant à Brest pour le réparer du 1er juin au 8 juillet. Le bâtiment reprend ensuite le rythme de la guerre des mines, soutenant les exercices Marindra 73 (21 octobre au 5 novembre) et Donges 73 (12 au 23 novembre), puis l'Ecole navale, accompagnant les élèves du cours de brevet supérieur de chef du quart jusqu'à Göteborg du 28 novembre au 14 décembre 1973.

Le 11 octobre 1973, en baie de Douarnenez, la Loire conduit avec succès les essais de mouillage des mines OTAN. L'année 1974, sous le commandement du capitaine de corvette Pierre Gelez permet de poursuivre les exercices de guerre des mines :
Exercice Jaguar du 18 au 28 février 1974,
Exercice Baie de Seine du 4 au 12 mars, transit vers Dublin (escale du 15 au 19 mars 1974)
Exercice EDSM du 22 au 26 mars 1974
Exercice Norminex du 7 au 16 mai 1974.
La Loire réalise son premier mouillage opérationnel de mines du 1er au 3 mai 1974.

Le début de l'été est consacré à la surveillance de la Grande Pêche du 24 mai au 13 juillet, en Norvège du nord, Islande et Canada. La mission se déroule par très beau temps et en jour permanent. Le BSL fait halte durant cette campagne de multiples fois à Hammerfest, mais aussi à Honninsvaag du 7 au 8 juin 1974, Alta du 12 au 13 juin 1974, Tromsöe du 18 au 20 juin 1974, et Reykjavik du 5 au 9 juillet 1974,


Passation de commandement entre les CC Gelez et Rouarch (1975
).

Au retour, le bâtiment connaît sa 2e IPER, à Cherbourg du 18 août au 11 octobre 1974, avant de soutenir l'opération DECAN, le déminage du canal de Suez avant sa réouverture. Au cours de cette opération, du 2 novembre 1974 au 13 janvier 1975, la Loire embarque pour la première fois deux Poissons AutoPropulsé PAP 104. Elle transite par Augusta, du 9 au 11 novembre 1974, Port Saïd du 15 au 27 novembre 1974, Ismaïlia du 27 novembre au 21 décembre 1974 et Alexandrie, du 26 au 30 décembre 1974, puis au retour passe par Malaga du 6 au 9 janvier 1975.

Au retour de Suez, le 17 janvier 1975, le capitaine de corvette Claude Rouarch prend le commandement de la Loire. Le BSL appareille le 5 février pour une nouvelle campagne de surveillance des pêches dans le Grand Nord qui le mène à Saint Pierre du 13 au 15 février et le 26 février 1975, à Halifax, du 21 au 25 février 1975, Saint Jean de Terre Neuve du 3 au 6 mars 1975, et à Boston du 28 mars au 3 avril 1975.
A l'issue de l'exercice Norminex 75 du 19 mai au 1er juin 1975, le bâtiment connaît sa troisième période d'entretien majeur du 13 juin au 8 août 1975, avant de réappareiller pour la zone polaire du 14 août au 24 octobre 1975, cette fois en Norvège, mer de Barentz et au Spitzberg. La Loire fait halte à Harstad les 20 et 21 août 1975, à Honninsvaag les 21 et 22 août 1975, Tromsöe du 19 au 22 septembre 1975, Hambourg du 17 au 21 octobre et bien sûr cinq fois à Hammerfest.

L'activité est plus ralentie ensuite, de novembre 1975 à avril 1976, la Loire étant employée à quai pour soutenir les dragueurs de mines. Elle participe tout de même à de nombreux exercices : Donges 75 du 2 au 12 novembre 1975, Verdon 76 du 22 février au 3 mars 1976, Norminex 76 du 25 avril au 6 mai 1976 (mouillage de 32 mines), Marindra du 13 au 30 mai 1976, faisant escale du 15 au 17 et du 25 au 27 mai 1976 à Marin, du 17 au 22 mai 1976 à Vigo.

La Loire effectue parallèlement le mouillage de 10 mines du 22 au 30 janvier 1976 et se rend à Amsterdam du 18 au 22 juin 1976 et à Nantes pour une mission de représentation du 25 au 28 juin 1976. Durant l'été 1976, la sécheresse pose également des problèmes à bord, puisque la climatisation est indisponible depuis janvier 1973 : le bâtiment devient invivable lorsqu'à l'extérieur il fait 36°C à l'ombre.


A quai à Brest.

Le capitaine de corvette Michel Herreman prend le commandement de la Loire le 29 juillet 1976. Al'issue d'une période d'entretien du 1er au 22 août 1976, le bâtiment soutient durant toute l'année scolaire 76-77 la Force de Guerre des Mines durant une longue série d'exercices nationaux ou interalliés :
- exercice Teamwork 1976 du 7 au 21 septembre 1976 ;
- exercice franco-allemand Jaguar 77 en mer Baltique du 11 février au 8 mars 1977 : la Loire se rend successivement à Wilhelmshafen du 14 au 15 février 1977, Olpenitz du 19 au 23 février 1977, Kiel les 23 et 24 février 1977 et Chatham du 2 au 7 mars 1977.
- exercice Norminex 77 du 18 au 28 avril 1977
- exercice Toudra 77 du 8 au 19 juin 1977
- stage CEDRAC avec la Force de Guerre des Mines du 11 au 15 octobre 1976

La Loire participe au plan POLMAR du 18 au 31 octobre 1976 suite au naufrage du pétrolier Böhlen au large de l'île de Sein puis passe au bassin du 24 novembre au 21 décembre 1976 pour entretien. Du 24 au 27 juin 1977, elle se rend à Funchal sur l'île de Madère.

Le 7 juillet 1977, le capitaine de frégate André Gay prend le commandement de la Loire. Le BSL participe du 9 au 30 septembre 1977 à l'exercice Uniform Yawl en Belgique avec escale du 11 au 22 septembre 1977 à Ostende et du 26 au 29 septembre 1977 à Portsmouth, puis à l'exercice Mikay du 4 au 16 décembre 1977, avec escale à Plymouth du 12 au 15 décembre 1977.

La Force de Guerre des Mines s'entraîne début 1978 au large du Portugal du 11 au 21 janvier, la Loire faisant halte à Leixoës du 16 au 19 janvier, avant de connaître une nouvelle période d'entretien majeur du 21 janvier au 17 avril 1978. Dès la fin de sa période d'entretien, la Loire participe à la mission POLMAR consécutive au naufrage, le 16 mars 1978 du pétrolier panaméen Amoco Cadiz.

Du 16 mai au 13 juillet 1978, la Loire retrouve l'Océan Glacial Arctique pour une nouvelle campagne de surveillance des pêches : elle se rend à Hammerfest, mais également à Harstad les 29 et 30 mai 1978, Vardöe du 4 au 6 juin 1978, et à Tromsöe du 17 au 19 juin et du 4 au 6 juillet 1978.


Au quai des flottilles à Brest.

Le capitaine de frégate Bernard Patte succède au capitaine de frégate Gay le 18 juillet 1978. La Loire connaît une nouvelle année pleine d'exercices et de missions diverses en Manche et Mer du Nord :
- Exercice Northern Weeding du 1er au 22 septembre 1978 (escale à Plymouth du 2 au 4 septembre 1978 et Falmouth du 17 au 21 septembre 1978)
- Exercice Sweet Water du 6 au 27 octobre 1978 (escale à Den Helder les 8 et 9 octobre 1978 et Amsterdam du 19 au 24 octobre 1978)
- Exercice en baie de Seine du 11 au 31 mars 1979 (escale à Copenhague du 22 au 27 mars 1979)
- Exercice Norminex du 21 mai au 7 juin 1979
- Surveillance du trafic à Ouessant
- Exercice de lutte anti sous-marine au large des côtes de Bretagne du 14 au 16 juin 79
- Mission de présence en Manche et mer d'Irlande du 18 juin au 3 juillet 1979 (escales à Portsmouth du 18 au 25 juin 1979 et à Dublin du 27 juin au 2 juillet 1979)

La part de travail consacrée au soutien augmente de manière conséquente à la fin des années 70, la quantité de travail fourni au profit des autres bâtiments passant de 131 Hommes.Heures par mois à 1347 en 1979. Parallèlement, les ateliers doivent se moderniser pour pouvoir accueillir les nouveaux venus dans la Force de Guerre des Mines : les chasseurs de mines tripartites, de type Éridan : cette rénovation des ateliers doit se faire en deux périodes, durant la période d'entretien du 16 juillet au 5 octobre 1979 et celle prévue en 1980-81.


En ravitaillement à la mer avec le dragueur Céphée, juin 1981.

Le 6 septembre 1979, le capitaine de frégate Edouard Weiss prend le commandement de la Loire. Le BSL mène sa dernière mission d'assistance à la pêche dans le Grand Nord du 5 octobre au 11 décembre 1979, faisant halte à Punta Delgada du 9 au 11 octobre 1979 avant de rallier Saint Pierre (4 escales durant cette période), puis Goothab (Nuuk) le 25 ocotbre 1979, Halifax, du 6 au 9 novembre 1979, Saint Jean de Terre Neuve du 13 au 15 novembre 1979 et Boston du 26 au 30 novembre 1979.

La Loire participe ensuite à des exercices et sorties d'entraînement au profit de la Force de Guerre des Mines durant le début d'année 1980, et apporte son concours à l'Ecole navale pour l'entraînement à la navigation des élèves.
- Sorties d'entraînement de groupe avec les dragueurs et chasseurs de mines du 21 février au 1er mars 1980 et du 2 au 14 mars 1980, avec escales à Amsterdam du 25 au 28 février 1980 et à Portsmouth du 5 au 8 mars 1980, à Ostende du 10 au 13 mars 1980 et à Den Helder du 19 au 23 mars 1980 ;
- Exercice Norminex 80 du 12 au 28 mai 1980 ;
- Mouillage de mines d'exercice pour le CEFGM du 23 au 25 avril 1980 (CEFGM : Centre d'Entraînement de la Flotte / Guerre des Mines) ;
- Exercice Suroît 80 du 2 au 7 juin 1980.


Le capitaine de frégate Gérard Savy

Le capitaine de frégate Gérard Savy prend le commandement de la Loire le 2 septembre 1980. Le BSL participe tout d'abord à l'exercice Team Work 80 du 9 septembre au 4 octobre 1980, faisant escale à Plymouth, du 10 au 14 et du 19 au 22 septembre 1980, et à Oslo du 26 septembre au 1er octobre 1980.
La Loire appareille de Brest le 30 octobre 1980 pour n'y revenir que deux ans plus tard. Le groupe de guerre des mines quittant Brest est constitué de 3 dragueurs de la 10e DIDRA et d'un groupe de plongeurs du 3e GPD, ainsi que du traditionnel détachement de l'escadrille 22S avec son Alouette III. Le groupe fait halte à Cadix du les 4 et 5 novembre 1980, Augusta les 9 et 10 novembre 1980, Port Saïd les 13 et 14 novembre 1980 et rallie Djibouti le 19 novembre 1980. C'est la première incursion réelle de la Loire en Océan Indien (abstraction faite de l'opération DECAN dans la zone du canal de Suez).

Le 22 novembre 1980, la Division Anti-Mines de l'Océan Indien (DAMOI) est mise en place, aux ordres d'Alindien, l'amiral commandant les forces navales de l'Océan Indien. Le 23 novembre 1980, la Loire arbore la marque du capitaine de vaisseau commandant la DAMOI. La mission de la DAMOI est appelée à durer, et les bâtiments composant cette force viennent des trois régions maritimes (Manche-Mer du Nord, Atlantique et Méditerranée).
L'Etat-Major de la Marine redéfinit à cette époque précisément les missions des BSL, et celui de la Loire en particulier : "Le maintien de la disponibilité optimale des forces navales en déploiement loin des bases nécessite l'emploi des B.S.L. aptes à apporter leur soutien, tant dans l'exécution de l'entretien courant, de réparations, d'avaries accidentelles ou de combat que dans le recomplètement des consommations de rechanges de ces unités.


En navigation dans le golfe d'Aden (1981).

Le BSL Loire doit assurer, à partir d'un mouillage forain, le soutien logistique et le commandement d'une force de lutte contre les mines opérant principalement sur la façade Manche/Atlantique".

La force que la Loire doit pouvoir soutenir est du type :
- 3 chasseurs de mines tripartites de type Éridan,
- 3 chasseurs de mines type Circé,
- 2 chasseurs de type Dompaire,
- 5 dragueurs côtiers de type Capricorne,
- 1 Groupe de Plongeurs Démineurs.

Cette longue période avec tous les types de bâtiments de guerre des mines permet d'effectuer diverses expérimentations comme les ravitaillements en eau douce de dragueurs océaniques à 6 noeuds et les ravitaillements à la mer des chasseurs de mines type Dompaire.


Le capitaine de frégate Jean-Pierre Robillard lors d'une remise de décorations à son débarquement (21 août 1982)

La Loire est alors stationnée à Djibouti, son unique port de ravitaillement durant pratiquement un an, quittant la corne de l'Afrique uniquement à l'été 1981 le temps de se rendre à Mombasa, du 9 au 23 juillet 1981, pour passer au bassin. Elle y retourne du 18 au 23 janvier 1982.

Le 1er septembre 1981, le capitaine de frégate Jean-Pierre Robillard a pris le commandement du bâtiment, qui poursuit son activité régulière en mer et à quai dans la région djiboutienne.

La Loire se rend à Karachi pour passer au bassin du 13 au 26 mai 1982.

Durant toute cette période, les bâtiments entrant au sein de la DAMOI sont les chasseurs de mines Garigliano, Cantho, Mytho, Vinh Long, les dragueurs côtiers Phénix, Céphée, Capricorne, Capella et les dragueurs océaniques Baccarat et Ouistreham.

La Loire participe également au soutien des bâtiments déployés en Océan Indien comme l'aviso-escorteur Protet, le pétrolier Isère, l'escorteur d'escadre Kersaint, l'aviso D'Estienne d'Orves et l'EDIC 9091, mais soutient aussi l'ambassade de France à Djibouti.


Le capitaine de frégate Yves Le Buzulier.

Le 21 août 1982, le capitaine de frégate Gérard Bernaudin prend le commandement de la Loire. La Loire vient en aide au cargo marocain Ibn Al Bannah dans le golfe d'Aden les 11 et 12 septembre 1982, pour réaliser une évuacation sanitaire héliportée.

La mission Khandjar du 3 au 26 octobre 1982 conduit le BSL et sa force à Mascate (du 11 au 15 octobre 1982) et Abu Dhabi pour travailler dans la région du détroit d'Ormuz. La Loire quitte la DAMOI le 15 novembre 1982 pour effectuer son transit retour vers Brest, escortant les chasseurs Dompaire et Garigliano ainsi que le dragueur Alençon.

Elle passe Suez le 23 novembre 1982, fait halte à Augusta le 28 novembre 1982 (le Garigliano quitte la force à ce moment), à Palma de Majorque du 2 au 4 décembre 1982 et à Leixoës les 10 et 11 décembre 1982.

La Loire retrouve Brest le 15 décembre 1982 et débute une période d'entretien majeur le 3 janvier 1983, qui va durer jusqu'au 13 juillet 1983 pour finir la période d'essais consécutive le 29 juillet 1983.

Suite à des ennuis de santé, le capitaine de frégate Bernaudin quitte son commandement prématurément, laissant la place au capitaine de frégate Yves Le Buzulier, qui était alors commandant en second, comme il l'avait déjà été du 4 juin 1976 au 16 octobre 1979.


En ravitaillement à la mer avec l'aviso Jean Moulin.

A l'issue de sa longue période d'entretien, la Loire effectue une sortie d'entraînement individuel qui la mène à Lerwick du 4 au 8 août 1983, puis effectue un stage de remise en condition durant le mois d'octobre 1983, avec la 21e division de dragueurs, la 25e division de chasseurs de mines et le 2e Groupe de Plongeurs Démineurs.

Du 10 au 13 octobre 1983, elle participe à l'opération Protecmar V dont le but est de recueillir des informations techniques sur le traitement en mer des nappes d'hydrocarbures au moyen d'un dispersant répandu par un bâtiment de surface et un Super Frelon.


Le capitaine de frégate Jean-Yves Achard.

Elle participe ensuite à Portland, du 25 novembre au 2 décembre 1983 à la mise en oeuvre du 1er conteneur de guerre électronique de l'OTAN, le TRACSVAN.

Le 5 décembre 1983, le capitaine de frégate Jean-Yves Achard prend le commandement de la Loire. La dernière mission du BSL pour l'année 1983 est l'accompagnement d'une sortie d'instruction ou "corvette" au profit de l'Ecole navale du 6 au 16 décembre 1983. En 1984, la Loire participe à l'exercice de guerre des mines Damier 84 du 21 janvier au 1er février, avant de partir en zone Atlantique Sud pour soutenir les sous-marins Diane et Saphir de février à avril 1984, faisant halte à Madère (27 février au 2 mars 1984) et Dakar (6 mars au 9 avril 1984).

Elle participe durant le printemps 1984 à au stage de remise en condition de la Force de Guerre des Mines puis à l'exercice Norminex 84.

La Loire appareille en août 1984 pour l'Océan Indien, soutenant la Force de Guerre des Mines participant à la mission Grondin-Muge en mer Rouge, et faisant halte à Port Saïd, le 26 août 1984, Hurghada du 28 au 30 août 1984, Jizan du 3 au 7 septembre 1984 et Djibouti du 10 au 13 septembre 1984.


Le capitaine de frégate Claude Gaucherand.

Le capitaine de frégate Claude Gaucherand prend le commandement de la Loire le 7 décembre 1984. Durant l'année 1985, la Loire ne participe à aucune opération militaire mais à beaucoup d'exercices et apporte son concours à tous, à la mer comme à quai.

Elle participe à de nombreux stages du Centre d'Entraînement de la Flotte pour assurer la remise en condition des chasseurs de mines après des arrêts prolongés, apporte son concours à l'Ecole navale en dirigeant un groupe de six bâtiments partant du 12 au 21 février 1985 en "corvette" à Saint Malo, escorte le P400 L'Audacieuse durant sa traversée de l'Atlantique et se tient parée à le remorquer (4 au 22 avril 1985).


Exercice de mouillage des mines (novembre 1985).

La Loire participe aux exercices Damier 85 (2 au 7 mars 1985) et Norminex 85 (14 au 31 mai 1985) ; durant cette période, elle participe le 17 mai 1985 à l'évacuation sanitaire d'un blessé du bâtiment de surveillance de site Hibiscus vers Cherbourg, puis le 23 mai elle hélitreuille du personnel à bord de la vedette des douanes "Vent d'Amont" et remorque le bâtiment suite à un incendie à bord, ce qui lui vaut une lettre de félicitation du directeur général des douanes.

La Loire connaît une nouvelle période d'entretien majeur du 1er juin au 12 juillet 1985 puis, à l'automne 1985, participe à l'exercice Ocean Safari du 8 au 27 septembre 1985, durant lequel elle mouille des mines. Cette activité conduit la Loire à Saint Malo du 15 au 18 février 1985, Dakar du 11 au 15 avril 1985, Portsmouth du 26 au 30 avril 1985, Caen du 18 au 21 mai 1985, Anvers du 23 au 25 septembre 1985 et Cherbourg, en mai, novembre et septembre 1985.

Suite de l'histoire...

Texte Antoine Morcello pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Remerciements CF Pierre LETERME, CA(2S) Claude GAUCHERAND, CV Bernard BACHOLLE, CV(R) Michel BENOIST de BEAUPRE, CV Philippe CONVERT, CV(R) Robert GASPARD, CV(H) Pierre GELEZ, CV(H) Gérard SAVY, CV Jean-Luc THELOT, CV(R) Jean-Martin TUTENUIT, CV(H) Gilles WAYMEL.


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