Histoire et actualités de la flottille 21F


Le détachement UF Atlantique 2 de la flottille 21F à Cayenne (Guyane), dans le cadre d'une mission de lutte contre l'orpaillage illégal dans la jungle guyanaise (février 2008 - Photo 21F).
Février 2008 : Lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane
Quel est ce grand oiseau qui scrute une étrange mer verte qui s’étend sous ses ailes ? Ce volatile est bien inhabituel pour la région et cette mer bien irrégulière… Un observateur averti reconnaîtrait un avion gris arborant des cocardes marine : il s’agit d’un Atlantique 2 en train de survoler la canopée guyanaise. A son bord, l’équipage est partagé entre la féerie du spectacle et le caractère peu accueillant de cette vie cachée, qui fourmille sous les feuilles. Mais l’activité du moment ne laisse pas de temps pour la rêverie.
Déployé en vue du tir Ariane 5 des prochains jours, qui mobilisera tous ses senseurs, l’avion de la flottille 21F, provenant de Nîmes Garons, a été cette fois sollicité pour participer à la lutte contre l’orpaillage illicite en Guyane. Le sol granitique et les précipitations importantes des régions tropicales assurent de fortes concentrations en or dans les sols. Mais l’activité d’orpaillage est réglementée et les exploitants autorisés doivent respecter des règles précises. Par exemple, ils se doivent d’employer plusieurs bacs pour faire décanter l’eau souillée avant de la rejeter dans les cours d’eau. Malheureusement, de nombreux orpailleurs « sauvages » s’installent également, sans respect pour ces règles de protection de l’environnement, se cachant dans les immenses étendues de la jungle guyanaise. Clandestins pour la plupart, ils se servent de mercure afin d’agglomérer les minuscules particules du métal précieux. Les eaux usées sont ensuite rejetées sans traitement préalable dans la nature ! Outre le pillage des ressources naturelles françaises, c’est un véritable désastre écologique que les autorités veulent combattre. L’Atlantique 2, transposant le savoir-faire acquis au cours des missions aéroterrestres, a permis la localisation de plusieurs sites illégaux. Nul doute que cette expérience fructueuse restera gravée dans la mémoire de l’équipage comme l’ouverture d’une nouvelle catégorie de mission.

Février 2008 : Opération Baliste - Nouveau détachement à Paphos
Dans le cadre de l’opération Baliste, l’équipage d’ATL2 « Ulysse India » de la flottille 21F a été déployé à Chypre, sur la base aérienne Andreas Papandréou à proximité de la ville touristique de Paphos du 11 au 17 février 2008.
L’opération Baliste a débuté le 15 juillet 2006, à la suite des hostilités engagées entre Israël et le Hezbollah au Liban. Depuis le 8 septembre 2006, une frégate est maintenue en permanence au large du Liban pour la surveillance des approches maritimes, en application de la résolution 1701 du conseil des Nations unies.
Chypre bénéficie d’un emplacement géographique stratégique puisque cette île de méditerranée orientale est située à 560 km de la Crète, 400 km de Rhodes, mais surtout à 75 km des côtes turques, 100 km des côtes syriennes et libanaises. Elle est donc une base avancée idéale pour des déploiements réguliers d’ATL 2 dont les vols ont pour objectif d’entretenir la connaissance générale du théâtre, la surveillance et la recherche de bâtiments soupçonnés de trafics illicites, ainsi que le soutien des bâtiments français présents dans la zone des approches maritimes libanaises. Dès le décollage, l’
Atlantique 2 et son équipage sont sur zone, prêts à travailler, pour des vols d’une autonomie permettant d’appréhender un environnement électromagnétique dense et varié, et d’effectuer des missions de surveillance maritime rendues plus efficaces grâce au système AIS. Ces vols quasi-quotidiens ont rythmé la vie de l’équipage et de son équipe technique durant cette semaine chypriote, la densité du détachement ne laissant que peu de temps aux marins du ciel pour découvrir Aphrodite et ses attraits… (Ulysse India – Flottille 21F)



Le détachement Atlantique 2 «Ulysse Kilo » de la flottille 21F sur l'
aérodrome de Kossei (N’Djamena). (3 février 2008 - Photo 21F).
Février 2008 : Des Atlantique 2 au cœur des opérations au Tchad
L’aéronautique navale a renforcé les rangs des éléments français au Tchad en déployant sur ordre du CEMA plusieurs de ses
Atlantique 2 dans ce pays en proie à des affrontements opposant armée régulière et troupes rebelles.
Les équipages ont été les yeux et les oreilles du commandant de l’opération (COMELEF), survolant à rythme soutenu les zones de combats, participant de façon déterminante à l’établissement de la situation de théâtre et contribuant par leur polyvalence et leurs multiples capteurs à la maîtrise de l’information.
Intégrés à un vaste dispositif interarmées, en temps de crise, les équipages ont su s’adapter avec efficacité aux besoins du dispositif Epervier.
Au plus fort des combats dans la ville même de N’Djamena, la plateforme aéroportuaire étant menacée, après avoir assuré une permanence sur le lieu de l’action, les
Atlantique ont été envoyés à Libreville au Gabon puis à Bangui en RCA, d’où ils ont repris leurs vols au-dessus de la zone d’opérations, jusqu’à ce que la situation sécuritaire s’améliore.
Après la bataille ayant vu les forces gouvernementales prendre l’ascendant, un calme relatif revenu dans la capitale, nos « marins du ciel » ont pu se déployer à nouveau à N’Djamena, poursuivant leurs vols de surveillance, sillonnant cet immense territoire de roche et de sable, lardé de pistes et de « ouadis » à sec, propices à la circulation.
Ainsi, fort d’un effectif de 65 personnes, constitué de 3 équipages opérationnels armant 3 avions bichonnés par un échelon technique travaillant dans des conditions éprouvantes, le détachement de la Marine Nationale au Tchad est fier de contribuer activement au succès des opérations en cours.
Le secret de cette capacité d’adaptation reconnue : les techniques de travail des équipages, aguerris aux opérations maritimes, se transposent avec aisance aux survols des vastes étendues de l’Afrique ; observations, comptes-rendus, exploitation judicieuse des capteurs en fonction de l’environnement, synthèse de l’information, investigations et réactions sur contacts sont le lot commun des pistages anti sous-marins comme de ces missions bien particulières !
M. Hervé Morin, ministre de la défense, s’est rendu à N’Djamena le 6 février et y a rencontré les acteurs de terrain, dont le détachement ATL2, qu’il a félicité pour le travail accompli, ainsi que les autres membres des EFT.
Conscients d’écrire au cœur de l’Afrique une page de l’histoire de l’aéronautique navale, les équipages des flottilles 21F (Nîmes-Garons) et 23F (Lann-Bihoué) font vivre la fameuse devise de la patrouille maritime : UBIQUE. (Texte : capitaine de frégate Laurent Sudrat, chef du détachement ATL2 au Tchad).


Le détachement Atlantique 2 (équipage FXCUB) de la flottille 21F à Dakar (3 janvier 2008 - Photo 21F).
Décembre-Février 2008 : Mission à Dakar puis au Tchad
Le jeudi 27 décembre 2007, l’équipage Uniform Bravo (UB) de la Flottille 21F et son équipe technique s’affairent autour de l’ATL2 n°26 pour terminer les derniers préparatifs en vue de leur départ pour Dakar. Après un vol de 8h, la traditionnelle relève est effectuée avec l’équipage Wallaby India (WI) de la flottille 23F pour un détachement d’une durée initialement prévu de 42 jours. Le surlendemain, le ton est donné avec le déclenchement de l’alerte SAR : l’ATL2
retrouve un homme, isolé sur son trimaran à la dérive, chaviré à 10 nautiques des côtes de l’île de Sal. Il est récupéré sain et sauf par un bâtiment de commerce dérouté sur zone avec la participation des moyens espagnols.
Le rythme des vols permet d’apprécier pendant quelques jours les différents visages de Dakar, mais l’équipage est très vite rattrapé par ses missions prioritaires… Il effectue ainsi plusieurs missions opérationnelles en Mauritanie dans le cadre de l’annulation du Rallye Dakar et lutte contre des narcotrafiquants, en coopération avec le BPC Tonnerre, avec saisie importante à la clé. Autant de missions venues pimenter le détachement avec leur lot de reconfigurations…
Mais le meilleur est à venir : le 29 janvier, le détachement prend l’alerte à 2h pour le Tchad. Le départ pour N’Djamena est finalement ordonné dans l’après-midi… pour une durée indéterminée. Les vols s’enchaînent à un rythme d’une intensité rarement atteinte : les rebelles ont vite atteint les portes de la capitale et l’équipage assiste en vol, quelques jours plus tard, à leur entrée dans la ville, survolant les combats et renseignant le contrôleur opérationnel en direct.
Les menaces anti-aériennes et la situation sécuritaire précaire aux abords de l’aérodrome de Kossei (N’Djamena) rendent indispensable le déroutement au Gabon (Libreville) puis en RCA (Bangui) avant de pouvoir rentrer quelques jours plus tard à N’Djamena. Les marins du ciel y goûtent aux plaisirs du gilet pare-éclat et du casque lourd, ainsi qu’au confort des lits picots. Ce n’est qu’après 10 missions au dessus du territoire tchadien, et une fois les rebelles en fuite à plus de 400 km de la capitale, que l’équipage et son équipe technique peuvent envisager leur transit retour vers Dakar, puis vers la BAN Nîmes-Garons.
152 heures de vol dont 16 missions opérationnelles en 49 jours : « un Dakar pas comme les autres ! »
Une expérience très riche qui sans nul doute restera gravée à jamais dans les mémoires. Le terme d’équipage aura plus que jamais acquis ses lettres de noblesses ….(Texte : équipage FXCUB de la flottille 21F et son équipe technique).


L'Atlantique 2 du détachement 21F sur l'aéroport d'Abu Dhabi (octobre 2007 - Photo 21F).
Septembre-décembre 2007 : Détachement au Moyen-Orient pour l’équipage « Ulysse Golf »
Après une brève mise en jambe à Paphos (Chypre) au mois de septembre, l’équipage Ulysse Golf de la 21F est désigné pour son premier détachement « Afrique ».
Renforcé d’une équipe technique et d’un officier OPS, l’équipage UG (alias « Uniform Gruik ») se pose à Djibouti le 28 novembre pour relever l’équipage UI.
C’est au matin du 3 décembre que nous prenons les airs en direction d’Abu Dhabi (E.A.U.). Après 5 heures d’un vol combinant survol maritime et terrestre, nous sommes déroutés sur le terrain militaire de Minhad, notre terrain de destination étant momentanément indisponible. 3 heures d’attente plus tard et quelques pâtisseries syriennes avalées, nous redécollons pour un court transit vers Abu Dhabi en survolant les Emirats. Au passage nous prenons la mesure du pays dans lequel nous allons séjourner pendant 2 semaines.
Des constructions gigantesques et démesurées poussent de tous côtés. Les installations aéroportuaires et touristiques semblent être au centre du développement du pays. Une demi-heure plus tard, établis en finale, nous passons à hauteur des minarets de la grande mosquée d’Abu Dhabi dont les travaux se terminent et atterrissons enfin sur le terrain militaire d’Al Bateen où nous attend l’attaché de défense pour les formalités d’entrée sur le territoire. Après le déchargement, nous nous dirigeons vers la zone douanière de la base.
Ici, la patience est d’or, la saisie informatique de chacun des vingt passeports et l’apposition du traditionnel tampon ne prennent pas moins d’une heure et demie, mais l’accueil est chaleureux. Le lendemain est consacré à notre installation dans les locaux qui nous ont été réservés sur la base et à la préparation de la mission du jour suivant. Mercredi 5 décembre, 8 heures, nous y voici. Le calculateur tactique est chargé, les moteurs frémissent d’impatience, attendant leur ration d’eau-méthanol qui leur permettra de nous propulser jusqu’à la vitesse de décollage. Dès le roulage, le système AIS nous laisse présager de la tâche qui nous attend. Une situation chargée dans un environnement complexe. L’espace aérien, découpé en de nombreuses zones contrôlées par différents organismes, des champs pétrolifères qui saturent le radar et environ 1000 à 1200 bâtiments qui répondent aux interrogations AIS. A cela, il faut ajouter tous les mobiles aériens, les navires de petite taille et les interceptions de radars qui viennent rythmer une mission déjà dense.
Après 7 heures de vol, nous voici de retour vers notre base support et à nouveau nous tutoyons ces fameux minarets avant de rejoindre le plancher des vaches. Notre équipe technique nous attend de pied ferme afin de reconditionner l’avion pour la mission suivante. Vient alors l’heure des comptes-rendus, travail effectué par le chef de bord, le coordonnateur tactique et l’officier OPS, aidés des premiers opérateurs qui synthétisent les informations recueillies durant la mission avant envoi vers nos autorités. C’est au rythme d’un vol tous les deux jours que cette quinzaine a débuté, partageant nos missions entre le GAP (Golfe Arabo-Persique) et le golfe d’Oman. Enfin, le 10, nous avons pu profiter d’une journée de repos consacrée à la visite de Dubaï, la plus grande ville des Emirats. Les constructions y foisonnent. L’impensable devient réel. On peut y voir une tour dont la hauteur finale dépassera les 800 mètres et des marinas gagnées sur la mer en forme de palmier ou de planisphère. On y trouve même une piste de ski à deux pas du désert qui a fait la joie de beaucoup d’entre nous ! Les Malls (galeries commerciales à l’américaine) sont le reflet de ce pays en plein développement. Les matériaux nobles et rares y couvrent le sol et les murs. Les autoroutes aussi larges que des pistes d’aéroport sont fréquentées par des véhicules aux cylindrées titanesques. Cette parenthèse nous a permis de nous aérer les esprits avant de reprendre notre activité aéronautique. Notre séjour aux E.A.U. se terminant, nous avons mis le cap sur Djibouti pour y passer les fêtes de Noël avant un retour en métropole le 29 décembre, nous permettant de passer le jour de l’an avec nos familles. L’équipage se séparait alors pour des permissions bien méritées avant d’attaquer une nouvelle année 2008 prometteuse en missions opérationnelles. (« Uniform Gruik » flottille 21F)

Septembre 2007 : 1er détachement ATL2 sur la base militaire de Paphos à Chypre
En septembre, un détachement d’Atlantique de la 21F a rejoint la base militaire de Paphos, à Chypre. Depuis le début de la mission Baliste, les Atlantique de l’aéronautique navale sont déployés au large du Liban. En fonction des besoins de la Défense, les équipages bretons de la 23F et nîmois de la 21F se relaient sur cette base, idéalement située pour assurer la mission.
Le 8 septembre, 7h40, Paphos, Chypre. L’ATL2 est aligné sur la piste. « French Navy you are cleared for take off ». Les moteurs vrombissent, le pilote lâche les freins, l’aéronef lourd de carburant accélère lentement, prend son élan et s’envole au-dessus de la mer.
Le soleil levant semble saluer l’équipage « Ulysse Golf » de la flottille 21F, mis en place la veille sur la base chypriote pour une durée de six jours. Notre « frégate aérienne » fait maintenant route vers l’est, Chypre disparaît peu à peu. Tous les capteurs en éveil, l’avion entame sa patrouille dans une vaste zone maritime. Dans ses entrailles, seuls les reflets verts des consoles percent l’obscurité. Au poste de pilotage, dans le nez vitré et aux sabords, les veilleurs sont à l’affût. Les multiples senseurs délivrent leurs informations.
Au large du Liban, une silhouette furtive apparaît sur l’horizon : c’est la frégate Aconit avec laquelle nous coopérons étroitement dans le cadre de l’opération Baliste. Un dialogue entre marins du ciel et marins embarqués s’établit, les échanges sont cordiaux et professionnels. Après un exercice SAR en coopération avec la Marine libanaise, l’ATL2 poursuit sa mission. En cours de route, nous survolons et repérons de nombreux navires. C’est ainsi que nous croisons la route du voilier Rainbow Warrior de Greenpeace. La Méditerranée orientale s’avère riche en trafic maritime et l’activité électromagnétique y est particulièrement dense.
Après 7 heure de vol et un périple qui l’a mené au large des côtes syrienne, libanaises, israéliennes et égyptiennes, sans jamais pénétrer dans les eaux territoriales, « Ulysse Golf » retrouve la terre ferme de Chypre. Le chef de la petite équipe technique prend en charge l’aéronef alors que les opérateurs s’affairent pour que les comptes rendus partent rapidement vers la métropole. L’équipe technique, déployée avec le détachement, est réduite à seulement cinq officiers mariniers chargés d’assurer la mise en œuvre et la maintenance de l’aéronef, en totale autonomie.
18h. Il est temps de prendre un peu de repos. Un dernier regard vers l’appareil... l’équipage se prépare déjà à la mission du lendemain. (Ulysse Golf – Flottille 21F)


Septembre 2007 : La flottille 21F accueil des représentants d’Elancourt dans le cadre du parrainage.
Profitant de la féria des vendanges qui se tenait à Nîmes du 14 au 16 septembre 2007, des représentants d’Elancourt, ville marraine de la flottille 21F, se sont joints aux marins de Nîmes-Garons. Attachés à ce parrainage bien vivant, ces derniers leur ont concocté un séjour varié. La traditionnelle visite de l’Atlantique a, une fois de plus, impressionné les élus qui ont rappelé qu’Elancourt ressentait une grande fierté à parrainer une unité de combat de l’aéronautique navale. Rejoignant les arènes bimillénaires de Nîmes, la délégation a alors pu assister à une belle corrida, s’immergeant ainsi dans la culture régionale de sa flottille filleule. Profitant du temps ensoleillé, marins du ciel et invités ont ensuite enchaîné un programme éclectique, entre carrières de Fontvieille, à 30 mètres sous terre, et bodegas nîmoises à l’animation chaleureuse. Ce week-end a permis à chacun de mieux connaître les hommes et les femmes de la marine et d’Elancourt et a ravivé l’attachement réciproque qui unit la ville et la flottille. Afin de perpétuer ce lien, un équipage opérationnel de la 21F parrainera tout au long de l’année une classe de CM2 d’Elancourt. Une correspondance et quelques rencontres permettront sans doute à certains jeunes élèves de se découvrir une vocation.



Dans le cadre d'un défi sportif et humain, 6 membres de l'équipage d'Atlantique, « Ulysse Charlie » de la flottille 21F, ont fait une course à travers les sommets des Alpes, encadrés par la compagnie des guides de Chamonix.
Juin-juillet 2007 : Les marins du ciel de Nimes-Garons sur le toit de l'Europe

Dans le cadre d'un défi sportif et humain, 6 membres de l'équipage d'Atlantique, « Ulysse Charlie » de la flottille 21F, ont projeté de réaliser l'ascension du Mont-Blanc, encadrés par la compagnie des guides de Chamonix. Ce défi visait à renforcer leur cohésion, vitale pour tout équipage de patrouille maritime, au sein duquel 13 personnes sont amenées à coopérer en totale synergie pendant 3 ans. Il visait aussi à renforcer les liens qui unissent la base aéronavale de Nîmes Garons avec ses différents partenaires locaux comme Véolia, le nouveau gestionnaire de l'aéroport de Nîmes, ou encore la ville d'Elancourt, ville marraine de la flottille 21F. Ainsi, ce projet a pu se réaliser en partie grâce au soutien financier de ces derniers et au soutien technique de la base de Nîmes et de la société Gore Tex qui a fourni des vêtements d'alpinisme.

La première tentative d'ascension s'est déroulée le 15 juin, à l'issue d'une journée d'entraînement à Chamonix sur la mer de glace, pour apprendre les techniques de marche avec crampons et en cordée. L'ascension devait se faire par les 3 monts (Mont-Blanc du Tacul, Mont-Maudit et Mont-Blanc), le tout au départ du refuge des Cosmiques. Cette voie, la plus difficile car plus longue que la voie normale par le refuge du Gôuters, est aussi la plus belle car elle permet de monter par un versant et de redescendre par l'autre. Malheureusement, une avalanche meurtrière la veille du départ a obligé l'équipe à rebrousser chemin et à reporter l'ascension au 18 juillet.
Le risque d'avalanche très important durant tout le mois de juin et de juillet, a obligé le groupe à changer de voie, et à passer par la voie normale car le risque d'avalanche y est inférieur.
Le 18 juillet, Lors de la deuxième tentative, les conditions météorologiques toujours aussi peu clémentes, avec des vents à plus de 100 km/h en altitude et les sommets pris par les nuages, obligent l'équipe à faire un choix difficile : reporter une nouvelle fois ou changer de course d’objectif.
C'est cette dernière option qui est finalement retenue, sur le conseil avisé des guides.

Désormais, il s'agit d'une course vers le sommet de l'Aiguille du Tour à 3600 m (pour rester à l'abri du vent et hors des nuages qui accrochent les cimes de plus de 4000 m).
Il s'agit d'une course sur deux jours avec une nuit en refuge. La marche d'approche se fait sur des sentiers de randonnée qui serpentent le long des flancs escarpés de la vallée glacière du glacier du Tour. Les premiers névés (plaques de neige) apparaissent juste avant d'arriver au refuge.
Le refuge Albert 1er, du nom du roi des Belges qui l'inaugura, est situé à 2700 m. Il a une capacité d'accueil de 120 personnes et offre un confort spartiate (pas de douche, dortoirs de 25 personnes), que la fatigue et la gentillesse des gardiens font vite oublier ! De toutes façons, le réveil à 3 h 30 pour le départ écourte bien la nuit... Ainsi, c'est à 4 h du matin, à la lueur des lampes frontales, que le groupe se met en route pour le sommet. Très vite, il est obligé de chausser les crampons car la marche sur le glacier l'exige. S'ensuit une progression en aveugle, où seuls les guides connaissent parfaitement la route à suivre dans l'obscurité. Avec l'altitude, la glace se recouvre d'un important manteau neigeux, rendant la marche pénible et risquée, car les crevasses du glacier sont alors invisibles. C'est d'ailleurs pour cette raison que le départ doit être très matinal, afin de profiter des températures faibles et d'éviter de voir un pont de neige céder sous les pieds. Au bout d'une heure de marche, la progression se poursuit à la lumière du jour qui pointe, colorant les sommets blancs d'un orange étonnant. Les marins évoluent alors à plus de 3000 m, ce qui leur est habituel en d'autres circonstances plus aéronautiques mais qui qui rend cette fois la respiration difficile et le pas plus lourd. Au détour d'un col, ils franchissent momentanément la frontière suisse avant de retrouver le territoire national.

Les 100 derniers mètres de dénivelé se font en escaladant de gros blocs de granit nu, car la paroi quasi verticale ne permet pas de retenir la neige. Au sommet l'aiguille est si exiguë qu'ils ont du mal à y tenir tous ensemble... Nos marins alpinistes peuvent y admirer l'étendue de la chaîne des Alpes et une vue imprenable sur le Mont-Blanc, encore toujours accroché par les nuages (pas de regret !). Le temps de quelques photos et voilà le groupe reparti pour ne pas se trouver sur le glacier par des températures dangereusement élevées. Cette fois-ci la descente est réalisée d'une traite. Il aura fallu 3h30 de montée depuis le refuge et autant de temps de descente depuis le sommet jusqu'au bas de la vallée. Cette expérience hors norme pour des marins restera un souvenir inoubliable d'effort collectif, de soutien mutuel, de partage et de dépassement de soi. Ce projet mené à bien aura permis de dynamiser des partenariats locaux et de renforcer le lien Marine-Nation, jusque au coeur de nos montagnes.
Au-delà de la réussite de six marins de la
21F, c'est bien l'aboutissement d'un projet collectif remarquablement coordonné, qui ouvre la voie à d'autres initiatives. (Texte EV1 Molina)


Décembre 2006 : Des Atlantique au Tchad
Cela fait désormais un peu plus d'un an que l'aéronavale est engagée au sein du dispositif Epervier, au Tchad. Afin d'assurer la sécurité dans cette région tr
ès sensible, quelques 1200 militaires français y sont déployés. La Marine assure une partie des missions de surveillance aériennes en engageant au Tchad des avions de patrouille Atlantique 2 des flottilles 21F et 23F, qui utilisent la base de Kosseï. Placé sous le contrôle opérationnel du commandant des éléments français (COMELEF) à N'Djaména, le détachement aéronautique naval (DETAERO) participe à la collecte du renseignement d'origine image (ROIM) et électromagnétique (ROEM) dans le but d'évaluer la situation militaire sur le terrain.
Toutefois, en novembre dernier, la montée en puissance des affrontements entre l'armée nationale tchadienne et les factions rebelles, cumulée aux troubles en République centrafricaine, ont entraîné une augmentation de l'activité aérienne. Pendant plus d'un mois, deux
Atlantique, leurs équipages (13 hommes par avion) et la quinzaine de personnels techniques nécessaires ont été mobilisés. Trois Atlantique se sont croisés à N'Djaména le 21 décembre dernier à l'occasion de la relève par l'équipage Ulysse Bravo de la flottille 21F qui assurera pendant un mois la permanence dans le dispositif des forces françaises. (Mer & Marine 18/01/2007)


Septembre 2003 : Assistance au Edouard LD
Le 5 septembre, le Cross Gris-Nez demande le concours des Forces françaises du Cap Vert pour porter assistance à un marin français, à bord du transporteur de gaz français Edouard LD. Le bâtiment ne disposant pas des médicaments nécessaires, l'évacuation sanitaire s'impose. L'ATL 2 de la
21F de Dakar largue un conteneur de médicaments récupéré par le navire qui fait route pour se rapprocher de Dakar. Le lendemain, après concertation avec le capitaine du navire et le Cross Gris-Nez, alors que l'Edouard LD se trouve à 60 nq de Dakar, le commandant des FFCV décide de procéder à l'évacuation sanitaire. Un Fennec récupère le malade et le dépose à l'Unité marine d'où il est transféré sur l'hôpital de Dakar. (Brève MN)


Décembre 2002 : 2000 heures de vol Atlantique en Héraclès
Lors du vol du 23 décembre 2002, l'équipage Wallaby Alpha a franchi la barre des 2000 heures de vols pour les Atlantique des flottilles 21F et 23F dans le cadre de l'opération Héraclès/Enduring Freedom. Le détachement ATL 2/Héraclès mis en place à Djibouti en décembre 2002 participe à la lutte contre le terrorisme aux côtés des alliés. Initialement indépendant, le détachement est maintenant intégré au vaste dispositif d'aéronefs de patrouille maritime (P3, Nimrod, Aurora) déployés dans la région. La présence continue de la Patmar à Djibouti, avec des périodes pendant lesquelles trois équipages étaient présents sur le site, permet de contrôler le trafic maritime dans une zone de patrouille qui s'étend du milieu de la mer Rouge à la corne de l'Afrique. L'effort consenti depuis le début de l'opération sur ce théâtre est important. En effet il représente quasiment un tiers du volume total des heures de vol annuelles d'ATL 2. (Brève MN)


Juin 2002 : Un parrainage productif
Parrainée par la ville d'Elancourt, la flottille 21F a accueilli, du 4 juin au 7 juin, une classe de CM2 de l'école du Berceau. Les vingt-trois élèves, encadrés par trois accompagnateurs, ont, durant quatre jours, apporté un souffle de jeunesse à la flottille. De la visite de la BAN Nîmes-Garons à la découverte de la Camargue, en passant par la tant attendue et très disputée séance au simulateur de pilotage ATL 2, nos jeunes écoliers, encadrés par leur équipage parrain (UB) ont pu enfin réaliser l'un de leurs voeux les plus chers. Trépignant d'impatience, avides de savoir, leurs cris et leur adorable indiscipline nous ont parfois transportés, l'espace d'un instant, dans une cour de récréation. Fatigués mais enthousiastes, nos marins en herbe ont quitté la région le 7 juin, emportant dans leurs bagages de nombreux et agréables souvenirs. Cette visite a permis à la 21F et à sa ville marraine d'affirmer leur volonté de poursuivre intensément les liens de ce parrainage. La preuve, ils se retrouvaient pour une nouvelle rencontre, cette fois avec l'équipage UK, dès le 21 juin. (Brève MN - 07/02)


Janvier 2002 : La 21F dans le conflit afghan
Dans le cadre général de la surveillance de l'activité maritime en Mer Rouge et dans le golfe d'Aden, des équipages des flottilles 23F et 21F sont déployés à Djibouti depuis début décembre. Les Atlantique contrôlent l'ensemble du trafic commercial dans le golfe d'Aden et le sud de la mer Rouge, portant une attention particulière à toutes les embarcations susceptibles de se livrer à des actes de piraterie. Ce travail s'intègre dans une coopération avec les alliés présents dans la zone. Ainsi, lors d'un des derniers vols les échanges de liaison de données (L11) avec un avion de patrouille maritime britannique ont permis de saisir l'ensemble de la situation de surface de Djibouti jusqu'au large de Socotra, soit une zone de plus de 500 nautiques de long. (Brève MN - 05/01/02)


??? 2001 : La flottille 21F à la grecque
L'équipage UB de la 21F a participé à l'exercice Delfini. Cet exercice de lutte anti-sous-marine en coopération avec les P3B de l'aéronautique navale grecque comportait deux séquences : une phase de recherche comprenant 3 vols et une phase de coopération sous-marine avec le SSK Okeanos, comprenant un vol. Les équipages de P3B sont interarmes : les postes de pilotes, mecbo et navigateur sont occupés par des membres de l'armée de l'Air et les autres postes par des marins. (Cols bleus N°2594 du 24/11/2001)


Septembre 2000 : Exercice de secours aux naufragés
Préparé depuis le début de l'année, l'exercice de secours aux naufragés Secnav 2000 a eu lieu le 26 septembre. Le ferry de la SNCM Ile de Beauté simulait un incendie consécutif à une explosion. Deux Lynx et un Dauphin ont procédé au treuillage des équipes de secours et du matériel médical à bord de l'Ile de Beauté, alors que et 200 figurants "naufragés" embarquaient dans des chaloupes pour être évacués du paquebot en flamme. Ces "naufragés" ont ensuite été récupérés par les TCD Foudre, le Dupleix, le Grèbe, la Carangue et une vedette des Douanes, tandis qu'un Atlantique de la 21F gérait les opérations aériennes autour du bâtiment en détresse. Une délégation de 45 observateurs de l'Union Européenne, du Maroc, d'Algérie et de Tunisie a assisté à l'ensemble de l'exercice. (Cols bleus n°2546 du 14 octobre 2000)


Mars 2000 : Echanges franco-allemands
Un équipage et un Atlantique de la flottille 21F sont depuis le 20 mars en échange au sein du naval air wing Graf Zeppelin sur la base de Nordholz, près de Hambourg. Dans le même temps, un équipage et un Atlantic de la Marine allemande sont intégrés depuis un mois à la 21F sur la BAN de Nîmes-Garons. Cet équipage opérationnel participe actuellement à l'exercice Pioneer et assure les missions sur le théâtre méditerranéen dans les mêmes conditions que ses homologues français. Cette première mise en place inaugure une série d'échange croisés visant à rapprocher les marines françaises et allemandes dans le domaine de la patrouille maritime. (Cols bleus n°2524 du 1er avril 2000)


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