Histoire de la flottille 12 F

La flottille 12F est créée sur la Base Aéronavale de Hyères le 1er août 1948. Héritière de l'AC 2, née en 1938, elle reprend le fameux canard au tromblon dessiné par le maître Dupont et arbore la fourragère de la guerre 39/45, souvenir de sa glorieuse participation aux combats de Hollande, au début de la 2ème guerre mondiale.

Armée tout d'abord par des Seafire britanniques, puis par des Hellcat, elle participe aux opérations en Indochine, de septembre 1952 à juin 1953. Les missions de guerre qu'elle accomplit au Tonkin, à partir du porte-avions Arromanches et de la base d'Haiphong, lui valent la fourragère des Théâtres d'Opérations Extérieures.
Transformée sur Corsair en août 1953 sur la base de Karouba en Tunisie, la 12F repart en Indochine à bord du Bois-Belleau, d'avril à novembre 1955.


(Pontée de Corsair de la 12F sur le porte-avions La Fayette)
Elle participe aux opérations en Tunisie et en Algérie, avant d'être dissoute en 1963. Elle renaît à Lann-Bihoué dès 1964 où elle reçoit ses 12 Crusader. Le 30 juillet 1968, elle rejoint la nouvelle base de Landivisiau.

Seule flottille de Crusader depuis 1979, elle embarque sur porte-avions sans discontinuer jusqu'en 1999. A chaque opération, la 12F est présente :

- l'indépendance de Djibouti ;
- au Liban ;
- à Prométhée, dans l'Océan Indien ;
- pendant Balbuzard, Salamandre, et, tout récemment encore, au début de Trident, en Adriatique.

Elle a longtemps procuré au groupe aéronaval sa capacité de supériorité aérienne avant de se tourner ces dernières années vers la mission de police du ciel. Elle a avec ferveur préparé l'avenir, son avenir. Le précieux savoir faire en matière d'interception de la 12F s'est frotté aux meilleurs unités de défense aérienne. Il s'est enrichi et développé. Il permet aujourd'hui, avec la naissance de la flottille de Rafale, la renaissance de la 12ème flottille de chasse embarquée.

(d'après un discours du CA Cotenson - 15 décembre 1999 ; Ecusson collection Jean Michel Maurel)


En janvier 2005, à partir de la BAN de Lann-Bihoué, les Rafale de la 12F ont pris part, pour la première fois, au dispositif de la permanence opérationnelle. La permanence opérationnelle est un dispositif qui permet au CDAOA d'assurer la sûreté de l'espace aérien national, en maintenant une alerte sur un certain nombre de sites stratégiquement répartis sur tout l'Hexagone, des avions de chasse prêts à intercepter une menace aérienne ou un appareil suspect. ll ne s'agit pas d'une mission permanente, mais d'un soutien occasionnel à l'armée de l'air, à qui est dévolue cette mission.

Du 3 au 14 décembre 2007, des exercices d'appontage et décollage simulés ont lieu sur la base d’aéronautique navale de Landivisiau. Pour pallier à la longue période d’entretien du porte-avions Charles de Gaulle, et se rapprocher au maximum des conditions de travail à bord du porte-avions, le pont d’envol du Charles de Gaulle a été retracé sur la piste d’un parking pour délimiter la zone sur laquelle les aéronefs appontent habituellement et se déplacent sur le pont. Participent à cet exercice des Super-Etendard, des Rafale, un Hawkeye et un Super Frelon.

Le 25 juin 2008, six Rafale Marine ont quitté la base aéronautique navale de Landivisiau pour rallier la base de Norfolk aux États-Unis. En effet, du 28 juin au 6 août 2008, six Rafale Marin Standard F2 de la flottille 12F et 2 Hawkweye de la flottille 4F vont participer à l’exercice JTFEX aux États-Unis à partir de la mer (porte-avions américain Théodore Roosevelt) mais aussi à partir de la terre (base aéronavale de Norfolk en Virginie). Cet exercice se place dans le cadre du renforcement de la coopération avec les forces navales américaines. Il illustre la détermination des deux marines à élever leur niveau d’interopérabilité technique. Il s’agit de vérifier que les équipements et le savoir faire sont compatibles. Le JTFEX (Joint Tactical Force Expeditionary Exercice) est un exercice interarmées américain auquel participent plusieurs nations (USA, France, RU, Italie) et dont le but est d’entraîner le groupe aéronaval de l’USS Roosevelt avant son départ pour un déploiement de longue durée (6 à 7 mois de mer et des opérations sur le théâtre Afghan ou Irakien).

L'usine Dassault d'Istres et les ateliers de Landivisiau ont livré à l'aéronautique navale ses premiers Rafale au standard F3. Mis en service au standard F2, les M13, M14 et M15 ont été « retraités » pour pouvoir mettre en œuvre les derniers armements et équipements prévus pour l'avion de combat (ASMP-A, Exocet AM39, pod Reco NG...) Alors qu'un autre avion, le M16, va sortir prochainement des ateliers, le M12, déjà mis au standard F3, est affecté au détachement du Centre d'Expérimentation Pratique de l'Aviation (CEPA) de Mont-de-Marsan (Le M11 l'avait été en avril dernier pour valider le chantier de modification F2-F3 au même titre que le Rafale B307 pour l'armée de l'Air). Le M12 est actuellement embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle, en compagnie de cinq Rafale F2 appartenant à la 12F. Si les premiers F3 sont désormais câblés et volent au profit de la 12F, ils ne mettent pas encore en œuvre de nouveaux équipements. La mise en service opérationnelle (MSO) du Rafale F3 devrait être prononcée en juillet prochain mais une MSO devra, ensuite, être prononcée pour chacune des capacités opérationnelles. Celle portant sur la mise en oeuvre du missile antinavire Exocet, devrait intervenir en 2011. 17 Rafale F3 dont 2 « F3 O » opérationnels à la fin de l'année D'ici là, le retrofit des F2 va se poursuivre, l'objectif étant que la 12F dispose, en fin d'année, de 17 appareils, dont quinze F2 « retrofités ». Deux autres, les M27 et M28, seront des appareils neufs, prévus pour être livrés par Dassault Aviation en mai et novembre. Ces avions seront les premiers au standard « F3 O », qui voit le traitement d'obsolescences, notamment au niveau des calculateurs. Quant aux 9 Rafale au standard F1 (livrés en urgence pour remplacer les Crusader retirés du service en 1997), leur sort est toujours incertain. Conservés à Landivisiau, ces appareils doivent être modernisés, mais cela coûterait très cher. Une autre piste serait à l'étude, celle d'une cession au Brésil, qui pourrait notamment les utiliser sur le Sao Paulo (ex-Foch français). Pour mémoire, c'est à bord de l'ancien porte-avions de la Marine nationale que les premiers appontages et catapultage du du prototype du Rafale avaient été réalisés. Le M01 y avait apponté pour la première fois en avril 1993. (© Mer et Marine 06/02/09)


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