Jean Bernard Jauréguiberry

Né le 26 août 1815 à Bayonne, il quitte en 1831 les rives de l'Adour et ses quais. qui portent aujourd'hui son nom, pour rejoindre l'Ecole navale où il vient d'être admis.

Comme enseigne, puis lieutenant de vaisseau sur des bâtiments aux noms évocateurs comme L'Inconstant, La Bordelaise, L'Embuscade ou L'Océan, il prend part à de nombreuses expéditions outre mer qui le mènent des côtes de l'Afrique occidentale à l'Argentine et jusqu'aux Antilles. S'il révèle de véritables qualités d'officier au cours de ces campagnes, c'est en Orient qu'il se distingue particulièrement.

En 1856, à l'issue des opérations en mer d'Azov au cours de la guerre de Crimée, il est promu capitaine de frégate. Ayant assuré le transport de La Gironde en Cochinchine, Jauréguiberry s'illustre en 1859 lors de la prise de Saigon et pendant plus d'une année à la tête des forces terrestres et maritimes. Capitaine de vaisseau en 1860, il commande le corps de débarquement dans l'Escadre de Chine où il reçoit trois citations pour sa conduite lors de la prise du camp de Tang Kou, des forts de Peï-Ho et de Pékin. Il empèche ses marins de participer aux pillages.

Promu contre-amiral en 1869 et major de la flotte à Toulon, Jauréguiberry participe au blocus des ports aIlemands et devient commandant supérieur des lignes de défense de Carentan, puis commandant de la 1ère Division du XVIe corps de l'Armée de la Loire. Il est sur tous les fronts. Conscient de la grandeur de la mission qui lui incombe, il soutient avec ferveur ses hommes et déclare : " Avec des troupes aussi jeunes et aussi peu expérimentées, la place du général doit ètre au premier rang ".

Son engagement fut aussi politique. Elu député des Basses Pyrénées en 1871, il démissionne pour occuper les fonctions de préfet maritime à Toulon, réorganise les services de la flotte, et devient sénateur inamovible en 1879. Il est à deux reprises ministre de la Marine entre 1879 et 1883. De confession protestante et fidèle à ses convictions, il démissionne en 1883 réprouvant la proscription des membres des familles princières, dont le vice-amiral, prince de Joinville est lui-même victime. Développant l'armement, il renforça la défense de nombreux ports.

L'amiral Jauréguiberry meurt à Paris, le 21 octobre 1887, un an après avoir représenté une dernière fois la France : c'était à l'occasion de l'inauguration de la Statue de la Liberté à New York.

D'après : L'agenda Marine 1997 (Edition Coeur de France 29, rue de Versailles 78150 Le Chesnay)