Les sémaphores de la Manche


Le sémaphore de Barfleur.

Sémaphore vient du grec " SEMA " signe et " PHOROS " qui porte. Il désigne "un poste de signalisation établi sur une côte pour communiquer par signaux optiques avec les navires en vue".

L'implantation initiale du réseau sémaphorique visait à la mise en place d'une veille optique continue le long du littoral et à la transmission, entre sémaphores, de signaux visuels.

Dès les origines de la navigation, avec l'apparition des premières invasions venues de la mer, la surveillance des côtes est devenue le souci permanent des populations riveraines. Des postes de guet furent créés avec mission de surveiller le large, de découvrir les navires ennemis et de signaler leur approche. A l'époque romaine on comptait 3200 tours de guet réparties sur les 5600 km de littoral.

En 1795 une ligne continue de vigies fut créée sous la direction de la Marine. Les transmissions se firent d'abord au moyen de pavillons. Plus tard à partir de 1807, on utilisa le télégraphe de Chappe. Après l'Empire, les sémaphores furent jugés superflus en temps de paix. Ils furent supprimés de 1814 à 1858. Le service électro-sémaphorique fut crée en 1862. Les sémaphores, modernisés, furent dotés d'un mât métallique orientable et relié par télégraphe : les bâtiments avaient grand besoin des sémaphores pour écouler leurs communications.

L'implantation et la répartition actuelle des sémaphores le long du littoral permet de disposer d'une couverture radar continue tout au long du littoral métropolitain.

Face aux nouvelles menaces (terrorisme, trafics illicites de migrants, de drogues, d'armes), la Marine a entrepris de moderniser son dispositif de sémaphores pour en faire un réseau moderne dotés de moyens d'échange de données performants interopérable avec les autres administrations participant à l'Action de l'Etat en Mer. Conséquence directe de l'échouage de l'East Sea (en février 2001, ce navire s'est échoué sur la côte méditerranéenne avec quelque 900 clandestins à bord sans que l'équipage ait pu être intercepté), la chaîne des 59 sémaphores a repris une place importante dans le dispositif de surveillance des côtes pour assurer une veille littorale permanente. Parallèlement, le développement du programme Spationav de surveillance radar permettra à terme de disposer, en temps réel, d'une synthèse de la situation en temps réel dans les approches maritimes.

Aujourd'hui en 2005 les sémaphores sont armés par 522 guetteurs militaires et 162 réservistes en renfort occasionnel au sein de trois FOSIT* : Cherbourg, Brest et Toulon *(FOSIT : Formations opérationnelles de Surveillance et d'Information Territoriale).

Le littoral de la Manche et de la mer du Nord compte 14 sémaphores dont 10 en première catégorie sur 877 km de côte et 7 départements.

Pour en savoir plus :
Les catégories de sémaphores
Les missions des sémaphores
Les CROSS
L'alphabet des signaux
Galerie de photos

(Dossier réalisé par Guillaume Rueda - )
Les sémaphores de la Manche :
Sémaphore de Dunkerque Sémaphore de Bessin
Sémaphore de Boulogne Sémaphore de Saint Vaast
Sémaphore de Ault Sémaphore de Barfleur
Sémaphore de Dieppe Vigie du Homet
Sémaphore de Fécamp Sémaphore de La Hague
Sémaphore de La Hève Sémaphore de Carteret
Sémaphore de Villerville Sémaphore du Roc