Les bâtiments ayant porté le nom d'Arago


Le sous-marin de haute mer Arago (1917 - Photo MM)
Le patrouilleur, ex bâtiment hydrographique, Arago est le quatrième bâtiment à avoir porté le nom du célèbre scientifique François Arago. En effet, avant lui, on trouve :

Un sous-marin de haute mer type Brumaire (1913 - 1921), douzième bâtiment d'une série de quinze (Arago, Bernoulli, Brumaire, Coulomb, Curie, Euler, Faraday, Foucault, Franklin, Frimaire, Joule, Le Verrier, Montgolfier, Newton, Nivôse, Volta).
Ordonnée le 29 octobre 1906 (n°Q 086), la construction de l'Arago commence à Toulon le 18 janvier 1909. Il est mis à flot le 29 juin 1912, et armé pour la première fois le 28 juin 1912. Il entre en service le 28 juin 1913.
Il ne reste pas longtemps basé à Toulon, puisqu'il rallie Bizerte, au début de la première guerre mondiale. C'est de là qu'il va effectuer plusieurs patrouilles en mer Tyrrhénienne au large des bouches de Cattaro, pour participer au blocus de la flotte austro-hongroise.
Après une carrière exclusivement méditerranéenne, le sous-marin Arago est condamné le 2
7 octobre 1920. Mais sa carrière n'en sera pas finie pour autant. Il sera toutefois réutilisé, dans un premier temps à partir d'octobre 1921 comme porte-flottante de la darse des pétroliers, puis à partir de janvier 1930, comme flotteur pour la fermeture de la darse du parc à mazout.
Le 25 juin 1931, la coque de l'ex-Arago est vendu pour démolition à Toulon, à la Société de Matériel Naval du Midi, pour 56 387 francs.
(Caractéristiques : 398 t ; 840 cv ; 52,15 x 5,42 m ; 551t.pl ; 2 moteurs électriques 330cv ; 2 diesel 420cv ; III.TLT(450) + IV.TLT(450 Drzewiecki) + I.47 ; Symb. de coque : AR).


Le croiseur auxiliaire Arago, probablement à l'époque où il était encore employé par les P.T.T. comme câblier.


Un croiseur auxiliaire (1939 - 1940),
construit par Goole Shipbuilding & Repairing Co Ltd à Goole (Grande-Bretagne), et lancé le 7 août 1913. Il est armé par la Eastern Telégraph (Londres) et mis en service, en janvier 1914, sous le nom de Transmitter. Racheté par le ministère français des P.T.T en 1931, il prend alors le nom d'Arago, et il a pour port d'attache Dakar.
Le bâtiment est réquisitionné et armé de septembre 1939 à août 1940, sous le matricule X82. Dans un courrier de 1939, son commandant, le lieutenant de vaisseau Fanau, se plaint de l'état du navire (alourdi par les canons et autre chaudière poussive)... Au cours de la nuit du 11 au 12 juin 1940, lors de l'opération « Cabo », avec la 11ème division de torpilleurs en protection (CC Pellegrin : torpilleurs Palme, Mars et Tempête), l'Arago va détruire le cable sous marin reliant Rome à Barcelone.
A la fin de sa période de réquisition, l'Arago ne sera pas rendu aux P.T.T., puisque la marine nationale s'en sert comme navire de sauvetage jusqu'en 1946.
(Caractéristiques : 63,50 x 9,70 x 4,78 m ; déplacement : 901 tjb (388 tjn) ; propulsion : 1 machine triple expansion Richardson,Wesgarth & co ;
163 hp ; vitesse max : 11 nd).


L'ex destroyer d'escorte Somali, devenu bâtiment d'expérimentation Arago (1968-72) à quai à Toulon.
Un destroyer d'escorte (1944 - 1976) DE-111, construit pour le compte de la France sous le nom de Somali, et mis en chantier à la Dravo Corporation (Wilmington, USA) le 23 octobre 1943. Il est mis à flot le 12 février 1944. Le 9 avril de la même année, il est transféré à la Marine française aux USA. Son début de carrière sera marquée par sa participation au débarquement de Provence (août 1944), et divers escortes de convois de la 8e Armée en Méditerranée (1944-45). A l'issue de la seconde guerre mondiale, le Somali fait un séjour en Extrême-Orient, basé à Saïgon à partir d'octobre 1945. Engagé dans les opérations en Indochine, il participe en décembre au « nettoyage » dans les régions de Nhabe, Soirap, Vaïco et Bing Trung, puis à la surveillance de la baie d'Along jusqu'en janvier 1946, et enfin à l'opération Gaur au Sud Annam. Le Somali est de retour à Toulon le 24 mars 1946.
Une seconde carrière s'offre alors à lui comme bâtiment d'expérimentations (notamment anti-sous-marines en 1964). En 1967, la « Côte Française des Somalis » prend le nom de « Territoire des Afars et des Issas ». Il faut donc accompagner ce changement de nom. Pourquoi ne pas prendre celui d'Arago, distingué savant ? Le bâtiment avait déjà servi à de multiples expérimentations depuis de nombreuses années.

Le 1er avril 1968, le Somali est donc renommé Arago. C'est sous ce nom qu'il terminera sa carrière. Restitué « administrativement » aux USA le 31 août 1972, il n'en restera pas moins en France, puisqu'il sera coulé comme but de tir en Méditerranée.
(Caractéristiques : 1250 t ; 6000 cv ; 93 x 11,17 x 3,25 m ; 4 diesels GM ; 2 hélices ; 21 nds ; 186 h ; III.76 + VI.40 + X.20 + VIII.mortiers. + I.Hérisson + II.grenadeurs ; Symb. de coque : 1944 : T53, 1946 : T23, 1948 : F03, 1951 : F703 ; 1956 : A607).

Net-Marine © 2009. Remerciements Jean Bressolles, Jean-Michel de Bennetot. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours.