Pas moins de 15 bâtiments de la Marine ont porté le nom de Loire dont de nombreux navires de charge : La première est une flûte de 6 canons (1668 - 1683), mise en chantier à Soubise en 1666. Mise à flot et achevée deux ans plus tard, elle déplaçait 100 à 120 tonneaux avec 30 hommes d'équipages. Elle était armée de 4 à 6 canons. Baptisée à l'origine Saint Hubert, elle appartenait probablement à un particulier, mais fut achetée par le Roi en 1670, et renommé Loire le 24 juin 1671, alors qu'elle était à Rochefort. Son histoire n'a pas laissé beaucoup de traces, elle devait finir sa carrière en 1683. Elle aurait peut être été capturée en 1684 par les Espagnols au cap Spartel (à confirmer). Une autre flûte
de 30 canons (1686 - 1712) eut un destin plus intéressant. Sa construction
est ordonnée en novembre 1685. Mise en chantier à Brest en février
1686, elle est mise à flot en septembre de la même année et elle
est nommé Loire le 22 mars 1686. Le 1er mars 1687, elle quitte
Brest pour la 2e expédition du Siam avec l'Oiseau, la Maligne, le Gaillard et
les flûtes Normande et Dromadaire (LV Joyeux, division CV Vaudricourt). Elle
est de retour à Brest le 27 juillet 1688. Le 29 novembre 1693, elle part
de La Rochelle pour Cayenne, armée en flûte de 20 canons (80 h + 30 soldats
+ 25 passagers dont le célèbre chroniqueur père Labat) en convoi
de 37 navires escortés par l'Opiniatre et le Tranquille. Séparée de sa division
par le mauvais temps, elle est isolée lorsque survint le le vaisseau
de 54 canons HMS Chester (28/1/1694) qu'elle repousse à l'ouvert du canal
de la Dominique (37 tués, 80 blessés, cdt de La Heronnière). A Rochefort en
1699, elle est alors jugée "médiocre voilière". La Loire termina
sa carrière de manière brutale en 1712, prise par les Anglais. Une flûte (1720
- 1758) dont la construction est ordonnée le 4 juillet 1718 est baptisée
Loire le 6 septembre de la même année. La construction commence
à Toulon le 22 mai 1719, et elle est mise à flot le 11 juillet
1720. Après une carrière sans histoire, elle est capturée
en juillet 1758 par le vaisseau HMS Saint Albans en Méditerranée. Trop
avariée, elle ne sera pas incorporée dans la Royal Navy. Une gabare (1780
- 1791) est mise en chantier à Lorient en décembre 1779. Mise
à flot le 13 septembre 1780, elle est armée le mois d'après. Elle
sera rayée des listes en 1791 à Brest. Une frégate
de 44 canons (1797 - 1798), financé par une souscription publique est mis
en chantier à Nantes en avril 1794. Baptisée dans un premier temps
Loire Inférieure, elle est renommé en 1796, après
sa mise à flot, Loire. Le 12 octobre 1798, elle quitte Brest (CV
Adrien Segond) pour l'expédition d'Irlande, puis est attaqué par les HMS Robuste,
Anson et Kangoroo. Ayant déjà beaucoup souffert
de ce combat, elle est attaquée quelques jours plus tard par le HMS Mermaid
au cap Newman, qu'elle repousse au bout de quatre heures. Attaqué à
nouvea le 18 octobre par HMS Anson au cap Durham puis HMS Kangoroo
au cap Brace, elle ne se rend qu'après avoir épuisé toutes ses munitions. Armée
sous pavillon anglais, elle participe le 24 décembre 1805 avec le HMS
Egyptian à la capture de la Libre au large de Rochefort. Le 4
janvier 1806, elle rentre à Plymouth en remorquant sa prise. Elle sera démoli
en 1818. Une flûte de
20 canons (1803 - 1809) sa construction est ordonnée en octobre 1802,
et le marché échoit à l'entreprise Crucy de Nantes. Commencé
en 1802, elle est mise à flot le 15 octobre 1803. Armé el 1er
novembre 1809, elle est alors commandée par Le Normand de Kergrist. Le
15 novembre 1809, elle quitte le Mindin pour la Guadeloupe avec la flûte Seine,
et les frégates Renommée et Clorinde. Attaquée le 18 décembre
1809 au mouillage de l'anse de la Barque en Guadeloupe par HMS Blonde,
Thetis, Freja et Sceptre, après une vigoureuse défense,
elle se se saborde (incendiée) pour éviter la capture. Une gabare (1809-...) construite au Portugal sous le nom d'Ovidor, fut prise le 20 octobre 1809. Renommée Loire elle fut incorporée dans la Marine française. Une flûte (1814 - 1838) de 550 tx est en service en 1814 sous le nom de Loire. Cela pourrait être l'ex Génereux venu en parlementaire de l'Ile de France à Rochefort. Selon le registre des bassins de Brest 1817-18 elle serait de provenance anglaise. Du 5/10/1810 au 16/7/1811, et du 25/9/1814 au 29/9/1815, elle est armée à Rochefort. Le 17 juin 1816, elle quitte Rochefort pour le Sénégal (division Méduse). En 1817-18, elle fait campagne à l'Ile de France avec l'Eléphant et la Salamandre. Le 13 novembre 1821, elle est redésigné "corvette de charge" comme toute les flûtes. Du 28/3 au 20/6/1832, elle fait un voyage de Brest pour porter des troupes aux Antilles et retour (LV Montfort). Du 9/12/1835 au 23/3/1836, elle fait un nouveau voyage de Brest pour Cayenne et les Antilles puis retour (LV Louvel). Désarmée à Brest le 1/7/1838, son équipage est reversé sur l'Aube. Elle sera réarmée puis condamnée le 8/8/1838 (en Guadeloupe? ou 7/1838 : Démoli à Brest ?). Une gabare (1840 - 1852) dont la construction commence à Brest le 6 mai 1839, est mise à flot le 28 août 1840. Armée pour le compte de Brest du 21/11/1840-2/5/1850, elle quitte Brest pour l'Océanie (LV Barbier) le 25/10/1846. Elle touche Tahiti, puis rentre Valparaiso, revient pour ravitailler Tahiti, puis rentre à Brest. Réramé le 1/11/1851, elle repart le 23/12/1951 pour la Guadeloupe. Le 18/1/1852, elle s'échoue par temps de brume à son arrivée à la Guadeloupe entre Ste Marie et la Goyave (LV Liautaud). L'équipage et les passagers (440 h) réussissent à gagner la terre ferme sur un radeau malgré le mauvais temps puis sont transportés le 25/1/1852 par le Castor à Basse Terre. Les hommes seront ramenés par l'Armide à Brest (11/2-23/3/1852). Un transport
à hélice type Dordogne (1855 - 1872) est mis en chantier à Lorient
le 1er août 1854, mis à flot le 15 juin 1855. Armé à Lorient le 16 août
1855. Du 11/6 au 7/1956 il va de Toulon à Alger puis en Crimée (cdt CF
Armand Le Mehorel). Du 10/1857 au 1/1858 de La Réunion à Toulon. Le 31
juillet 1859, il arrive à Toulon ramenant le maréchal Niel et 3 bataillons du
52e et 56e de ligne revenant de la guerre d'Italie. Il effectue également
un séjour en Extrême-Orient. Désarmé à Rochefort le 24/11/1862, il est
réarmé le 16 décembre 1863 pour participer à l'expédition
du Mexique. Désarmé à Cherbourg le 21 août 1868. En 1872, il sert annexe
de la Ville de Nantes pour loger en rade de Cherbourg les insurgés de
la Commune. Le 5 février 1873 il est renommé Dromadaire
et sert comme gabare. Condamné, il est démoli à Cherbourg en 1877.
Un navire auxiliaire
(1915 - 1918) est mis à flot à Nantes en 1897. Le 19 juin 1915 il
est réquisitionné à Nantes et sert jusqu'en 1918. (Confusion avec un des autres
Loire réquisitionné ?). Un autre navire auxiliaire (1915 - 1918) était un navire de commerce à vapeur. Réquisitionné à Dunkerque le 19 mai 1915, il sert jusqu'au 27 janvier 1918. Un autre navire
auxiliaire (1916 - 1916) a été construit à Newcastle
(Grande-Bretagne) en 1899. Cargo de la compagnie française des bateaux à vapeur
France-Baltique, il est réquisitionné le 14 juillet 1916. Remis le 31 août
1916 à la disposition du gouvernement russe, il fera naufrage le 2 septembre
1917 sur l'île Beloitsky dans l'Arctique, incendié et perdu. Un transport
pétrolier (1924 - 1929) est construit au chantier Nikolaieff (Russie) en
1915. Pétrolier russe Bakou, il participe en décmbre 1920 à
l'évacuation des russes blancs de Crimée. Le 15 février 1921,
il arrive à Bizerte, remorqué par brise-glace russe Gaidamak. Acheté
par la Marine le 5 août 1924, il est rebaptisé Loire, puis
utilisé principalement comme transport pétrolier en la France et Bizerte. En
1932, il est transformé en citerne à Brest. Condamné le 1/4/1932, il
servira en 1933 à Alger. C'est dans ce port que le 20 décembre
1946, il est mis en vente pour démolition. Le bâtiment de soutien mobile Loire est le dernier du nom. (Source : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours) [Sommaire
BSM Loire].
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