Les
bâtiments ayant porté le nom de Francis Garnier
Canonnière de rivière Francis Garnier (1884-1894) |
Le premier Francis
Garnier fut une canonnière de rivière à roue
arrière. Il faisait partie d'une série de 6 bâtiments construit
pour le Tonkin à Saint Denis suivant un marché du 22 octobre 1883.
Achevé au début de 1884, il fut transporté, démonté,
en Indochine et remonté à Haïphong en juin de la même
année.
Affecté à la division navale du Tonkin, le Francis Garnier
participa aux opérations de l'expédition du Tonkin, effectuant
des tirs sur des sampans ou des villages et des débarquements de détachements
armés.
Placé en réserve le 1er octobre 1886, il fut réarmé
le 3 septembre 1891 et effectua de petites opérations contre les pirates.
Mais le 14 avril 1892, à l'embouchure de la Rivière Noire, il
toucha une roche inconnue sur laquelle il creva sa coque et s'échoua
sur la berge. Il fut rayé des listes le 20 février 1894.
( Déplacement :130 tonnes ; Dimensions : 43 x 7.50 x 1 m ; Coque :
en acier zingué ; Propulsion : un moteur de 70 ch et 3 gouvernails ;
Armements : 2 canons de 90 mm dans l'axe + 4 canons révolvers)
Torpilleur d'escadre Francis Garnier (1912-1926) |
Le deuxième
Francis Garnier fut un torpilleur d'escadre de la classe des "800
tonnes" qui succédèrent à partir de de 1910 aux
"450 tonnes". Il fut le dernier de la série des Casque (12
unités).
Mis sur cale en 1910 aux Chantiers Augustin-Normand du Havre, il fut lancé
le 1er octobre 1912, effectua ses essais à Cherbourg en 1913 et fut armé
définitivement le 9 février 1914.
Il était affecté à la 2ème Escadre légère
à l'ouverture des hostilités, et, avec les autres grands torpilleurs,
fut mis momentanément à la disposition du général
Foch lors de la poussée allemande d'octobre 1914 vers Calais.
Incorporé le 25 novembre dans la Divisions des patrouilleurs de la mer
du Nord, il participa le 1er décembre, avec l'Aventurier et l'Intrépide,
au bombardement de nombreuses batteries allemandes établies à
l'Est de l'Yser. Il fit ensuite partie de la 1ère escadrille de torpilleurs
d'escadre de la Manche et participa à la surveillance et aux opérations
de barrage anglais de la côte belge en 1916 A la fin de 1917 et en 1918,
il fut basé à Dunkerque, puis en 1919 rallia la Division navale
de Baltique. A partir de 1920, il fut basé à Toulon jusqu'en 1924.
En 1925, le Francis Garnier fut désigné pour des essais
de citernes stabilisatrices, avant d'être condamné le 10 février
1926.
(Déplacement : 744 tonnes ; Dimensions : 74.6 x 7.65 x 3.25 m ; Coque
: en acier ; Effectifs : 6 officiers, 76 hommes d'équipages ; Propulsion
: 4 chaudières, turbines à vapeur, 14000 ch ; Armements : 2 canons
de 100 mm, 4 canons de 65 mm + 1 canon de 75 mm AA (ajouté pendant la
guerre de 14-18) + 4 TLT de 450 mm)
Canonnière de rivière Francis Garnier (1927-1945) |
Le troisième
Francis Garnier fut une nouvelle canonnière de rivière.
Construit aux Chantiers de Blainville près de Caen, le Francis Garnier
fut lancé le 7 décembre 1927 et effectua ses essais à Lorient
en juin 1929. Le 25 août 1929, il quitta Lorient à la remorque
d'un navire hollandais qui le conduisit à Shangaï où il arriva
le 20 novembre.
Là, avant de l'affecter à la Flotille du Haut Yang Tsé,
on dut procéder dans les Chantiers du Kiousin à des améliorations
de ses dispositifs et apparaux de manoeuvre ainsi que de l'habitabilité
des compartiments des machines et des chaufferies. Le bâtiment fut paré
en juin 1930.
Cette même année, entre le 21 juin et le 22 octobre, il stationna
à Hankéou, faisant en septembre une brève remontée
jusqu'à Itchang. En 1932, avec le Balny, il navigua sur le Bas et le
Moyen Fleuve, puis à la fin d'août, effectua sa première
remontée, assez délicate jusqu'à Tchongking.
A partir de cette époque, le Francis Garnier assura complètement
le service du fleuve. Après plusieurs mises au point par les Chantiers
de Kiousin, il était habitable pendant l'été, bien qu'on
pût relever dans les chaufferies des températures de 63°C!
Le 25 novembre 1936, à Hankéou, il s'installa à demeure
au poste d'amarrage de la concession française. Depuis l'occupation de
la ville par les Japonais, la situation était devenue difficile. Tout
fut fait (tracasseries diverses) pour amener le commandement français
à évacuer de bon gré sa position.
Le Francis Garnier demeura à son poste jusqu'à la fin d'avril
1939, époque à laquelle, remplacé par le Tahure, il dut
rallier Shangaï pour y effectuer des réparations devenues urgentes.
Il y était encore à la fin août 1939.
Le 4 octobre 1941, il ralliait Haïphong, et était affecté
au Groupe de canonnières du Tonkin.
Le 8 juin 1943, attaqué pendant quarante minutes par un avion Libérator
sans marque de nationalité, le Francis Garnier réagissait
vigoureusement. Entre le 8 et le 12 juillet, il fut de nouveau encadré
par des bombes. L'agression japonaise du 9 mars 1945 lui fut fatale. Attaqué
pendant la nuit, touché par des projectiles qui déclenchèrent
un incendie, il dut se saborder.
(Déplacement : 732 tonnes ; Dimensions : 59.3 x 10.3 x 1.7 m ; Effectifs
: 103 hommes ; Propulsion : 2 chaudières, 2 machines alternatives, 3200
ch ; Armement : 2 canons de 100 mm, 1 canon de 75 mm + 2 canons de 37 mm + 4
mitrailleuses)
Aviso-escorteur Francis Garnier (1936-1966) |
Le quatrième
Francis Garnier fut un aviso-escorteur, ex-escorteur Erithrea
de la Marine italienne. Construit aux Chantiers de Castellamate, l'Erithrea
fut lancé le 19 septembre 1936. Dix ans plus tard, devenu bâtiment
de la Marine nationale, il fut rebaptisé Francis Garnier.
Admis au service
actif en 1937, l'Erithrea fut d'abord utilisé comme stationnaire en mer
Rouge avant d'être envoyé en Chine et au Japon. En septembre 1943,
il se rendit aux Anglais à Colombo. Mis à la disposition de la
Marine française au titre des réparations, il fut armé
le 1er mars 1949 sous le nom de Francis Garnier et entra en service actif
le 12 janvier 1950.
Le 5 avril 1950, il quitta Toulon pour le Pacifique par Madagascar, la Réunion,
l'Australie et la Nouvelle-Zélande, puis se rendit jusqu'à San
Francisco où il prit l'escorte d'un petit convoi de bâtiments destinés
à l'Indochine.
Après une refonte effectuée à Toulon du 9 octobre 1951
au 5 septembre 1953, il fut envoyé en Indochine, où il participa
à diverses opértions en particulier à l'évacuation
du Tonkin.
Le 28 août 1955, le Francis Garnier quittait Saïgon pour le
Pacifique où son séjour, coupé par des carénages
notamment à Uruga au Japon de mars 1956 à mars 1957 et à
Diego Suarez de juin 1959 à juin 1960, durera jusqu'à ce que le
1er janvier 1966, il fut placé en réserve spéciale B à
Papeete. Il avait parcouru 234400 nautiques sous le pavillon français.
Il fut condamné le 5 octobre 1966. Les bâtiments et les avions de combat
de la Force Alfa (créée à l'occasion de la première
campagne d'expérimentations nucléaires dans le Pacifique) reçurent
la mission de couler le Francis Garnier. Le vieil aviso-colonial succomba
sous les bombes et les obus le 29 octobre 1966 à 16h15 et repose par 1300 mètres
de fond.
(Déplacement : 2850 tonnes ; Dimensions : 96.9 x 14.68 x 5 m ; Propulsion
: 2 moteurs diesel de 3900 ch chacun, 2 L.a. ; Armement : 3 canons de 120 mm,
4 canons de 40 mm AA + 4 canons de 20 mm AA, 1 grenadeur, 2 mortiers)