Le 15 avril 1994, le capitaine de corvette Clary, second
de la 16F, à bord de l'Etendard
IVP n°115, conduit à la tête d'une section de reconnaissance
sa 55ème mission au dessus de la Bosnie. Après un survol, de
Sarajevo, il reconnaît un objectif dans la région de Gorazdé.
Il est 15h25, et l'Etendard
est à 1500 mètres d'altitude et à la vitesse de 500 nœuds.
Soudain, un choc violent ! Son équipier, l'aspirant Cloarec, perçoit
quatre trainées correspondant à un tir multiple de missiles
sol-air. Après une montée à 4 000 mètres
et l’affichage d’un cap retour vers le Clemenceau,
l’équipier et le pilote constatent les dégâts :
ni incendie, ni fuite, l’avion reste pilotable « à
la marge » (arrachement des 2/5ème de la gouverne
de profondeur et des dommages très graves à
la dérive et au fuselage).
Le pilote applique le premier principe « puisque ça
vole comme ça, on touche à rien ». Mais il fallait
apponter, et pas question de sortir les volets car l’empennage droit
était très abîmé, ainsi que la gouverne de direction
; heureusement, le train et la crosse d’appontage sortirent bien, donc
l’avion se présenta en finale à la vitesse de 160 nœuds
(30 de plus que la normale). Le Clemenceau
filait à près de 35 nœuds et il y avait 12 nœuds
de vent météo : l’avion accrocha un brin et s’immobilisa
à 16h28 … heureusement car le « wave-off »
était exclu. L’histoire ne raconte pas si les clichés
furent de bonne qualité, ni combien de litres de sueur le pilote perdit
ce jour-là, mais pilotes, avions, flottille, porte-avions ont continué
leur mission imperturbablement.
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